dimanche 3 janvier 2016

Une forêt d’arbres creux (Antoine Choplin)



Détails sur le produit


  •  Une forêt d’arbres creux (Antoine Choplin)
  • Broché: 120 pages
  • Editeur : LA FOSSE AUX OURS EDITIONS (20 août 2015)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 235707065X
  • ISBN-13: 978-2357070653




Résumé et avis :
Il y a des livres que l’on ne peut pas résumer. Ce serait passer à côté de l’essence même du texte.
On ne peut pas dire qu’on aime ou que l’on n’aime pas tant le sujet touche à l’horreur même. Une horreur qui touche le lecteur dans son intimité.

En arrivant dans le ghetto de Terezin, en 1941, Bedrich se voit rattacher au bureau des dessins. Il doit, avec d’autres, dresser les plans pour l’aménagement du ghetto, la construction des nouveaux bâtiments. Il faut que tout soit harmonieux…
Harmonie dans l’horreur…
C’est en décrivant le quotidien de la vie dans le ghetto, par petites touches que l’auteur procède.
Des gestes, des mots rares, des regards…. tout est suggéré, juste ébauché… mais l’horreur n’en est que plus grande, le trouble plus important pour le lecteur.  
Impossible de ne pas être touché…. Les mots choisis sont simples, les évènements relatés aussi mais pourtant c’est ce qui marque le plus… cette «  simplicité » au milieu de l’horreur…
Au milieu de cette forêt d’humain, prisonnière d’un ghetto,  par contraste, c’est la solidarité et l’amitié entre les détenus qui me marquera le plus….  

Citations :
«  La clôture de fils barbelés, quatre ou cinq lignes noires et parallèles rythmées par les poteaux équidistants. Drôle de portée avec ses barres de mesure, vide de toute mélodie »

«  A eux seuls, les barbelés ne disent rien, pas plus que les arbres ; ce sont  les deux ensemble qui témoignent de l’impensable. »

«  Ce que le lieu pourrait autoriser de repliement, d’évasion intérieure, de pensée libre, est ici démenti par l’exiguïté des espaces et l’épuisement des hommes. »

«  Se coucher tôt, c’est se donner rendez-vous trop vite avec le jour qui suit et le réveil nauséeux de la conscience. »

«  Parfois il est tenté de l’interroger sur ce qu’elle imagine là-bas et de s’installer un moment avec elle dans ce lointain confortable. Mais il éprouve aussitôt l’impudeur du premier mot qui serait prononcé et qui sonnerait avant tout la promesse d’une douleur, celle d’avoir à revenir se poser dans le réel d’ici. »


Merci à Price Minister et à ses «  matchs de la rentrée littéraire » grâce à qui j’ai pu lire ce douloureux texte. 

2 commentaires:

  1. Une lecture en creux, finalement, qui m'a marqué par ce que le texte ne dit pas.

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  2. Un très beau texte, je suis ravi d'avoir pu lui offrir un peu de visibilité en l'incluant dans l'opération de Priceminister ;)

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