- L’empereur c’est moi (Hugo Horiot)
- Broché: 168 pages
- Editeur : Le Livre de Poche (25 février 2015)
- Collection : Littérature & Documents
- Langue : Français
- ISBN-10: 2253003387
- ISBN-13: 978-2253003380
Mon résumé et mon avis :
Certains
livres vous obligent à remettre en question votre façon de concevoir le monde,
d’y agir, et même de réfléchir. Et ces livres ne sont pas forcément des livres
de psychologues, de sociologues ou autres professionnels ou coachs.
Non,
c’est quand les auteurs parlent de leur vécu intime, de leurs expériences
qu’ils touchent le plus.
Hugo
c’est le prénom dont s’est rebaptisé, Julien Horiot, après avoir tué Julien.
Il ne pouvait rester
Julien. Il ne pouvait plus cohabiter avec Julien tour à tour trop sage ou trop
colérique. Julien qui refusait de parler aux autres, enfants et adultes
confondus. Julien dont le seul désir était de retourner aux origines, au
centre… Mais comment faire pour retourner dans le ventre de sa mère ?
Hugo il comprend trop bien
le monde qui l’entoure, avec une acuité à nul autre pareil. Il n’accepte pas ce
monde, il ne veut pas y participer. Quand bien même le voudrait-il, les autres
ne veulent pas de lui, de sa différence. Il faudrait qu’il se fonde dans la
masse. Mais c’est impossible.
Une lecture coup de poing,
coup de cœur, coup au cœur après une rencontre tout aussi coup de poing avec
l’auteur.
Parlez de l’autisme avec
les gens, ils en ont la vision d’un enfant caractériel, la bave aux lèvres
presque. Une vision très « stéréotypée ». A des kilomètres de la
réalité.
Il suffit de rencontrer Mr
Horiot pour le comprendre .Si on ne se fie qu’aux apparences c’est un jeune
homme « bien propre sur lui » (j’espère qu’on m’excusera cette
image, spéciale dédicace à ma
grand-mère), un homme comme vous en croisez tous les matins dans le bus,
le métro, la rue. Face à un « public », aucune différence non plus.
Il semble à l’aise, aucun problème de débit de paroles….
C’est quand il commence à
lire des extraits de son livre qu’on comprend ce qu’il a vécut, qu’on prend en
pleine face toutes les phrases assassines qu’il a entendu. Ce ne peut être
inventé.
Impossible de rester de
marbre. Les extraits qu’il a lu, puis ma propre lecture m’ont fait tour à tour
bondir, « Madame, il y a un
problème : votre fils. Votre fils parle un langage soutenu. Ce serait bien
qu’il cesse et se mette au niveau de ses camarades ». sourire, ( cf.
sa description de la guerre des maternelles).
J’ai eu des envies de meurtres en lisant la description du harcèlement vécut par Hugo au collège.
J’ai eu des envies de meurtres en lisant la description du harcèlement vécut par Hugo au collège.
J’ai été émue aussi à
plusieurs reprises (cf. citations ci-dessous).
Même si certaines anecdotes
sont drôles, en refermant ce livre on ne peut que se demander comment il a fait
pour résister dans la pire des prisons, la sienne. On ne peut que s’incliner face à la force
dont il a du faire preuve pour en sortir, pour construire des ponts entre son
monde interne et le notre, notre monde si peu accueillant et ouvert !
La dédicace de la sa mère à
la fin du livre m’a donné envie de lire « le petit prince
cannibale »
Un livre à lire, à faire
lire à nos ados et à nos enseignants. Un livre qui devrait être dans les
programmes officiels du collège, du lycée, des concours de l’éducation
nationale….
Merci aux libraires de la librairie MicMac de Verneuil sur Seine qui ont organisé cette dédicace. Un grand merci à Mr Horiot. Je regarde dorénavant certains enfants que je croise d’une autre façon.
Citations :
« Je suis prisonnier de mon corps et si
je parles je serai prisonnier de vous autres. A perpétuité.
« Et pourtant il parait que c’est moi qui ait un problème. Mon problème, c’est vous. »
« Aujourd’hui j’ai ressuscité
maman en disant son nom. »
« Si c’est vrai, j’aimerai
me réincarner en toi. Je chanterais et je volerais au dessus des prisons des
autres. Je sais que je suis en prison et que je suis une prison. »
« Oh et puis au diable
mes plans secrets, au diable le contrôle, au diable la trahison, je dois te
parler. »
« Moi à l’école je
crie à l’intérieur. Vous n’imaginez pas le cadeau que je vous fais. Quand je
hurle, la terre tremble, les murs se brisent, les oiseaux cessent de chanter et
meurent. Ma mère le sait très bien. Quand j’erre parmi vous, je dissimule ma
souffrance et ma colère au plus pardon de moi-même. SI vous deviniez ma colère,
elle pourrait vous tuer. »
« Je sais que chaque
pas vers les autres me rendra de plus en plus dépendant d’eaux et donc de vous.
Je vais devoir accepter d’être de dépendant de ceux qui ne m’inspirent aucune
confiance. »
« A l’école, on me
regarde en souriant et on me dit que je suis un « cerveau lent ». […]
Je leur réponds intérieurement, puisque « répondre » au professeur
est interdit, que si je suis un « cerf-volant » qu’attendent-ils pour me lâcher ? »
« Le monde n’aime pas
les rêveurs : ils doivent être surpuissants et beaucoup plus malin que la moyenne s’ils
veulent y trouver leur place. […] C’est
ça qu’ils veulent : détruire les images que j’ai dans la tête pour m’imposer
leur « rêve » à eux. »
« La peur est la
matière que l’on enseigne le mieux à l’Education nationale. La peur, la compétition
et la soumission, le tout noté sur 20. »
« Il s’agit de
nettoyer à grands coups d’eau glacée le cerveau des derniers rêveurs afin d’en
faire des être sérieux, compétitifs et prêts à en découdre pour la première
cause venue. »
« La pitié est l’un
des sentiments les plus méprisables que je connaisse, et je sens bien que c’est
tout ce que j’inspire à la plupart des professeurs du collège. »
«
« Puis que je suis
incapable de me défendre par les coups, je vais donc combattre par le langage. Les
mots qui sortiront de ma bouche seront mon arme. Une arme redoutable. Ce sont
eux qui me sauveront. Ce sont eux qui tueront. Parler pour tuer. »
« A tous ceux qui
prennent part au génocide de la différence au nom de l’indifférence. »
Je comptais déjà le lire, et je crois qu'un livre de sa mère est paru, mais il y a longtemps, sur son fils.Le petit prince ou qu chose comme ça.
RépondreSupprimerIl s'agit du livre " le petit prince cannibale" de Françoise Lefèvre que j'ai très envie de lire !!!
RépondreSupprimerVoilà!
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