dimanche 30 mars 2014

Une bonne raison de se tuer (Philippe Besson)



Une bonne raison de se tuer



  •  Une bonne raison de se tuer (Philippe Besson)
  • Broché: 274 pages
  • Editeur : 10 X 18 (3 janvier 2013)
  • Collection : 10/18
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2264059109
  • ISBN-13: 978-2264059109




Ce mardi 4 Novembre 2008 est  un jour crucial pour les Etats-Unis, le jour de faire le choix entre Barak Obama et  Mac Cain. 
Pour Laura Parker c’est le dernier jour. Ce soir elle mettra fin à ses jours.  Le rêve américain n’existe plus pour elle, depuis 2 ans. Depuis que son mari lui a annoncé la fin de leur histoire, et que ses enfants ont choisi de vivre avec lui. A 45 ans la vie n’a plus d’intérêt pour elle.

Pour Samuel Jones aussi c’est un jour particulier. Cet après midi, il va enterrer son fils Paul, 17 ans.

Mon avis :
Philippe Besson s’attaque ici à un thème difficile : celui de la mort et du suicide. Rien de bien gai allez vous me dire. Pourtant, en nous faisant le portrait de ces deux personnages, chacun a un moment clé de sa vie, Mr Besson parvient à ne pas éviter le larmoyant.
Pas de misérabilisme, juste des faits. Il décrit chaque moment de la journée des deux personnages. Les détails de leur journée qui révèlent à Laura la pesanteur de sa vie, son sentiment de ne plus avoir de rôle à jouer dans le monde, la disparition de son envie de se battre, de lutter ou de trouver un sens.
Sam lui s’interroge sur le père qu’il a été pour Paul…. a-t-il joué un rôle dans sa mort ?
En fait il est impossible de résumer ce livre, il faut le lire, le ressentir, laisser les mots résonner en soi….

Citations :
« Ou bien précisément cette incapacité absolue à s’extraire de la routine démontre qu’elle a raison de souhaiter en finir. Pour échapper à cet enchaînement imparable, à ce mouvement systématique la mort est encore le seul moyen. »
«  La certitude que plus rien n’avait de sens s’est irrévocablement imposé. »
«  Elle en conclut qu’on peut vouloir cesser de vivre simplement parce que la vie est fade. »
«  Elle aimerait tant qu’il demeure quelques dogmes, quelques principes intangibles, mais tout lui semble friable, bâtit sur du sable. »

Les nouveaux malheurs de Sophie ( Valérie Dayre)





  •  Les nouveaux malheurs de Sophie  ( Valérie Dayre)
  • Poche: 165 pages
  • Editeur : L'Ecole des loisirs (7 novembre 2001)
  • Collection : Médium
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2211062989
  • ISBN-13: 978-2211062985



Quand j’ai vu ce livre sur la table du salon du livre «  Lire en val » de Chevreuse , j’ai été intriguée par le titre. Je l’ai pris et, après voir parcouru le résumé j’ai pris mon courage à deux mains pour demander à l’auteur si le sujet abordé n’était pas un peu difficile pour des jeunes lecteurs… Elle m’a répondu qu’il était plutôt destiné aux ados et aux jeunes adultes.
Je l’ai acheté (fait dédicacer par la même occasion) et dévoré ce matin.
Et il ne m’a pas laissé indifférente.


Le point de départ était léger :pour répondre à la question de son fils «  qu’est ce qui fait grandir, une femme se souvient…
Petite fille  elle a été invitée avec sa mère par sa tante, dans le sud. Elle habitait Roubaix. Elle était la 2ème d’une fratrie de 6. C’est donc avec joie qu’elle a accepté d’aller passer une semaine seule avec sa mère, chez sa tante, à la montagne. Elle y a  enfin rencontré ses deux cousins, Grégoire et Violaine, et Cora, leur mère. Les beaux objets, la maison, les nouveaux jeux, tout ce nouvel environnement l’a enthousiasmé, émerveillée.
C’est aussi pour elle l’occasion de rencontré Félix, un ami de ses cousins, issus d’un milieu moins aisé, que Cora a invité presque par charité. Malgré le comportement de sa tante et de ses cousins envers Félix qui la met mal à l’aise, quand sa tante lui propose de venir passer un mois avec eux, au moins de juillet suivant, dans leur maison de Nice, Sophie saute sur l’occasion. Mais le deuxième séjour ne passera pas pareil.   C’est un séjour qui la fera grandir.

