- Ta façon d’être au monde (Camille Anseaume)
- Broché: 234 pages
- Editeur : Kéro (14 janvier 2016)
- Langue : Français
- ISBN-10: 236658184X
- ISBN-13: 978-2366581843
Mon résumé :
Il y a « elle ».
Une petite fille très sage, qui grandit
sans bruit mais non pas sans s’interroger sur sa vie, sur sa façon d’être au
monde, sur le fait qu’elle existe.
Dans son univers tout se
fait sans bruit. Même le divorce de ses parents. Ayant l’impression que tout
lui échappe, elle essaie de tout maitriser, de tout laisser propre, de ne pas
laisser de trace. Mais elle n’y parvient pas. C’est une petite fille qui
observe sans relâche le monde pour tenter de le comprendre.
Et puis un jour, à l’école,
elle «te » croise, toi dont la vie
la fascine. Toi, dont la famille semble vivre sans y penser. Dans ta famille
tout semble évident, normal. Tu as des frères, une sœur trisomique, mais tout
semble aller de soi. Rien ne semble grave.
Rapidement elle rentre dans
l’orbite de ta famille, jusqu’à en devenir un membre comme un autre. Tout
semble écrit, jusqu’à ce vendredi soir, quand vous avez 26 ans.
Mon avis
2 fillettes qui grandissent
l’une avec l’autre, l’une à coté de l’autre. Une amitié qui commence par une
phrase banale. Mais une amitié où l’une reste dans l’ombre de l’autre. « Elle »
voudrait être « tu », elle voudrait être une autre mais sans oser.
Trop attachée à «toi », elle ne peut pas s’attacher aux autres, s’affirmer,
être elle-même. Mais elle ne s’en rend pas compte. Elle grandit, pousse comme
elle peut. A aucun moment, Camille Anseaume ne juge ni l’une qui l’autre, ni
celle qui suit, ni celle qui mène la danse sans s’en apercevoir. Il y a un vrai respect, une vraie tendresse
de la part de l’auteur pour ses héroïnes et cela transparait dans ses mots,
dans l’humour.
Jamais « elle »
et « tu » ne sont nommées. Ce pourrait être vous. Ce pourrait être
moi. C’est peut être pour cela que les mots sont aussi forts. C’est peut être
pour ça que l’histoire de ces deux jeunes femmes touchent autant le lecteur, le
prend aux tripes.
Après le « Dix ! » de Ghislaine Bizot, c’est un autre portrait magnifique de femmes que j’ai découvert sous la plume de Camille Anseaume. Une fois encore ce sont des mots qui frappent fort, des mots qui poussent le lecteur dans ses retranchements, dans son intimité. Impossible de ne pas être touchée, de ne pas se retrouver un peu dans l’une ou l’autre de ces jeunes femmes. Les mots sonnent juste. Sans pathos, sans exagération, ils tombent juste sur la corde des émotions. Ils visent en plein dans le mille, en plein dans le cœur. Il y a de l’humour, un humour tout doux qui fait sourire le lecteur.
Après le « Dix ! » de Ghislaine Bizot, c’est un autre portrait magnifique de femmes que j’ai découvert sous la plume de Camille Anseaume. Une fois encore ce sont des mots qui frappent fort, des mots qui poussent le lecteur dans ses retranchements, dans son intimité. Impossible de ne pas être touchée, de ne pas se retrouver un peu dans l’une ou l’autre de ces jeunes femmes. Les mots sonnent juste. Sans pathos, sans exagération, ils tombent juste sur la corde des émotions. Ils visent en plein dans le mille, en plein dans le cœur. Il y a de l’humour, un humour tout doux qui fait sourire le lecteur.
Je suis tombée sur ce livre
un peu par hasard mais c’est un livre coup de cœur- coup de poing à découvrir.
Citations
« Je
crois qu’elle occupe juste son temps à vérifier qu’elle existe. »
« Il photographie comme on tue. Derrière son
appareil pour ne pas être vu, son père est un assassin qui abat le temps de
sang-froid. »
« Il y avait juste parfois le silence qui
hurlait »
« Elle a froid, aussi elle vérifie qu’elle a
bien son pull et son manteau. C’est sa peau qui lui manque, elle l’a laissé sur
le quai qui s’éloigne. »
« C’est bizarre, quand je suis contente ça me
rend triste parce que je me dis que quand ça sera fini je serai triste. »
« Tu lui as dit que la tienne était
trisomique, elle a répondu que la sienne était
capricorne. »
« Tes parents pensent à une
indigestion. Ils ont raison, c’est la fin de l’enfance qui te reste sur
l’estomac. »
« Elle qui travaille si dure pour réaliser sa
chance, elle pense que tu n’es pas foutue de te confronter au pire pour
regarder la tienne en face. »
« Vous êtes sans doute les seuls à ne pas voir
que vous vous regardez. »
« Elle n’est la salope de personne, elle est la
courageuse de ceux qu’elle a quittés, parce que c’est mieux pour eux. »
« Elle préfère ceux qui ne
l’aiment pas ou en aiment une autre. D’abord parce que ne pas l’aimer est une
preuve de leur intelligence. Aussi parce qu’elle se sent avec eux une affinité
immédiate, comme s’ils étaient soudain du même bord, elle aussi préfèrerait
fréquenter une autre peau que la sienne. »
« A peine le temps de se remettre de l’attente
qu’il faut déjà se préparer à l’abandon. »
« Un seul appel, un seul jour, un seul baiser.
Mais il n’y a pas des promos sur les années. Rupture de stock du temps qu’il
reste. »
« On dit « réunis par le malheur »,
mais c’est un mensonge. Il n’y a pas un malheur, on a chacun le sien. »
« Avant que tu ailles, peut-être. Pour
l’instant tu es, et c’est déjà pas mal. »
« Mourir un vendredi, c’est un peu impoli.
Quant à mourir un vendredi de printemps, ça frôle même l’indécence. »
« On envisage jamais vraiment la possibilité
de parler de ses amis à l’imparfait. Naturellement on les conjugue au présent
ou au passé composé. »
« Ma boussole à perdu le nord et maintenant je
n’ai plus personne à imiter, j’erre dans cette vie qu’il me semble de plus en
plus avoir si peu fréquentée. »
Ce que tu en dis me tente, j'adore les romans coup de coeur - coup de poing.
RépondreSupprimerIl n'est pas toujours très gai mais il m'a parlé , il m'a atteinte en plein coeur... n'hésitez pas à me dire si vous le lisez!!! j'espère que vous ne serez pas déçu!
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