- Daffodil Silver ( Isabelle Monnin)
- Broché: 409 pages
- Editeur : JC Lattès (21 août 2013)
- Collection : Littérature française
- Langue : Français
- ISBN-10: 2709643669
- ISBN-13: 978-2709643665
C’est l’histoire d’un deuil qui devient une folie. D’une femme qui se laisse envahir par sa douleur au point que plus rien n’existe autour et qu’elle réorganise sa vie autour de la morte.
C’est l’histoire d’une femme, la fille de la
précédente qui a vécut toute sa vie dans l’ombre d’un fantôme, d’un être
invisible et indépassable.
Rose et Lilas son sœurs. Une relation quasiment
charnelle les unie. Alors quand Rosa décède brutalement, tout l’univers de
Lilas est dévasté. Et c’est dans ce « paysage » en ruine que Daffodil
(tout juste née lors du décès) va devoir grandir et se construire et devenir
femme.
Mon avis
Un livre qui m’a remué et donné mal au ventre.
Daffodil explique en effet comment, toute sa vie durant Daffodil grandit et vit
avec une mère qui ne la voit pas. Une mère qui l’aime mais qui se laisse
débordée, envahir par cette absente…..
L’écriture de ce livre est quasi haletante. On
ressent à la fois la douleur de Daffodil, qui voudrait que sa mère la voit, qui
sait qu’elle est aimée. On ressent la douleur de Lilas, son incapacité à
surmonter le deuil, à se dire que d’autres souffrent aussi de cette disparition
tragique. On a mal pour le mari de Lilas qui est complètement dépassé par la
douleur de sa femme. Lui aussi voudrait qu’elle regarde sa fille, qu’il l’aide
à la faire grandir mais il est impuissant à aider les deux femmes de sa vie.
Oui même en y repensant je ne sais pas comment
fait Isabelle Monnin mais je suis encore remuée par ce livre !
Un coup de cœur encore !!!
Merci au comité des petits éditeurs de la
médiathèque qui m’a permis de découvrir ce livre !
Citations :
«
Mon passe me fait parfois cet effet : mordu, bouffé, tordu, étiré,
incapable de trouver sa place, irrémédiablement rayé et âcre d’une salive
amère. »
« Rosa
dont il ne reste rien. Juste des larmes sans destinations sur les joues glacées
de sa sœur. »
« Identiques
juste que dans la douleur, égoïste, mais peut ont souffrir autrement ? »
« Ce
ne sont pas ses forces qu’il a perdues mais l’illusion qu’il
pouvait
avoir prise sur sa vie. »
«
Mon âge est la durée de son deuil. »
« Espérer
serait une folie, désespérer inutile. »
«
Ma tante, votre frère : nos mère nous ont imposé un autre invisible et
indépassable. »
«
Je ne vois pas toute ce qui les sépare, ces couches de non-dits et de non-faits
qui les éloignent, le verre entre eux est devenu trouble, il déforme tout et
fausse ce qui était simple auparavant. »
« Si
l’image était plus nette on verrait les valisent qui m’entourent. Bagages
encombrants qui ne m’appartiennent pas mais avec lesquels on m’oblige à voyager
depuis toujours. Il y en a de partout autour de moi. Au moindre pas je me
prends les pieds dedans.
« Je
comprends maintenant que si quitter ma mère, je devrais dire quitter les filles
Faure lui était impossible, à lui qui s’était enraciné en elles, tout oublier
était en revanche une issue admissible. »
« A
quoi rêve un amnésique, quelle matière son inconscient malaxe-t-il au repos ? »
«
La vie est un collier. Les évènements sont des petites perles qui s’enfilent et
poussent les précédentes pour prendre leur place. Un bijou dont on ne décide ni
la longueur ni la taille ni la joliesse. »
Par contre, les histoires de deuil, même s'il y a de la folie, me font fuir. Tant pis !
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