Dans ce livre on est loin de l’univers enfantin des bêtises de l’héroïne de la Comtesse de Ségur. C’est quasiment de maltraitance et de cruauté qu’il est question ici. L’auteur pose également la question de notre capacité à réagir, à dénoncer des comportements anormaux.

 Chaque personnage de cette histoire m’a fait réagir.
La tante  d’abord. C’est une femme imbue d’elle-même, qui se sent supérieure à sa sœur et sa nièce. Elle se révèle également cruelle, et malsaine.  Les cousins sont à l’image de leur mère.
Sophie  m’a touchée, émue. C’est une petite fille que l’on voit grandir au fil du roman. Elle commence par se laisser éblouir par les beaux atours de sa tante. Elle en vient presque à avoir honte de sa mère. Mais sensible à l’injustice comme le sont les enfants,  elle sent bien en même temps que le comportement de ses cousins n’est pas normal. Elle essaie de réagir mais n’ose pas trop s’opposer par peur d’être rejeter, de susciter la colère de sa tante, et surtout de ne pas être crue par cette dernière. Lors de son voyage en solo chez ses cousins, elle voit son univers s’écrouler. Elle voudrait s’en ouvrir à sa mère par ses lettres mais elle n’ose pas car elle sait que sa correspondance est lue.
En même temps elle se sent coupable, coupable d’avoir accepté avec autant de joie son séjour, d’avoir fermé les yeux sur la cruauté de ses cousins envers Félix lors de son premier séjour. Elle est obligée de grandir trop vite.

Lors de ma lecture, je me suis demandée pourquoi l’auteur  développait autant le premier séjour de Sophie, les relations des cousins et de la tante avec Félix, alors que la partie sur le séjour à Nice était plus courte.  J’ai compris pourquoi.
Pas besoin pour l’auteur de s’étaler sur les injustices subies par Sophie, ses phrases simples, sans fioritures sont claires et par conséquent percutantes. L’absence de détails donne leur poids aux faits qui en apparaissent encore plus cruels.
C’est vraiment un livre dense, intense que je ne regrette pas d’avoir lu !!!

Citations :
« Elle se sent seule, soudain. Sa vie pas si jolie que celle des cousins, plus lourde à porter. »



« Sophie se demande pourquoi sa tante parle de Félix à la troisième personne en sa présence. […] Ou bien parce qu’elle est gentille et qu’on ne dit pas directement à quelqu’un, en face, « tu es tordu » ?



«  Quand on se range du coté des plus forts, ce n’est pas forcément par lâcheté… Parfois c’est simplement par aveuglement ou par ignorance. »



«  Sophie s’interroge mais c’est comme si la question tournait à vide et inlassablement dans son esprit. Elle sait fort bien ce qui se passe. C’est sous ces yeux mais elle ne le voit pas. Ou elle ne veut pas savoir qu’elle voit. Les sons lui parviennent très distinctement mais elle ne veut pas les entendre. »



«  Tu es petite encore mais comme tu changes. Je suppose que je dois l’accepter. C’est aussi ça, avoir des enfants : admettre que toutes les influences extérieures les ballottent. « 



«  Pleine de honte et de suspicions envers elle-même, soudain. Elle a l’impression de ne jamais dire ou faire ce qu’il faut. Ce sont sans doute ses maladresses qui déclenchent chez Cora et ses cousins ces regards hostiles, méfiants. »



«  Quand on est une grande fille qui a insisté, décidé toute seule, contre l’avis de sa maman de comment, où et avec qui elle passerait ses vacances, on ne dit pas non plus qu’on a le cœur qui saigne de l’indifférence aussi soudaine qu’inexpliquée des cousins auprès de qui la vie était si merveilleuse trois mois plus tôt. »

Plage. (Marie Sizun)




  •   Plage.  (Marie Sizun)
  • Poche: 262 pages
  • Editeur : Arléa (1 septembre 2011)
  • Collection : Arléa-Poche
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2869599536
  • ISBN-13: 978-2869599536





