Capitale
Et voila... Dans quelques
minutes le soleil sera levé. Et ce sera la fin.
La fin de cette parenthèse
enchantée.
Dans une heure il faudra
refermer la valise. Il faudra tendre la clé de la chambre à l’hôtelier.
Il faudra aller jusqu’à la
gare, prendre le RER jusqu’à l’aéroport.
Et, à l’entrée de la zone
d’embarquement, juste avant les derniers portiques de sécurité… il y aura le
dernier baiser. L’ultime.
Elle sait qu’il va rester
dans l’aéroport, regarder l’avion s’envoler.
Elle sait qu’elle va compter les pas jusqu’à la porte de l’avion. Elle sait qu’elle ne se retournera pas.
Elle sait qu’elle va compter les pas jusqu’à la porte de l’avion. Elle sait qu’elle ne se retournera pas.
Elle devra cacher ses
larmes, les retenir.
Elle sait que, avant de la
laisser partir il va passer l’embrasser une dernière fois, passer ses mains sur
son visage, doucement, avec tendresse. Un effleurement plus qu’une caresse.
Il posera aussi ses mains
sur son ventre. Délicatement. Elle voit d’avance la question muette dans ses
yeux « tu es sûre ? » et sa réponse à elle, qu’elle criera…
dans sa tête… « Oui ».
Son ventre… Le lieu du
« délit » ?
Le lieu où depuis quelques
semaines, seconde après seconde, minute après minute, une vie se créée… un
corps et un cœur se construisent, petit à petit, organe après organe…
Oui, elle est sure.
Elle sait que dans l’avion,
dans le « no man’s land » du voyage, elle va penser. Durant ce temps
étrange, dans les airs, où l’on est déjà parti mais pas encore arrivé, le temps
où tout est encore possible, elle va s’interroger. Et si ….
Dans sa tête, des questions
il y en a autant que de nuages dans ce ciel parisien… Mais elle sait aussi que,
comme le soleil qui se lève là-bas, les réponses sont inexorables.
Rien ne pourra l’empêcher
d’aller jusqu’au bout. Ce ne sera pas une longue croisière, cent fois, mille
fois son cœur va saigner, se tordre sous les effets du « manque »…
mais elle ne peut faire autrement. Elle sent dans ses tripes, aussi sûrement
qu’elle voit cette tour Eiffel dressée vers le ciel, qu’elle doit avoir cet
enfant, qu’elle doit devenir mère. Cette vie qui s’éveille en elle, ce bébé à
venir… voila sa nouvelle raison de vivre… une raison éternelle…. comme son
amour pour lui.
Il parait que tous les
chemins mènent à Rome… Peut-être un jour leurs chemins à eux se croiseront-ils
de nouveaux, à Paris ou ailleurs… qui sait ?
Mais pourquoi ne la retient-il pas?! Quelle difficile décision. Tu traduis à merveille son déchirement et sa détermination.
RépondreSupprimerMerci !!!
SupprimerPour moi, ces deux-là s'aiment. Mais soit il n'est pas libre, soit c'est elle, soit les deux....Que faut-il préferer: un homme qui va élever un enfant qui n'est pas le sien ou une femme qui va se débrouiller seule et qui un jour devra répondre aux questions de l'enfant?...Ou bien un ou deux divorces?...Ou alors des affaires de boulot à régler et des retrouvailles?....Allez, dis nous!!!
RépondreSupprimerje laisse au lecteur le choix... tout est dans le non dit....
SupprimerMerci de votre lecture!
J'aime beaucoup la manière dont tu joues sur l'ambiguité : j'étais incapable de savoir si elle désirait garder l'enfant.. ou pas... Joli texte
RépondreSupprimermerci !
SupprimerBeau texte. Le non-dit laisse une émotion inachevée. Claude.
RépondreSupprimermerci ... le non-dit pour susciter l'imaginaire.. faire résonner des émotions des souvenirs chez le lecteur..
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