- Simon, Anna, les lunes et les soleils (Verena Hanf)
- Editeur : Castor Astral (28 août 2014)
- Collection : ESCALES LETTRES
- Langue : Français
- ISBN-10: 285920993X
- ISBN-13: 978-2859209933
Résumé :
« C’est après Noël qu’elle a déserté ». Elle l’a laissé
tombé…
Pour tenter de se reprendre, Simon décide de retourner dans le petit hôtel
alsacien qui les a souvent accueillis, ses parents et lui lorsqu’il était
enfant.
L’hôtel est toujours le même, même si la tapisserie est différente.
Simon y rencontre Anna. Venue régler une histoire de famille, elle lui
livre peu à peu son histoire.
Mon avis :
Verena Hanf nous livre ici encore un livre sans heurt ni violence.
Le personnage de Simon est attachant. J’ai trouvé touchante sa façon de
critiquer son ex. D’abord très injuste, dans sa critique, comme peut l’être un
enfant vexé, on le voit prendre peu à peu du recul. Il relativise et comprend que finalement les torts sont
peut être partagés….
La façon de réagir de Simon met en relief également la façon dont on
peut être esclave de son smartphone. La difficulté de couper les ponts avec son
ex compagne est renforcée par la possibilité qui lui est offerte de vérifier
sans arrêt ses mails, ses sms….. (Ai-je un message ????), de même que la
douleur quand on s’aperçoit que sa boite mails est vide….
J’ai un peu moins aimé le personnage d’Anna.
SI j’ai aimé ce livre, je reste un peu sur ma faim. Quelques pages de
plus auraient sans doute permis aux personnages de gagner en épaisseur… et m’aurait
permis de profiter un peu plus du style de Mme Hanf.
Merci à Mr Dannemark pour cet envoi!
« Et quoi, l’amour s’allume et s’éteint comme
une lampe de couloir ? On touche l’interrupteur et on part ? »
« On se déshabitue de la solitude. Le vis-à-vis
devient normal, la présence de l’autre une partie de soi, boulet ou ancrage,
peu importe, la vie est jumelée, l’air partagé. Je dois réapprendre à respirer seul. »
« Chacun restait de son côté, elle avec son
petit écran et ses amis virtuels, moi avec mon livre et ma prétention
intellectuelle. Parfois je me demandais si je ne devrais pas abandonner ma
résistance contre la télé dans la chambre à coucher. Au moins on partagerait
quelque chose, ne fût-ce qu’un téléfilm guimauve ou un débat sans fond »
« Elle semblait avoir enfermé sa vie
antérieure dans un coffre fort, dont elle avait jeté par précaution les clés,
pour ne surtout rien risquer. »
« Peut-on éprouver réellement le manque de
quelqu’un ou d’une relation qu’on a jamais connu ? »
« Je me dis que ce sont sans doute juste les idées que l’on se fait de
ces personnes absentes et le rêve qu’on tisse autour d’elles qui procurent ce
sentiment d’un vide à remplir. »
« La bouteille est vide, comme la salle. Tout
le monde est parti. Reste le reste : moi. Un petit moi qui s’apitoie sur
lui. »
« Le Grand Absent n’était ni mort ni grand,
juste vaguement absent. »
« Mais Monsieur l’espoir n’est pas encore
mort, il profite du silence à l’autre bout des ondes pour lever sa tête. »
« Il y a des moments dans la vie qui sauvent
le reste, qui valent le tout. Des moments de grâce qui font se volatiliser les
routes désertes et les drapeaux en berne, les demoiselles hautaines vexées et l’abîme
des années perdues. »
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