Merci à Bricabook pour cette proposition de photo et à Romaric Cazaux
« Surtout les ignorer…
Faire comme si… comme si je ne voyais pas ce qu’ils font, derrière mon dos… Comme
si ça ne me touchais pas… Mais pourquoi ai-je accepté de jouer l’alibi…
Pourquoi ai-je accepté sa proposition? « Dis à ma mère que tu as besoin
de moi pour réviser le concours blanc » Je les entends encore ses
supplications… « Allez s’iiiiiiiiilllllllllll
te plaaaaaaiiiiiiit !!!!!!!Je te le revaudrais au centuple. » Tu
parles qu’il me le revaudra… Ça vaut combien de supporter leurs embrassades
pendant un après-midi ? Ça faut combien le mal qu’ils font ? Oh ce n’est
pas le mensonge… je m’en fiche ça. Je pourrais presque prendre ça comme une
vengeance par procuration. Mes parents sont aussi vieux jeu que les leurs,
aussi racistes surtout… Mais se doutent-ils, eux les tourtereaux du mal qu’ils
me font. Se doute-il, lui, mon meilleur ami, que je voudrais être à sa place ?
Que j’en crève de ne pas être celui qui est dans ses bras à elle ? Que mon
cœur se tord tellement je voudrais être celui qu’elle câline. Que mes oreilles
voudraient être les réceptacles de ses mots d’amour ? Que mes yeux
voudraient plonger et nager dans les siens (même s’ils sont noirs et que nager
dans une mer noire n’est pas un rêve) ? Se doutent-elle que ma peau est
aimantée par la sienne mais que je dois lutter contre cette attraction ? Que
mon odorat est chatouillé, titillé par l’odeur de son parfum ?
Mais non, je dois faire
semblant. Semblant de me concentrer sur ce cours à la noix. Qu’est ce que j’en
ai à faire de la proto-industrialisation ?
C’est l’examen d’entrée au cours
Florent que je devrais présenter. Ah ça, je suis meilleur acteur qu’économiste…
Faire semblant. C’est un don chez moi, presque une seconde nature... Je suis
tellement habitué à ne rien faire.
Ne pas réagir est devenu un
leitmotiv pour moi.
Ne pas réagir quand je l’entends
lui dire je t’aime …
Ne pas réagir quand nos
mains se frôlent par hasard.
Ne pas réagir quand ils vitupèrent contre leurs parents et les secrets qu’ils leurs imposent, contre les moments qu’ils leurs gâchent.
Ne pas réagir quand ils vitupèrent contre leurs parents et les secrets qu’ils leurs imposent, contre les moments qu’ils leurs gâchent.
Se doutent-ils à quel point
je leur en veux… Non, en fait c’est plutôt à moi que j’en veux. Je m’en veux de
mon immobilisme, de mon incapacité à assumer mes sentiments. Je suis nul de
leur en vouloir. Je m’en veux de leur en vouloir de ne rien remarquer… Un
véritable cercle vicieux…
Comment en sortir ?
L'amoureux secret qui sert d'alibi, la situation est cruelle !
RépondreSupprimerHorrible situation!!Finalement c'est un grand classique de la litterature mais c'était bien vu de l'adapter à cette photo....Espérons qu'elle s'apercevra de son erreur avant que son copain ne lui demande d'être témoin à son mariage avec elle!.....
RépondreSupprimerDemain va t il enfin se décider à se secouer et à prendre la situation en mains ???
RépondreSupprimerL'analyse psychologique est très convaincante. J'aime le ton du texte !
RépondreSupprimerBonjour et merci à vous qui m'avez lu !!!!
RépondreSupprimer@ Albertine : cruelle mais j'imagine qu'elle parle à chacun
@Benedicte D. j'espère qu'elle aura cette élégance de ne pas lui demander... cependant c'est bien connu que les amoureux sont dans leur bulle et ne voient pas ceux qui les entourent!!!!
@ Josette: je sens comme une envie de lui donner un coup de pieds aux fesses!
@ Sabine Ariscon: merci!!!!!!!!!!!!!!!!