dimanche 17 juillet 2011

L'enfant bleu ( Henry Bauchau)



Résumé de l'éditeur : ( actes sud)

A Paris, dans un hôpital de jour, Véronique, une analyste, prend en charge Orion, un jeune adolescent gravement perturbé. Malgré ses difficultés, elle discerne qu’il est doué d’une imagination puissante et entreprend de l’orienter vers le dessin et la sculpture. Les chemins de l’art et ceux de la vie quotidienne sont semés d’incertitudes et d’échecs, mais dans ses “dictées d’angoisse”, Orion parvient à s’ouvrir à la parole et à mettre en mots ce qui le hante : la peur d’un démon de Paris, qui le rayonnise et le bazardifie. Au fil des années et suivant des voies inusitées, l’œuvre – l’œuvre intérieure et l’œuvre d’art – apparaît et s’affirme. Le délire, la confusion, les surprenants effets de l’art en actes, la patience des déliants qui partagent les efforts du “peuple du désastre” (les handicapés), le mystère indicible de la souffrance que combat l’opiniâtre espérance, tels sont les thèmes de ce livre où Henry Bauchau a versé beaucoup de son expérience de la psychose et de l’analyse pour atteindre, au-delà du vécu, à la vie du roman. Il y poursuit un dialogue entrepris de longue date avec l’imaginaire, l’angoisse, la folie et le réenchantement du monde. Sous le signe de l’espoir la présence fugitive de “l’enfant bleu” éclaire Orion et Véronique sur un chemin de compassion.

Une chose est sur on ne peut pas ressortir indemne de cette lecture. On suit pas à pas l'évolution de Orion, qui ne peut pas dire " je" tellement le démon qui l'a envie prend de la place. On voit comment petit à petit, le dessin, la peinture, puis la sculpture aide l'adolescent à s'affranchir de son démon, à mettre en " réel" sa violence.... sur une feuille . La thérapie par l'art .....
J'ai beaucoup aimé la relation entre Orion et Véronique son éducatrice.
J'étais triste à la fin de ce livre, triste de laisser Orion et Véronique..... tellement je m'y étais attachée.
En filigrane on retrouve aussi les difficultés auxquels les handicapés peuvent faire face, au moment du passage à la vie adulte; Quelle vie les attend? Quelle autonomie possible? Quelle relation amoureuse possible ?
Ma critique est maladroite... mais je n'ai qu'un mot à dire : lisez ce livre.

samedi 16 juillet 2011

Les âmes soeurs ( Valérie Zenatti)

Résumé de l'éditeur :
Rien ne doit gâcher la journée qui s'ouvre, telle une fleur fragile et rare. Le temps s'écoule seconde après seconde et il devient précieux. 9 heures 05. " Ce matin-là, Emmanuelle a décidé de tout envoyer promener : enfants, mari, travail... et de prendre sa journée. Pour elle, pour vivre quelques heures de liberté absolue. Et pour lire le roman qu'elle vient de commencer et que nous découvrons avec elle : la confession d'une photographe, une passion fulgurante, des images de guerre. Elle marche dans Paris, obsédée par cette femme qu'elle ne connaît pas mais qui touche en elle ce qu'elle a de plus intime, des peines assourdies et des amours non vécues. Son errance se double alors d'un voyage intérieur à travers les fragments d'un passé soudainement libéré."

C'est deux histoires que l'on suit en parallèle. Celle d'Emannuelle , mariée avec Elias , maman de Gary, Sarah, et Tim. Et celle de Lila et Malik; Lila est photographe. Dans un livre elle raconte son histoire d'amour brève mais forte avec Malik, et comment elle va s'en remettre.
Emmanuelle commence la lecture de ce livre et se laisse emporter par les mots. Elle décide de tout envoyer promener un matin et de passer sa journée à lire. On suit ses tribulations dans Paris et la longue introspection que le livre provoque en elle. Par petites touches on découvre sa vie passée, ses aspirations passées et futures pour sa vie.... Que va provoquer en elle cette introspection? Où vont la mener ses pas?

Ce livre est tout en douceur. Je me suis laissée porter par les mots de l'auteur ... un bon moment !

Citations:
" Ils voudraient que le monde du travail et celui des sentiments soient hermétiques"
" Voila, je passe mon temps à regarder autour de moi, à laisser entrer et sortir des images, des histoires, elles me traversent , me touchent un instant et disparaissent. C'est comme si je n'avais plus de consistence, incapable de fixer quoi que ce soit"

vendredi 15 juillet 2011

Zulu (Caryl Ferey)

Résumé de l'éditeur:
Enfant, Ali Neuman a fui le bantoustan du KwaZulu pour échapper aux milices de l'Inkatha, en guerre contre l'ANC, alors clandestin. Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu'elles lui ont fait... Aujourd'hui chef de la police criminelle de Cape Town, vitrine de l'Afrique du Sud, Neuman doit composer avec deux fléaux majeurs : la violence et le sida, dont le pays, première démocratie d'Afrique, bat tous les records. Les choses s'enveniment lorsqu'on retrouve la fille d'un ancien champion du monde de rugby cruellement assassinée dans le jardin botanique de Kirstenbosch. Une drogue à la composition inconnue semble être la cause du massacre. Neuman qui, suite à l'agression de sa mère, enquête en parallèle dans les townships, envoie son bras droit, Brian Epkeen, et le jeune Fletcher sur la piste du tueur, sans savoir où ils mettent les pieds... Si l'apartheid a disparu de la scène politique, de vieux ennemis agissent toujours dans l'ombre de la réconciliation nationale...

Comment parler de ce livre??
Je l'ai lu suite au conseil de mon libraire qui, me voyant à la recherche d'un livre à lire, m'a demandé si j'aimais les polars violents. J'ai dit que ça dépendais. Mais plus il m'en parlait, plus j'ai eu envie de le lire. Je l'ai acheté, et j'avais à peine quitté la librairie que je parcourais les premières lignes.... Je n'ai pas réussi à le lâcher avant de l'avoir fini.
C'est une enquête policière, mais c'est aussi un portrait effrayant de l'Afrique, de la corruption, de l'Apartheid... Aucune violence ne nous est épargnée et toutes les scènes violentes sont utiles.
Tout y est réaliste, on s'y croit, on sent le soleil qui tape, on sent la misère, on ressent la peur des uns, la haine des autres....
On suit l'enquête des 3 policiers : Brian Epkeen, Fletcher, Ali Neuman. L'auteur nous place dans la peau de chacun d'entre eux tour à tour. Pas de chef d'équipe, pas de surhomme, seulement des hommes avec chacun leurs forces et leurs failles. Pas de bon sentiment ou de " tout le monde il est beau tout le monde il est gentil". Juste la réalité, violente, nette.
Ça fait peur, ça fascine.....
C'est difficile d'expliquer ce que l'on peut ressentir à la lecture d'un tel livre; Je n'ai qu'une chose à dire LISEZ - LE ( sauf les âmes trop sensibles)