dimanche 20 mai 2018

La ferme aux poupée (Wojciech Chmielarz)


La Ferme aux poupées


  •  La ferme aux poupée (Wojciech Chmielarz)
  • Broché: 399 pages
  • Editeur : Agullo (5 avril 2018)
  • Collection : Agullo Noir
  • Langue : Français
  • ISBN-13: 979-1095718413
  • ASIN: B078X9BGLH




Mon résumé :
Puni à la suite d’une « bavure » mais sous couvert d’un programme d’échange de compétences, l’inspecteur Mortka a été envoyé à Krotowice. A peine arrivé de Varsovie, une petite fille de 11 ans disparait. Mortka, dit Le Kub, apprend qu’elle n’est pas la première fillette portée disparue. Quelques semaines avant Adela, 13 ans, s’est volatilisée. Mais aucune enquête n’a été menée… la fillette étant d’origine tsigane.
Rapidement, un homme est arrêté. Il avoue tout. Mais, en voulant vérifié ses dires, Le Kub découvre, dans une ancienne mine d’uranium la fillette et …. Quatre corps de femmes. Quatre corps mutilées. Pourtant aucune femme n’a été portée disparue depuis longtemps. Où commencer l’enquête quand, en plus, les corps ne fournissent aucun indice sur les dates, les causes de la mort…
Même loin de la capitale polonaise, Le Kub va devoir mener une enquête criminelle bien complexe…

Mon avis :  
Alors que Ragdoll m’a profondément ennuyée, j’ai été, dès les premières lignes, happée par ce livre.
Je me suis toute de suite attachée au personnage de Mortka. Ni super enquêteur (à la mode américaine), ni « looser » de service, il est juste un enquêteur efficace. J’ai aimé sa droiture, la façon dont il utilise ses neurones pour faire avancer l’enquête. On le voit faire les liens, progressivement, entre les indices prélevés, les interrogatoires menés, les propos des uns ou des autres saisis sur le vif… Pourtant sa place n’est pas évidente… il est l’enquêteur étranger au service, celui qui vient de la grande ville… les autres enquêteurs se méfient de lui.
Comme lui j’ai découvert le problème de la place accordée aux tsiganes en Pologne, l’exclusion qu’ils subissent, les préjugés. Comme le Kub j’ai été révoltée par la façon dont une enquête peut être biaisée par des préjugés des enquêteurs envers telle ou telle nationalité/ religion…
L’écriture est plutôt fluide et les personnages secondaires sont attachants. Je n’ai pas vu venir la fin …
Une belle découverte, même si j’aurais aimé que certains aspects de l’enquête sur la ferme aux poupées soient plus creusés, plus « denses ». Je pense que j’irai rapidement voir les autres titres de l’auteur !

Une famille très française (Maëlle Guillaud)


Une famille très française

  •  Une famille très française (Maëlle Guillaud)
  • Broché: 208 pages
  • Editeur : Héloïse d'Ormesson (12 avril 2018)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2350874486
  • ISBN-13: 978-2350874487

Mon résumé :
 Qui n’a jamais rêvé, à l’adolescence d’avoir pour famille… celle de son/sa meilleur(e) ami(e) ?
Charlotte, 17 ans ne déroge pas à la règle. D’autant que la mère de Jane (prononcez Jane comme Jane Austen), est aussi chic et distinguée que le sienne est parfois mal attifée et exubérante. Mais l’adolescente va s’apercevoir qu’il ne faut pas se fier aux apparences car les belles maisons cachent parfois de sombres recoins.
Mon avis :
On pourrait reprocher à l’auteur une pointe de caricature concernant la mère, juive, de Charlotte. Cependant je pense qu’il ne faut pas s’arrêter à ça. J’ai trouvé le personnage de Charlotte riche et attachant. L’auteur souligne bien l’ambivalence de l’adolescence. Charlotte a envie de se différencier de ses parents, de ressembler à la famille de Jane, qu’elle trouve plus distinguée. Elle voudrait prendre ses propres décisions, ressembler aux autres ados… prendre son envol en fait. Mais dans le même temps, elle garde en elle, très forte, sa loyauté envers ses parents. Elle est consciente d’être riche de son histoire familiale. On peut presque penser à un processus d’acculturation quand on lit les pensées de Charlotte. Elle tente de se faire sa place dans le monde, d’être unique mais ne peut se résoudre à rejeter ce qui lui vient des générations précédentes, de sa mère, de sa grand-mère.
J’ai aimé la description de la relation entre Charlotte et sa grand-mère. Cette tendresse mêlée de respect… cette connivence. Une relation décrite avec pudeur. J’ai aimé la douceur de l’écriture de l’auteur.
Autant le premier livre de cette auteur m’avait mise mal à l’aise (même si je l’avais aimé), autant celui m’a plu sans réserve. J’ai même envie de le relire. Pourtant, comme souvent quand j’ai aimé un livre, j’ai du mal à expliquer pourquoi j’ai aimé. Sûrement parce que l’auteur a su saisir et rendre la complexité de sentiments qui peuvent traverser tout un chacun à l’adolescence.