Mais que peut-elle bien lire ? Quel peut bien être ce
livre qui la subjugue autant ?
J’aimerai tellement pouvoir m’évader dans un livre. Mais je n’y arrive pas. Je n’y arrive plus. Plus depuis…
J’aimerai tellement pouvoir m’évader dans un livre. Mais je n’y arrive pas. Je n’y arrive plus. Plus depuis…
Avant une ligne me suffisait. J’ouvrais le livre, mes yeux
se posaient sur la première ligne, le premier mot et c’était parti. Je me
retrouvais catapultée dans l’histoire. Polar, thriller, poésie, roman, romance
ou autre peut importait. Il m’est même souvent arrivé d’en oublier ma station,
de descendre du train au terminus. Comme je lisais aussi en marchant, je me
suis souvent perdue dans la ville, je me cognais dans les poteaux, les
personnes …
Maintenant c’est le contraire.
Je regarde le premier mot et je ne vois plus rien, juste une
suite de lettres, de signes…
Comme quand on répète plusieurs fois de suite un mot
et que tout d’un coup il perd tout sens. Il devient juste une suite de son, qui
pourrait désigner n’importe quel objet, quelle personne.
Je n’arrive plus à entrer dans un livre, comme si mon
imaginaire était lesté, retenu au sol. J’ai l’impression de ne plus avoir les
clés pour décoder les mondes créés par les auteurs ; pour décoder le monde
réel par ailleurs.
Tout ça c’est de sa faute. Pourquoi
a-t-il fallut que ces mots soient prononcés ?
Son « il n’y a plus rien à dire » à tout arrêter
en moi. « Il faut qu’on s’arrête ». En disant cela c’est moi qu’il a
mis sur arrêt, comme la télécommande d’un magnétoscope. Il a effacé mon
imaginaire. Il m’a coupé les ailes en plein vol. Me voila échouée.
Mais je vais le revoir.
C’est pour cela que je suis montée dans ce train, pour aller
le voir, après si longtemps. Il a
sûrement tout oublié lui. … Pas moi.
Mais peut-être que cette rencontre…
J’aimerai tellement pouvoir de nouveau lire des livres, être
touchée par les mots, comme par des mains, comme les mains de cette femme
tiennent ce livre.
Où un chagrin d'amour éteint tout de soi, même la capacité à s'évader... Un texte au ton triste mais une lueur d'espoir perce...
RépondreSupprimeron m'a souvent répété que " quand il y a de la vie il y a de l'espoir...."
SupprimerJoli texte,mais comment peux-tu voir dans ces mains des mains de femme?....A part ça,j'aime vraiment l'idée de la phrase qui tue et met le cerveau sur pause.....
RépondreSupprimeren fait je me suis focalisée sur le livre que les mains tiennent ( j'ai tendance à être obnubilée par les livres!!!" )
SupprimerC'est terrible, cette histoire : la fin d'un amour qui éteint la passion de lire.
RépondreSupprimerJe suis sure qu'un jour elle retrouvera le gout de lire, et avec, celui d'aimer ! :)
lire implique une sorte d'abandon... qui n'est parfois pas possible quand on a mal!!!
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