jeudi 15 janvier 2015

Un parfum d’herbe coupée ( Nicolas Delesalle)



Détails sur le produit

  •  Un parfum d’herbe coupée ( Nicolas Delesalle)
  • Broché: 288 pages
  • Editeur : Le Livre de Poche (7 janvier 2015)
  • Collection : Littérature & Documents
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2253191116
  • ISBN-13: 978-2253191117


Mon résumé :

Tout commence à l’enterrement de sa grand-mère. Pendant que les invités déambulent, tentant de trouver des sujets de discussions, il observe son grand-père qui dort. Ce dernier souffre de la maladie d’Alzheimer. Est-il lucide ? Se rend-il compte de ce qui se passe ?
En tout cas, il semble en pleine possession de ses capacités mentales quand, se réveillant il lui dit «  Tout passe, tout casse, tout lasse ».
Quelques petits mots qui poussent le narrateur, Kolia, à se souvenir des moments de son enfance, de sa jeunesse qui l’ont marqué.
Ce sont des moments simples, apparemment sans importance, mais ce sont ces moments qui l’ont fait grandir, changer, devenir adulte.

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé ce livre et particulièrement sa tonalité  à la fois humoristique et pudique.
Si certains souvenirs sont légers, d’autres sont plus graves  mais tous sont racontés avec humour .Un humour tour à tour léger, parfois plus caustique mais toujours tendre. On ne ressent aucune colère dans les propos de l’auteur. Il y a de la nostalgie,  mais jamais de regret ou de «  c’était mieux avant » ni même de moralisme.
Il manie assez bien la langue pour pouvoir ironiser quelque soit la situation.
Et l’air de rien,  il dit  ce qu’il a dire, il analyse ses sensations, ses sentiments, ses réactions. .Il assène quelques vérités ( le chapitre intitulé «  J’ai changé » est magnifique.)
Certaines anecdotes m’ont plus intéressées  (le passage sur les professeurs qu’il a rencontré dans sa scolarité est génial!!!)que d’autres mais c’est franchement une lecture agréable, dans un style très particulier que j’ai aimé.

Citations :

«  Chaque geste, chaque mot pouvait briser une molécule d’air qui en brisait une autre, une réaction en chaîne au bout de laquelle une molécule d’eau salée pouvait finir par couler sur les joues de celui qu’on essayait de consoler. »

«  Ça faisait cinq ans qu’il souffrait de la maladie d’Alzeihmer. Sa mémoire était un paquet déchiqueté après Noël, les enfants Alzeihmer s’étaient barrés avec le cadeau. »

«  Papito, du haut de tes ruines tu m’as dit la vérité toute nue alors que je l’aurais préférée accrochée à un ballon d’hélium et vêtue d’un truc sexy. »

«  Tout casse, tout passe, tout lasse. A la réflexion ce n’est pas une catastrophe. Heureusement qu’on a droit à l’oubli. Heureusement qu’on meurt c’est comme ça qu’on sait qu’on existe. »

«  Ce que je pourrais bien te raconter, te léguer , quel héritage on peut bien laisser avec des mots, des virgules et des points quand on a juste assez vécu pour comprendre que la vie n’en a rien à faire qu’on la comprenne »

«  Je sais que les jeunes filles de dix-sept ou dix-huit ans ont souvent des corps de femmes alors que l’enfance n’a pas encore quittée leurs joues. »

«  Les adultes font souvent mine de s’étonner du désespoir baroque des adolescents, mais cet étonnement est un leurre, ils n’y croient pas eux-mêmes ; au fond ils savent très bien à quel point c’est compliqué de se relever quand on tombe de son enfance. »

«  A cette époque je ne sortais pas avec les filles .Je sortais seulement de la classe de temps à autre, quand le prof exaspéré expédiait mes pitreries hors de sa zone d’éducation. »

«  On était un père et son fils. On ne parlait pas avec des mots. On parlait en faisant la même chose au même moment. »

«  J’y ai compris qu’on pouvait être malheureux dans de jolis paysages et crever à petit feu en souriant. »

«  On se demande quel professeur en est responsable.[…] Pourtant ce n’est pas un homme seul mais une équipe de saltimbanques, une vraie troupe de théâtre, à l’affiche pendant plusieurs années qui fabrique un adolescent et parfois façonne un homme »

4 commentaires:

  1. Tu as raison, ce doit être la simplicité et surtout l'humour qui donne un élan de coeur à ce roman. J'ai bien aimé aussi le passage sur les professeurs et j'ai été émue avec cet attachement au chien. Il.est vrai que pour des enfants, un chien qui a accompagné leur jeunesse est un personnage important.je l'ai vécu et mes enfants aussi.et l'auteur le partage très bien

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    1. je pense que c'est un livre que l'on peut relire, en piochant certaines parties, et aussi que l'on peut se sentir plus ou moins touché par les différents passages en fonction du moment de notre vie où on le lira!

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  2. Ce qui est bien c'est qu'on peut tous s'y retrouver à un moment ou un autre... Une jolie lecture!

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