- Le cercle des femmes (Sophie Brocas)
- Broché
- Editeur : JULLIARD (21 août 2014)
- Collection : ROMAN
- ISBN-10: 2260022006
- ISBN-13: 978-2260022008
Mon résumé :
Mamie Alice est
morte, comme ça, sans crier gare, à 90 ans…. Mamie Alice c’est la mère de Solange (appelée Sol par tout le monde), la
grand-mère de Marie et l’arrière –grand-mère de Lia.
A 20 ans, Lia
rejoint les Landes, la maison d’été de son enfance pour assister à son
enterrement.
Avant de partir,
elle aide sa mère à ranger, et trier les affaires de son arrière grand-mère.
Et sous une
armoire, elle découvre un petit carnet noir…déterrant ainsi un secret de
famille bien enfoui… Un secret qui éclaire d’un jour nouveau bien des
comportements de cette lignée de femmes...
Mon avis :
Ce n’est pas
d’une ronde qu’il est ici question. Mais plutôt de la reproduction inconsciente des schémas familiaux.
J’ai bien aimé
la façon dont Sophie Brocas nous raconte les répercussions de la découverte de
ce secret .Elle n’hésite pas à bousculer le temps, à l’accélérer ou le ralentir
selon l’accent qu’elle veut mettre sur un évènement. Cela lui permet de ne pas
délayer l’histoire mais au contraire de rendre efficace le récit de Lia, de
mettre en perspective les évènements et de mieux les comprendre. Les
répercussions de la découverte sur la vie de chacune des femmes sont clairement
énoncées et apparentes. On voit clairement évoluer la personnalité de Lia, on
comprend mieux ses décisions, ses actes. Ce personnage est intéressant, car
l’auteur n’en fait pas une héroïne pleine de bons sentiments qui subiraient les
conséquences des décisions de ses ancêtres .Au contraire, Lia est une jeune
femme pleine de hargne, qui hésite entre subir et prendre son destin en main
,entre rester dans le cercle « vicieux » des femmes de sa famille et en sortir pour écrire
sa propre histoire. Elle n’hésite pas à haïr, à être en colère ou à
s’interroger….
Le style de Mme
Brocas est clair, et efficace.
Mon seul bémol est qu’il manque un tout petit « truc » mais je ne sais pas lequel, pour que l’on ressente plus d’empathie pour Lia… et que ce livre soit un coup de cœur…
Mon seul bémol est qu’il manque un tout petit « truc » mais je ne sais pas lequel, pour que l’on ressente plus d’empathie pour Lia… et que ce livre soit un coup de cœur…
Citations :
« J’ai eu
beaucoup de mal à la laisser aller au bout de sa noirceur, malgré ma peur du
geste irréparable. Il m’a fallu accepter son rythme, sa façon de creuser
toujours plus profond le sillon de la douleur, les mensonges dont elle se
berçait pour survivre. »
«
Comprendrait-il la peur panique qui tout à l’heure m’a envahie en pensant que
d’autres secrets, peut-être, n’attendaient qu’un signale tenu pour exhaler leur
souffle fétide ? Comme si j’avais ouvert par mégarde une boite à
drame. »
« Je
commence à en avoir ma claque de ces adultes qui se révèlent tout à trac sous
un jour nouveau. On croit les connaitre. On les prend pour des ancres
auxquelles on peut s’accrocher par gros temps. On leur fait confiance. Ils sont
prévisibles. Ils rassurent. Et puis voila que sans crier gare ils se mettent à
dériver, emporter par d’invisibles courants sous-marins qu’ils cachaient au
fond d’abysses noirs. Les voila qui ne résiste plus à leur fractures
souterraines. »
« Oui
l’amour est fragile. Il a ses saisons, ses cycles. Oui il rayonne, s’étiole, s’éteint
et puis renait à nouveau. A condition qu’on le traite avec respect, qu’on lui
donne le temps de se transformer, qu’on lui fasse confiance. »
« A. s’est
fabriqué une carapace avec cet entêtement qui lui ressemblait tant. Couche
après couche, elle a recouvert son âme, son cœur, son corps pour les protéger
de ses émotions. »
« Elle
vieillit sans drame, à bas bruit, comme pour me donner le temps de m’y
habituer. »
« A-t-elle
pensé aux efforts que j’ai fait avec chacun de ses amoureux pour trouver ma
place, ne pas peser, ne pas la perdre ? […] Ne pas trop s’attacher, ne pas
détester trop fort. Lorsqu’ils partaient, il fallait la consoler, résister à la
vague de tristesse qui pouvait la submerger, ne pas se laisser emporter
soi-même. »
« Cette
peur panique qui l’envahissait chaque fois que je tentais de me dégager, cette
couverture d’amour dans laquelle elle cherchait à m’emmailloter dès que je voulais
éprouver par moi-même et qui me donnait le sentiment d’étouffer. »
« Peut
être que pour moi s’engager c’est de se mettre en danger. Aimer c’est prendre
le risque de souffrir si on est abandonné. »
« Chacun
doit apprendre à vivre avec ses cicatrices. Si on le refuse, si on ne veut pas
guérir une plaie béante, alors c’est la flamme de vie dont nous sommes porteurs
que nous éteignons volontairement. »
Qu'est-ce qu'elle m'a agacée, la Lia...
RépondreSupprimerpourquoi?
SupprimerUn personnage principal qui ne fait pas l'unanimité, apparemment.
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