Mon résumé
Une femme seule sur une plage. Elle attend son amant. Il la rejoindra dans 5 jours. En attendant elle observe et elle songe. Elle regarde les hommes, les femmes, les enfants, ceux qui sont seuls et ceux qui sont en couple ou en groupe. Et par le truchement des associations d’idées, elle pense .Elle pense à son couple, au couple de ses parents ; à sa relation avec sa mère, à sa relation avec son père….
Elle attend et elle grandit en même temps……

Mon avis
J’ai aimé cette femme simple, si ouverte aux autres. Au fil des pages, sa façon d’appréhender son histoire d’amour évolue. D’une jeune femme énamourée, elle devient une femme lucide, sur cet homme capable de tromper sa femme mais incapable de la laisser tomber pour elle. Elle analyse son goût du secret, de la discrétion qu’il lui impose alors qu’il n’hésite pas à l’appeler au travail malgré les réticences qu’elle lui a exposé.
C’est un peu comme si, dans cette attente, loin du quotidien, elle se permettait d’être plus réaliste, sur leur relation.
Elle revient sur le couple de ses parents, sur la façon dont son père enchaînait ouvertement les maîtresses tandis que sa mère lui en faisait payer le prix à elle, en la rabaissant systématiquement.
J’aime toujours autant le style de Marie Sizun, la façon dont ses héros et héroïnes se laissent influencées par leurs environnements,…..
Encore un petit bijou à lire !

Citations :

« Une plage c’est un théâtre ouvert à tous les regards, un théâtre où cent histoires se déroulent simultanément. Quelle tentation de papillonner de l’une à l’autre, pour moi qui, en attendant que tu sois là, n’en ai pas histoire, moi qui suis libre comme l’air. »

« On dirait qu’il y a deux personnages en toi, celui que j’aime et une espèce de vieil enfant un peu idiot. Un idiot qui me fait peur. »

«  Ma mère est idiote. Malheureusement elle dit parfois des vérités. »

«  C’est curieux mais il me semble que je te perçois mieux dans l’absence avec plus de précision que lorsque tu es en face de moi. »

jeudi 27 mars 2014

Le chien qui louche (BD) Etienne DAVODEAU



 


  •  Le chien qui louche (BD) Etienne DAVODEAU
  • Relié: 144 pages
  • Editeur : Futuropolis (24 octobre 2013)
  • Collection : Musée du Louvre
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2754808531
  • ISBN-13: 978-2754808538

 

 

 

Mon résumé :

Fabien travaille au musée du Louvre. Il surveille l’accès aux salles, renseigne les touristes…

Sa vie s’écoule tranquillement entre ses paris avec ses collègues (combien de temps avant qu’un touriste lui demande la salle de la Joconde…) et ses soirées avec sa copine Mathilde.

Tranquille jusqu’à ce que Mathilde lui présente sa famille, les Benion qui travaillent dans l’univers du meuble.

Ceux –ci demandent à Fabien de leur dire si la toile «  le chien qui louche » peinte par l’aïeul Gustave ne serait pas digne de rentrer au Louvre.
Fabien n’ose pas dire non et promet de se renseigner.

 

Mon avis 

Voila longtemps que je souhaitais lire cette BD alors quand je l’ai vu dans la sélection Price Minister, pour l’opération «  La BD fait son festival » j’ai sauté sur l’occasion.

J’avoue avoir été un peu déçue.

Les graphismes et les dessins m’ont séduite. J’aime beaucoup le noir et blanc et la représentation des personnages. …..

Le début de l’histoire m’a aussi intriguée. La rencontre de Fabien avec la famille de Mathilde m’a fait rire.  Cette « belle famille » bien «  beauf » est un peu caricaturale mais tant pis !!!!!

Par contre je me suis ennuyée ensuite et je n’ai pas trouvé grand intérêt à la façon dont le thème (croute ou œuvre d’art ? digne du Louvre ou bon pour la poubelle ?) était traitée. Etienne Davodeau prend le parti d’inventer une confrérie qui lutterait pour l’introduction d’œuvres mineures au Louvre….)… et je n’ai pas aimé ce parti pris…..

C’est un peu dommage car par conséquent, j’hésite un peu à lire d’autre bd de cet auteur….

Je mettrais 8 sur 20 comme note.

