lundi 30 octobre 2017

Le triangle d’incertitude (Pierre Brunet)



Le Triangle d'incertitude


  •  Le triangle d’incertitude (Pierre Brunet)
  • Broché: 280 pages
  • Editeur : Calmann-Lévy (16 août 2017)
  • Collection : Littérature Française
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2702157564
  • ISBN-13: 978-2702157565





Mon résumé :
Étienne a pris la mer. Seul. Sur son voilier, le Gilliatt il a mis les voiles en direction des îles anglo-normandes.
Déjà deux ans qu’il est revenu du Rwanda. Pourtant, pour lui, c’est comme si c’était hier. Les visages de ceux qu’il n’a pas pu sauver le hantent. Il n’a pas digéré l’inaction de l’armée française qui a conduit au massacre de Bisesero. Incapable de reprendre goût à la vie, il développe même une obsession pour les massacres dans l’histoire, au point de ne plus parler que de ça et de perdre ses amis.
Lassée par l’échec de ses tentatives pour ressouder leur couple, sa femme est partie en emmenant leurs deux enfants.
Et le voilà donc, lui, l’officier de marine sur la mer. C’est la seule solution qu’il a trouvée pour essayer de revenir vivre dans le présent. Réussira-t-il à se laisser porter par les vents, à ne plus penser ?

Mon avis.
Ceci est ma première lecture pour le comité de lecture Cultura. Et j’avoue que c’est une bonne surprise.
Comme la mer, ce livre et son personnage ne s’apprivoisent pas facilement.
Il faut d’abord s’habituer au vocabulaire (abondant) de la navigation, puis à la crudité des descriptions de massacres vus par Étienne.
Il faut aussi apprivoiser Étienne, qui parle plus facilement des massacres que de lui. Comme une barrière qu’il mettrait pour ne pas dévoiler ses fragilités. Il ne se livre que petit à petit, presque en filigrane. Et c’est petit à petit, derrière son obsession pour la mort, et les massacres qu’apparait un homme droit, blessé par ce qu’on lui a imposé de faire et de ne pas faire pendant sa mission. Un homme courageux, prêt à tout pour sauver les autres. Un homme qui s’en veut d’avoir dû obéir. La mise en mot des violences qu’il a vu, de celle qu’on lui a fait en le forçant à obéir lui permet de prendre de la distance par rapport à sa mission.
J’ai aimé la façon dont, mot après mot il parvient à mettre le doigt sur ce qui l’empêche de vivre : son impuissance.
Un beau livre que j’ai terminé le cœur battant et qui restera longtemps dans ma mémoire. 

 Merci à Cultura car c’est dans le cadre de la  Sélection Talents Cultura de la Rentrée littéraire que j’ai pu découvrir ce titre !

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