- La tardillonne (Suzy Maltret)
- Poche: 184 pages
- Editeur : LES 2 ENCRES (19 décembre 2012)
- Collection : Encres nomades
- Langue : Français
- ISBN-10: 2351685202
- ISBN-13: 978-235168520
Résumé
A
la ferme, ils sont quatre.
Il
y a le grand-père qui l’emmène parfois faire des promenades. Il l’effraie un
peu mais elle l’aime bien.
Il
y Antoine, son fils. Antoine a du renoncer à son rêve d’enseigner pour se
marier et prendre la succession de son père à la ferme. Parfois, Antoine part.
Pendant 2 ou trois jours il ne donne pas de nouvelles. D’autres fois, il est là
mais semble ailleurs, loin….
Il
y a Clara, la patronne, qui gère tout. Pas de temps pour s’arrêter, pour avoir
des sentiments… surtout avec ce bon à rien de mari (Antoine !). Il faut
faire tourner la ferme, vendre le lait, le beurre, s’occuper des animaux, des
champs.
Et
il y a, elle, Amélie., la fille de Clara et Antoine. Amélie, née 17 ans après
sa sœur. Amélie, la tardillonne, qui voudrait comprendre le monde qui
l’entoure, qui cherche sa place. Amélie qui tente de grandir, de devenir une
femme malgré la froideur de sa mère.
Même
si Julia, une employée de la ferme, s’occupe bien d’elle, Amélie rêve d’un
baiser, d’’un geste tendre de la part de sa mère…
Car
comment grandir, se construire en
sachant que l’on n’a pas été désirée ? Comment devenir une femme au coté
d’une mère qui n’offre aucune affection, aucun refuge contre les pleurs ou
aucune réponse aux questions de l’enfance ?
Mon avis :
Voila
encore une petite pépite. Un livre coup de cœur et coup de poing.
L’écriture
est forte. Les mots, les phrases prennent aux tripes. On a mal pour Amélie, on
voudrait que ses tentatives pour obtenir des preuves d’affections de sa mère
aboutissent. Mais chaque fois….
A
aucun moment l’auteur ne tombe dans le moralisme, dans le misérabilisme ou dans la critique gratuite. Au-delà des
mots, on sent qu’elle a pour Clara une
sorte de « pitié » pour cette femme froide, si étrangère au monde
merveilleux des sentiments. L’auteur aussi voudrait que Clara se laisse aller
et montre à son affection à sa fille. Car elle l’aime sa fille et on le
comprend implicitement, derrière les mots et les non-dits… Mais Clara semble
incapable de le montrer, de le dire, comme si on ne lui avait pas appris à le
faire, comme si on ne lui avait pas appris à
oser aimer.
Heureusement, il y a le papa. Ce papa sans
arrêt rabaissé par sa femme. Ce papa qui tente de compenser l’absence de
tendresse. Ce papa qui, un jour lui révèle le secret de ses absences. Un secret
qui va permettre à Amélie de connaitre l’amour d’une « presque
mère ». La maladresse de cet homme à montrer ses sentiments est touchante.
Le personnage est touchant.
Je pense qu’Amélie restera longtemps dans ma mémoire.
Je pense qu’Amélie restera longtemps dans ma mémoire.
J’ai
découvert ce livre au salon Lire en Val l’année dernière et je regrette d’avoir
tardé à le lire.
Citations :
«
Sait-on que les petites filles étouffent dans un univers étroit et qu’il leur
faut voir le monde pour se fabriquer des souvenirs. »
« Que
se passe-t-il chez son père ? Que se passe-t-il qui n’est plus à sa place
comme les morceaux d’un puzzle dont on n’aurait plus retrouvé les pièces ? »
«
Ce n’était pas qu’elle était gênée, c’est qu’elle ne savait pas, c’est que
l’amour peut-être là aussi doit se mesurer et que les interdits en font partie.
L’amour doit se ranger, se taire se terrer et non se blottir. »
« Elle
le dit Amélie, elle le répète et elle pleure sur l’épaule du père, elle pleure
son enfance, à la fois en recherche d’amour, à la fois de la peur et de
l’amour, elle pleure de ce qu’elle ne comprend pas et de ce qui va devoir arriver,
elle pleure d’un amour trop pleine, de l’enfance solitaire, de ce qu’elle
attendait et qui n’est pas venu, du silence de leurs vies, de sa venue au
monde, du dit et du non-dit. ».
Un roman qui t'a touché.
RépondreSupprimermagnifique, une musique de vie....triste quelquefois mais où on perçoit malgré tout tant d'amour...
RépondreSupprimerMerci de votre passage!
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