 

dimanche 23 mars 2014

De là on voit la mer ( Philippe Besson)




 


  •  De là on voit la mer ( Philippe Besson)
  • Editeur : 10 X 18 (2 janvier 2014)
  • Collection : FRANCAIS
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2264062770
  • ISBN-13: 978-2264062772

 

 

Mon résumé

Tout paraissait écrit d’avance. Elle écrivait ses romans. Parfois.. souvent… elle avait besoin de s’éloigner, de s’isoler pour que les mots viennent. Il la laissait partir. Une semaine. Ou plus. Parfois il la rejoignait.

Cette fois c’est en Toscane, dans une maison prêtée par une amie qu’elle s’est isolée. Et puis son regard a croisé celui de Luca, le jeune étudiant de l’école navale. Et elle a redécouvert les plaisirs du corps.

Et puis son mari a eu un accident, là-bas, en France.

 

Mon avis :

Se laisser porter par les mots, les phrases. Les laisser résonner en soi. Voila un plaisir que me fait redécouvrir Philippe Besson. Pourtant Louise n’est pas une belle et jeune héroïne. C’est une femme intransigeante, solitaire, directe, plutôt égoïste. Elle peut être très dure. Mais je m’y suis attachée. J’ai suivi ses réflexions. J’ai aimé ce livre. Je ne saurais expliquer plus en détails pourquoi….

 

Citations :

 «  Les femmes qui n’ont pas le désire d’être mère ne sont pas des personnes normales, elles déchoient, elles appartiennent à une lumpen féminité, à une infériorité imprescriptible. »

 

«  Il y a des moments dans une existence où on demande la vérité alors qu’on présume qu’elle va nous heurter. Des situations dans lesquelles on renonce au confort de l’ignorance, aux vapeurs anesthésiantes de l’incertitude et où on prend le risque du réel, de la dureté du réel. »

 

«  Car ce qui tue n’est jamais le blanc ou le noir, mais bien évidemment le gris. Ce qui engloutit c’est la zone d’ombre, l’entre-deux ».


«  Elle se répétait justement qu’un couple fonctionne sur la connaissance parfaite de l’autre, sur l’absence de surprise. Certes cela signifie, pour le pire qu’il n’y aura pas de bonne surprise. Mais cela signifie aussi, pur le meilleur qu’il n’y en aura pas de mauvaise. Cette sécurité c’est le ciment. Quand tout se fissure, on ne peut plus se reposer sur les certitudes. »

La femme d’un homme (A.S.A Harrison)



 



  •  La femme d’un homme (A.S.A Harrison)
  • Broché: 336 pages
  • Editeur : Le Livre de Poche (15 janvier 2014)
  • Collection : Policier / Thriller
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 225317890X
  • ISBN-13: 978-2253178903



Mon résumé

Jodi et Todd forment un couple parfait.

Ils vivent dans un bel appartement au 26ème étage d’un immeuble.

Elle, elle a 45 ans et exerce le métier de psy à mi-temps. Elle a choisi ses patients ( pas de troubles du comportement, pas de schizophrène, de pervers…) Elle occupe le reste de son temps à assurer le bien-être ménager et intérieur de Todd.

Todd, lui travaille dans l’immobilier. Il participe à la restauration de vieux immeubles.

En apparence, ils forment un couple heureux, envie. En apparence, car peu de personnes savent que Todd sort d’une période dépressive, que son père était alcoolique. Et surtout beaucoup ignorent que la fidélité de Todd est plus que relative.

Comment et pourquoi Jodi accepte-elle cette situation ? Cette situation est-elle pérenne ? L’équilibre pourrait-il être rompu ?

 

Mon avis

Une couverture noir et blanche, le mot thriller psychologique sur la quatrième de couverture… il n’en fallait pas plus pour m’attirer !

Bizarrement, dans ma tête, le mot «  thriller » est associé au mot «  meurtre »

Ici ne vous attendez pas à un meurtre sanglant dès les premières pages avec recherche du coupable dans les suivantes.

Tout le talent de l’auteur réside dans la façon de poser le cadre. En alternant les points de vu des deux personnages, elle fait monter la tension jusqu’à ce que….
On découvre que Jodi est accrochée, structurée par son quotidien, que la moindre anicroche la déstabilise. Todd lui est hanté par son passé.

En fait je m’aperçois que je suis incapable de résumer ce livre. Car tout réside dans la façon dont chacun des personnages narre son quotidien, l’appréhende. C’est tout un ensemble de petits faits, apparemment  anecdotique qui fait monter l’angoisse, le suspens, jusqu’à une fin que je qualifierai d’inattendue.

