- Une vie à soi (Laurence Tardieu)
- Broché: 192 pages
- Editeur : FLAMMARION (20 août 2014)
- Collection : LITTERATURE FRA
- Langue : Français
- ISBN-10: 2081330555
- ISBN-13: 978-2081330559
« Tu
m’as montré le chemin, me murmurant que je n’étais pas la seule, et dans ma
nuit profonde un éclat est apparu, de plus en plus intense. »
En
visitant par hasard une exposition consacrée à Diane Arbus, Laurence Tardieu
sent son monde interne s’écrouler. Un
écroulement salvateur car c’est comme si, alors qu’elle traverse depuis
quelques temps une période sombre, une lueur apparaissait enfin. Pourquoi une
telle sensation ? Parce que c’est comme un double qu’elle découvre en la
personne de la photographe. Un double dont la vie personnelle et
professionnelle, dont les expériences entrent en résonance avec sa propre vie
d’écrivain. Un double qui va lui permettre de mettre à distance, d’objectiver
ses propres expériences d’enfant, de femme, d’auteur et de créatrice.
Mon avis :
Pourquoi
est-il si difficile de parler d’un livre alors qu’on l’a aimé ?
Est-ce
parce qu’il est difficile d’exprimer en quoi certains mots, certains sentiments
font résonance avec des expériences intimes ? Est-ce parce qu’il est
difficile de mettre des mots sur des sensations, sur une musique des mots qui
nous a émue, touchée au-delà de notre conscience ? Est-ce parce qu’on a
peur d’ « amocher, de dénaturer quelque chose de beau ?
Je
ne sais pas. J’ai juste envie de vous conseiller ce livre en espérant qu’il
vous touchera comme il m’a touché.
J’ai
aimé cheminer au coté de Laurence Tardieu dans sa réconciliation avec
elle-même, avec celle qu’elle a été (enfant, fille, femme). J’ai aimé les mots
mis sur sa réappropriation de sa vie, réappropriation déclenchée par sa
découverte de Diane Arbus.
J’ai
aimé ses propos sur l’écriture, sur cette passion qu’elle a choisi de vivre,
malgré ce qui lui en a couté.
C’est
une séance de lecture-dédicace dans la librairie le Pavé du Canal, ( séance où je n’ai malheureusement
fait que passer) qui m’a permis de découvrir Mme Tardieu. Elle m’est apparue
toute discrète, calme et posée, ne cherchant pas à « épater » ou
séduire ses lecteurs. Les quelques phrases que je l’ai entendu prononcées,
m’ont donné envie de lire ce livre, tant elle m’a semblé choisir les mots avec
soin pour exprimer ses pensées.
Je
me suis aperçue que j’avais déjà lu un de ces livres « Puisque rien nedure » il y a quelques temps. Je l’ai même chroniqué au tout début de ce
blog et c’était un coup de cœur.
Depuis
la séance de dédicace, j’ai dévoré « le jugement de Léa » et «
Comme un père ». Je chroniquerai plus tard ces des livres, courts mais
intenses et que je vous conseille !
Heureusement
que les vacances arrivent : je n’ai pas résisté à acheter « Rêve
d’amour » et commencé « L’écriture et la vie ». ….
Citations
«
J’ai eu la sensation calme et effrayante
d’être en train de glisser de l’autre coté de quelques choses, d’être en train
de mourir. »
«
Je n’avais pas bougé, mais à l’intérieur de moi les digues avaient rompu :
mon enfance remontait en moi, éclatait. »
«
Chaque jour j’obéis, je fais ce qu’on me dit de faire, mais je ne comprends pas
pourquoi je fais. Je fais mais il n’y a pas de sens à ce que je fasse. Je fais
mais je n’éprouve aucun désir. »
«
Je tourne sans cesse, je tourne en rond, je tourne dans le vide. »
« Je
traverse mon enfance comme on traverse une immense nappe de brouillard dans une
frayeur silencieuse. »
« Qui
de nous trois avait compris ce jour-là que quelque chose avait pris fin à
jamais ?
Que
je les quittais.
Qu’en
partant écrire je m’en allais vivre.
Je
m’en allais vivre ailleurs. Dans un autre monde que le leur. »
«
Parvenir au bout du livre signifiera être sortie de l’effondrement, avoir
retrouvé la vie. »
«
Je le comprenais enfin : moi qui ne cessais d’affirmer que de livre en
livre je luttais contre l’oublie, toutes ces dernières années je n’avais en
réalité cessé de m’enfoncer dans l’oublie de celle que j’étais. A chercher à
toute force à m’extraire de mon histoire, j’avais perdu celle que j’avais été. […]
Je ne me racontais plus d’histoires. Je retrouvais mon histoire. »
«
Chez moi, personne, jamais, ne parlais du corps. Le corps n’existait pas. […]
Le corps ressemblait à la honte. »
Je suis passée complètement à côté de cette lecture. Une déception pour moi.
RépondreSupprimerJe comprends parfaitement que l'on puisse passer à coté de ce livre qui est très particulier.. c'est aussi une question de résonnance avec la vie du lecteur, ses expériences!
SupprimerBonsoir, je n'ai malheureusement pas de newsletter et ce n'est pas dans mes projets imminents. Je ne savais pas que tu avais un blog de livres, je viendrais voir souvent, mon vrai métier consiste à lire et faire lire....si tu veux mes recettes au jour le jour tu peux liker ma page FB ! Voici le lien https://www.facebook.com/cuisinedamour?ref=hl
RépondreSupprimerlire et faire lire? seriez vous prof? bibliothécaire?
SupprimerA priori, la thématique ne me parlerait pas trop mais je trouve ça amusant cette "(re)découverte" d'un auteur qu'on réalise qu'on a déjà lu et aimé.:-)
RépondreSupprimermoi aussi je n'étais pas forcément tentée au début.. mais ce fut une belle lecture!
SupprimerC'est un très beau post, et cet opus a ses adeptes, beaucoup de lectrices (que je connais) ont été bouleversées par Une vie à soi, presque de quoi me convaincre de me pencher sur ce style de récit ;-)
RépondreSupprimervous devriez essayer , ça ne coûte rien ( sauf si comme moi vous semez des post it dans vos livres! )
SupprimerJe ne connais pas mais je pense qu'il vaut le détour.
RépondreSupprimerPasse un bon dimanche.