A lire !  

lundi 17 mars 2014

Laure, Flaubert et moi, Maupassant (Cécile DELÎLE)


    Détails sur le produit
  •  Laure, Flaubert et moi, Maupassant (Cécile DELÎLE)
  • Broché: 204 pages
  • Editeur : editions du Petit Pavé (25 février 2013)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2847123652
  • ISBN-13: 978-2847123654





Je vois d’ici votre réaction à la lecture du titre «  Non pas encore Maupassant et /ou Flaubert », «  J’en ai m…. des biographies de grands auteurs », « Je passe…. »
Si je dis ça c’est parce que j’avoue avoir eu la même de réaction, au début… « Une énième biographie…. » Jusqu’à ce que …
Jusqu’à ce que je rencontre l’auteur Cécile Delîle.  J’ai été conquise par cette femme pétillante, enthousiaste et à la passion communicative.
(Comment ne pas l’être quand une enseignante de CE1 comme elle affirme commencer chaque journée d’école par une demi heure de lecture avec ses élèves…  !!!!!!)
Partant de l’amitié qui unissait Laure de Maupassant et Flaubert elle a imaginé une liaison entre eux, une liaison dont l’auteur du Horla serait le fruit….
Et nous découvrons en Laure une femme  moderne. Elle ne se cache pas d’avoir épousé Gustave de Maupassant pour son argent. Leur couple pourrait paraitre moderne (chacun ses amants) si Gustave n’était violent. Elle finira par divorcer…
Laure est ici une femme fidèle, amoureuse d’un Flaubert qui a lui aussi ses maitresses. Elle dévore ses livres qu’il lui envoie. Elle est une femme forte qui devra faire face à la folie et à la mort de ses deux fils. ….
On ne peut que l’apprécier.
Maupassant apparait ici comme un homme manquant de confiance en lui, fortement lié à sa mère qu’il tente de protéger envers et contre tout, et fortement lié à Flaubert, son maitre.
J’ai été émue par le passage sur la mort de Flaubert.

Intégrant de nombreux extraits de lettres de Laure, de Maupassant lui-même, de Flaubert, ainsi que de livres de Maupassant, Cécile Delîle nous montre l’impact de Flaubert sur l’écriture de Maupassant( impact que j’ignorais !!) et réussi surtout à donner envie de relire les livres de ces deux grands auteurs.

Je tiens à remercié les personnages la médiathèque qui ont organisé cette belle rencontre. J’avais déjà rencontré Mme Delîle à l’occasion d’un perco’lecteurs, où elle nous avait présenté son premier roman «  Le paquebot », où elle racontait son expérience d’enseignante de ZEP … (http://lireetrelire.blogspot.fr/2012/02/le-paquebot-cecile-delile.html).
Cette rencontre-là, lors d’un comité des petits éditeurs était beaucoup plus « intime »  et elle nous a confié le bonheur qu’elle ressent à chaque étape de la «  naissance » de ses livres : de l’écriture à la parution en passant par la recherche d’éditeurs, le choix de l’illustration de la couverture, la difficulté d’écrire une quatrième de couverture…. Un moment très agréable !!! Merci !


 Citations :

« Elle allait vivre, aimer et se laisser aimer »
« Quelle mécanique que le naturel et comme il faut de ruse pour être vrai ? »
« Ecrire n’est pas si compliqué. «  Il s’agit de regarder tout ce qu’on veut exprimer assez longtemps et avec assez d’attention pour en découvrir un aspect qui n’ait été vu et dit par personne »
«  Sorte de pigeon voyageur de l’armée ayant sur ses camarades le doux privilège de mourir de dos ou en plein vol plutôt que devant une belle ligne d’uniformes propres et bien rangées »

« Quel curieux lien cette mère et ce fils construit d’un même bloc, indissociables dans le malheur et le bonheur ?
«  les œuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matière ; plus l’expression se rapproche de la pensée, plus le mot colle dessus et disparait, plus c’est beau »

mardi 11 mars 2014

les superpouvoirs?

Ce matin j'ai lu " " le jour où j'ai perdu mes supers pouvoirs" Kris Giacomo
Le jour où j ai perdu mes supers pouvoirs - Kris Giacomo



On rencontre une petite fille qui pense avoir des supers pouvoirs: voler, faire disparaître les choses, passer à travers les murs, respirer sous l'eau, faire obéir les choses.... jusqu'au jour où elle perd ses supers pouvoirs ... et découvre que sa maman elle aussi a un super pouvoir: celui du bisou magique qui guérit tout!!! 
J'aime bien cet album car si on analyse les dessins, ( qui ressemblent à des dessins aux crayons de couleurs.... )on comprend d'où viennent ses supers pouvoirs: elle sait faire disparaître les gâteaux... mais pas les petits pois, elle sait être invisible ... en se cachant sous le lit, elle sait respirer sous l'eau... avec un tuba... elle sait voler... quand papa la lance en l'air.... 
une petit bijou d'humour .!!!!! 

Suite à ma lecture, je discute avec les enfants, et je leur demande " et vous, votre maman est-ce qu'elle a des supers pouvoirs. Voici quelques réponses: 
" ma maman elle a le super pouvoir de faire arrêter le bébé de pleurer"
( c'est mimi!!!)
" ma maman elle a le super pouvoir de faire le ménage' ( hum hum .... )
" Ma maman elle a le super pouvoir de décorer la maison quand il y a les invités!" 
" Ma maman elle a le super pouvoir de l'ordinateur..." ( après demande à la maman j'ai appris que c'était elle qui mettait le jeu de son fils sur l'ordinateur! )

dimanche 9 mars 2014

La maison de l’Atlantique (Philippe Besson)



  •  La maison de l’Atlantique (Philippe Besson)
  • Broché: 217 pages
  • Editeur : Julliard (9 janvier 2014)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2260019153
  • ISBN-13: 978-2260019152



Mon résumé:
Il  avait de nombreuses raisons de ne pas y aller. Parce qu’à 18 ans on préfère partir avec ses copains dans le sud de la France. Parce que partir seul avec son père en vacances à 18 ans…ça « craint », surtout quand les relations que l’on entretient avec lui ne sont pas particulièrement bonnes.
Parce que sa mère est morte dans cette maison. Elle s’y est suicidée….
Mais il est partit quand même. Il a rencontré Agathe. Raphaël et Cécile se sont installés dans la maison d’à coté.
 Et ce qui devait arriver est arrivé….


Mon avis :
J’ai apprécié le personnage du narrateur. Il se décrit lui-même comme un adolescent paresseux, de ces ados qui se laissent porter par la vie. C’est par paresse qu’il a accepté de passer les vacances avec son père en dépit de ses mauvaises relations avec lui.
J’ai aimé son analyse après coup de la tragédie. Une analyse où il ne minimise pas son rôle. Il examine à la loupe les petits détails, essaie de comprendre l’enchainement des faits, l’encastrement des pièces qui a mené à la tragédie.
Il annonce dès le départ que son père va mourir…. mais on ne sait pas comment…. et la tension monte.
Après avoir, à plusieurs reprises, pris ce livre en rayon de la librairie… hésité et puis reposé…. j’ai sauté sur l’occasion quand je l’ai vu sur la table des coups de cœur à la médiathèque. Aussitôt pris, aussitôt entamé et dévoré.
L’écriture de Mr Besson coule. Ses phrases sont simples, ses analyses justes et les personnages attachants sans être des gentils.
Une belle découverte qui m’engage à découvrir d’autres titres de cet auteur.

Citations :
«  Voila la chose la plus difficile : apprendre à vivre avec ses disparus. Les ranger dans une boite afin qu’ils deviennent des souvenirs. Les tenir à distances pour qu’ils  cessent de nous heurter. Les aimer infiniment  pour ne pas être dévoré par le manque. Faire de cette pensée douloureuse une pensée calme. Passer de la douleur brute à la douceur fragile. »
«  Cet espoir têtu d’arrêter le temps. Cette promesse de conserver ce qui a été pour se le rappeler, plus tard. Ce réflexe, cette façon de dire : le bonheur a existé puisqu’il est là sur la photo. »

«  On n’est pas obligé de se saborder juste pour ennuyer son géniteur. »

samedi 8 mars 2014

Maladie d’amour ( Nathalie Rheims)



 

  •  Maladie d’amour ( Nathalie Rheims)
  • Broché: 304 pages
  • Editeur : LEO SCHEER (8 janvier 2014)
  • Collection : EDITIONS LEO SC
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2756104310
  • ISBN-13: 978-2756104317

Résumé de l’éditeur :
Alice est une jolie jeune femme. Actrice, elle rêve de jouer Claudel, mais on ne lui propose que des rôles de potiche dans des pièces de boulevard. Sa vie amoureuse n'est guère plus brillante, faite d'aventures qui se terminent toujours mal. Elle raconte tout à Camille, sa confidente qui, de son côté, mène la vie calme et rangée d'une mère au foyer. Au moment où Alice décide enfin de renoncer à la passion, elle s'éprend d'un homme marié, le Dr Costes, qui aurait eu un coup de foudre pour elle.
Camille suit cette nouvelle histoire d'amour à la manière d'un feuilleton dont elle serait l'unique spectatrice, même si d'étranges contradictions apparaissent dans les confidences de son amie. Pour protéger Alice, Camille tente d'en savoir plus sur cet homme insaisissable. Cette démarche la fait progressivement basculer: elle se met à douter de tout, au risque de se perdre. Dans ce quinzième roman, Nathalie Rheims explore, utilisant l'art du suspens, l'infime frontière qui sépare l'amour fou de la folie

Mon avis
Comme pour le livre «  Profanes » de Mme Benameur, c’est une déception.
 
La encore il manque quelques choses, un passé plus développé pour les personnages, de leurs relations . Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, j’ai eu la sensation de rester en surface ! 

Merci à Mr Paris pour son envoi
challenge Lire sous la contrainteJe rajoute cette lecture au challenge " lire sous la contrainte "

Profanes ( Jeanne Benameur)




  •  Profanes ( Jeanne Benameur)
  • Broché: 240 pages
  • Editeur : ACTES SUD (7 janvier 2013)
  • Collection : ROMANS, NOUVELL
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2330014287
  • ISBN-13: 978-2330014285



Résumé de l’éditeur :
Ils sont quatre, ils ne se connaissent pas mais ils vont rythmer la vie du docteur Octave Lassalle qui les a soigneusement choisis comme on compose une équipe -- comme avant autour de la table d opération, mais cette fois-ci, c est sa propre peau qu il sauve, sa propre sortie qu il prépare. Ensemble, cette improbable communauté progressivement tissée de liens aussi puissants qu inattendus, franchira un seuil, celui des blessures secrètes.
Un hymne à la vie et un plaidoyer pour la seule foi qui vaille : celle de l homme en l'homme.

Mon avis :
Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas être dithyrambique sur un livre de Mme Benameur.
Est-ce parce que ce n’était pas le bon moment pour moi de lire ce livre ? J’ai eu du mal à m’attacher aux personnages de cette histoire. J’ai eu en permanence la sensation qu’il manquait quelque chose,, un petit rien, pour que je puisse accrocher à l’histoire.
Pourtant je trouvais l’idée de départ intéressante : un homme qui, au seuil de sa vie, décide d’engager 4 personnes pour prendre soin de lui 24h sur 24 à tour de rôle ; 4 personnages choisies « au feeling ».
Mais peut être que l’histoire de chaque personnage aurait mérité d’être plus développée, pour que je puisse m’attacher à eux, les comprendre mieux….

vendredi 7 mars 2014

Ils ont vraiment réponse à tout !

" H. les petits ils doivent s'asseoir sur la marche d'en bas, c'est comme ça depuis le début de l'année"
" Mais j'ai grandit" me répond H , 4 ans


On joue à compléter la phrase: " dans le ciel je vois.... 
J'obtiens " le soleil , les nuages, les avions, les oiseaux.... " 
Je propose " dans le ciel je vois un éléphant"
" non maitresse!! on peut pas dire ça.... 
Je demande pourquoi.....
" ça n'a pas d'aile les éléphants , ça ne vole pas!!!! " 
Jouant à l'andouille ( je suis très forte à ce jeu)... je réponds:
" Et bien le soleil non plus il ne vole pas, alors comment ça se fait qu'il soit dans le ciel ..."
" Mais le soleil il est collé!!!!! " me répond R. 4 ans ......



dimanche 2 mars 2014

Un si gentil garçon (Javier Gutierrez )




  •   Un si gentil garçon  (Javier Gutierrez )
  • Broché: 182 pages
  • Editeur : Editions Autrement (12 octobre 2013)
  • Collection : Littératures
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2746735407
  • ISBN-13: 978-2746735408




C’est un ovni littéraire que je viens de refermer.
Le gentil garçon du titre, c’est Polo. Avec Blanco, Nacho, Gabi et Chino ils formaient un groupe de rock dans l’Espagne de 1997.
Alors qu’il avait juré ses grands dieux que jamais il ne travaillerait pour le capitalisme, 10 ans plus tard,  c’est la banque de papa qui lui fournit son salaire. Il vit avec Gabi.
Tout semble apparemment  pour le mieux… Apparemment seulement car sinon pourquoi être gelée quand il croise par hasard Blanca dans la rue. D’ailleurs est-ce vraiment une rencontre liée au hasard ??? Pourquoi être obsédé par les événements qui se sont déroulés une nuit de 1997, la nuit qui a sonné la fin du groupe ?
Avec son psy, Polo cherche à comprendre. Est-il vraiment le gentil garçon qu’il pense être ?

Mon avis :
Des phrases heurtées, une confusion entre « les passés » et le présent.  La présence d’un narrateur qui interroge le personnage mais dont on ne sait rien (Est-il une voix intérieure ? sa conscience ? la voix de son psy ? un autre personnage ?)…. Un personnage qui mélange lui-même différentes nuits de son passé, des nuits pourtant importantes… La forme et le fond nous plonge dans l’inconscient de Polo. Comme lui on a l’impression de se débattre dans les méandres de sa mémoire. On se trompe, on croit les mensonges, et le suspens et la tension montent, jusqu’à la fin.
Le style pourrait créer des confusions mais non, je n’ai eu aucune difficulté à suivre ce livre.
C’est vraiment un ovni à découvrir… laissez vous embarquer… et donnez moi votre avis…
(A taper quelques semaine après ma lecture, ce résumé que j’avais rédigé sous forme manuscrite, j’ai envie de le relire !)

La fille (Tupelo Hassman )




  •   La fille (Tupelo Hassman )
  • Broché: 345 pages
  • Editeur : Christian Bourgois Editeur (2 janvier 2014)
  • Collection : LITT. ETR.
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2267025868
  • ISBN-13: 978-2267025866




Une caravane comme tant d’autres dans le terrain pour caravanes « la Calle » à Reno.
La vie n’est pas rose dans ce lieu ou pauvreté, alcoolisme et chômage règnent. La violence administrative y est aussi de mise.
C’est dans ce cadre difficile que grandit Rory. Rory Dawn Hendrix, fille de Johanna Hendrix et petite fille de Shirley Rose. Les deux femmes ont été mères jeunes mais ne veulent pas que Rory suive leur exemple.
Entre l’alcoolisme de sa mère, la violence de certaines personnes de son entourage, le manque d’argent, les visites de l’assistante sociale, la sensation d’être différente des autres, les tensions entre sa mère et sa grand-mère, Rory pousse, découvre la lecture, la vie et tente de se construire.

Mon avis :
Voilà encore un livre difficile à résumer. Si je dois en parler, le mot qui me vient à l’esprit est «  AMOUR ».
Amour de Rory pour sa mère à qui elle veut faire plaisir, et dont elle nous restitue l’histoire au travers des rapports de l’assistante sociale qui la suit. Loin de la juger, cette enfant tente de la comprendre.
Amour de Johanna pour sa fille. Elle a beau l’appeler «  la fille » elle n’a qu’un souhait pour Rory : qu’elle ne fasse pas comme elle, qu’elle sorte de «  la Calle » et qu’elle est une vie heureuse. Alors certes il n’y a pas de grandes effusions, certes elle a du mal à trouver les mots (et souvent ne les trouve pas), ou à les dire… mais tous ses actes montrent son amour pour sa fille et son envie qu’elle soit heureuse.

La forme de cette histoire est assez atypique. On retrouve des extraits de lettres de sa grand-mère, des comptes-rendus des visites de l’assistante sociale sur sa mère, des extraits du manuel de la parfaite scout, des «  énoncés » de problèmes insolvables mais humoristique… Il y a même des morceaux de pages qu’on aurait noircit…..
Cette forme ajoute au plaisir que j’ai eu à lire ce livre, qui évite ainsi de tomber dans le misérabilisme….
Un livre à lire