- La faille (Isabelle Sorente)
- Broché: 520 pages
- Editeur : JC Lattès; Édition : LATTES (2 septembre 2015)
- Collection : Littérature française
- Langue : Français
- ISBN-10: 2709648571
- ISBN-13: 978-2709648578
Mon résumé :
Au 4ème
étage de l’aile A d’un immeuble du 16ème arrondissement parisien
habite Lucie Scalbert .La jolie blonde aux yeux bleus vit seule avec sa mère
depuis le décès subite de son père.
Au 1er
étage de l’aile B du même immeuble résident Mina Scaro et sa mère. Le père de
l’adolescente de 16 ans, surdouée, est parti quelques années avant vivre aux
États-Unis avec une autre femme.
Ce sont
les difficultés en math et en français de Lucie qui amènent les deux jeunes
filles à se rencontrer. De 4 ans son aînée, Mina va donner, sur la demande de
sa mère, des cours à Lucie.
Rapidement,
une amitié indéfectible va lier Mina et Lucie. Une amitié ponctuée de périodes
de silence.
Au cours d’une de ces périodes de silence, Lucie va rencontrer Vincent Dominique Arnaud (VDA pour beaucoup). Engagée pour travailler dans son entreprise de coaching personnel, elle va peu à peu se laisser séduire, l’épouser… pour le pire. En apparence « bien sous tout rapport » l’homme est en effet un manipulateur patenté.
Au cours d’une de ces périodes de silence, Lucie va rencontrer Vincent Dominique Arnaud (VDA pour beaucoup). Engagée pour travailler dans son entreprise de coaching personnel, elle va peu à peu se laisser séduire, l’épouser… pour le pire. En apparence « bien sous tout rapport » l’homme est en effet un manipulateur patenté.
Mon avis :
C’est un
livre très exigeant qu’a écrit Mme Sorente. Une exigence sans lien avec le
nombre de pages, mais plutôt liée à l’écriture et aux choix de l’auteur.
Elle a
pris le partie de ne pas lâcher son lecteur dans la faille en un claquement de
doigts. Elle le laisse descendre dedans, petit à petit. Phrase après phrase,
peu à peu elle nous révèle les fissures qui existent dans chacun de ses
personnages. Ce sont ces fragilités qui vont rendre possible la faille qui va
éloigner les personnages les uns des autres et les mener jusqu’au drame….
On
découvre, on comprend ces fragilités par des allers- retours entre le passé et
le présent des personnages, car c’est seulement en examinant le passé à la
lumière du présent et vice versa que l’on peut comprendre d’où vient cette
faille. Une faille entre les personnages, mais aussi une faille dans les
personnages, qui les éloignent ou les rapproche les uns des autres selon le
moment de leur vie.
C’est un
peu comme un pare-brise de voiture qui aurait un éclat …un éclat qui se
fissurerait peu à peu.
Ce livre
est un « page turner » mais qui se découvre à petites doses tant
l’écriture est intense. Aucun méchant, aucun gentil mais des personnages très
forts, intenses, fruits de leurs éducations, de leur histoire.
Sans doute
trouver vous mon avis peu clair, mais c’est parce qu’il est dur de parler de ce
livre. Il faut le lire, se plonger dans chaque personnage, dans son esprit,
pour comprendre qu’il touche aussi profondément le lecteur. Il m’a été
impossible de rester en retrait, de survoler. Je me suis vu prise dans le
filet, dans la faille…
Je
remercie Mr SCHRAMECK THOMAS du site
Myboox, qui m’a fait gagner ce livre, qui est vraiment un coup au
cœur !!!!!!!!!!A lire !
Quelques
citations pour vous faire comprendre ce que je n’ai pas réussi à
exprimer :
« La
vérité qui sort de la bouche des enfants est une chose, celle qui se fraie un
chemin à travers les années en est une autre, elle découpe des ombres denses
comme la matière, prêtes à se déchirer, c’est à la noirceur de ses contours
qu’on la reconnaît toujours trop tard. »
« Je
trouvais étonnant que les gens laissent des mots avant de se suicider, et que
personne ne donne jamais d’explication au fait de rester en vie. »
«
Comme si elle voyait le défaut caché de mon esprit, que je cachais avec
d’autant plus de soin que je ne faisais qu’en deviner la présence opaque, sans
pour autant arriver à le définir. »
« Si
je prends cette plume-là, aujourd’hui, et pas une autre, c’est pour dire ce que
j’ai à dire, j’ai besoin d’une plume trempée dans le poison du mal et du bien,
j’ai besoin d’une encre sympathique et sans pitié. »
« J’ai
compris tout d’un coup ce que voulait dire l’envie, que les romans appellent
jalousie parce que le mot est plus flatteur, avec ses trois syllabes qui font
passer pour une maladie d’amour, l’envie fait si honte qu’elle ne se dit
pas… »
« La
jalousie, c’est quand tu veux ce que l’autre a, l’envie, c’est quand tu
voudrais que l’autre n’est jamais existé. »
«
Rien n’avait changé depuis qu’on était gosses, on se comprenait sans rien dire,
nos difformités étaient compatibles. »
«
Était-ce possible d’arracher ce qu’on ne veut plus de soi, de forcer la mue, de
l’abandonner sur la route, ne risque-t-on pas d’être rattrapé par la peau
arrachée qui vous court derrière parce qu’elle n’est pas tout à fait
morte ? »
«
J’ai fait ça pour que ma mère m’aime, dit-elle, quand j’ai compris qu’il n’y
avait rien à espérer, tu n’imagines pas comme je me suis sentie libre ».
«
Parce que je suis de moins en moins moi-même […] je me vide de moi-même. »
«
Les voix de VD vous emmènent toutes quelque part. Il arrive aussi qu’elles vous
y précipitent. Toutes cachent quelque chose. […] Et puis il y a sa voix de jour.
[…]Sereine, rassurante, intelligente, la voix diurne de VD cumule les adjectifs
en sa faveur. […] A quoi tient la réussite d’un homme ? A sa voix de jour. »
«
VDA a reconnu la faille de Lucie comme
un prédateur reconnaît l’odeur du sang, sauf qu’au lieu de l’aider, il a tout
fait pour la couper en deux. »
«
Comment il se sent ? Comme quelqu’un qui jettent des pelletés des terre et
se rend compte que c’est lui-même qu’il est en train d’enterrer. »
« VD
avait le don de révéler le mal que vous
pensiez de vous, le mal que vous ne saviez même pas que vous pensiez, le
moindre doute, la moindre ombre, tout ça devenait réel, en même temps. »
Il a l'air dense, mais intéressant.
RépondreSupprimeril m'a intéressé, même si il est particulier!
SupprimerJe me suis ennuyée à mourir, je n'y ai pas trouvé d'intérêt réel (C'est personnel, comme toutes les lectures). Mais je suis contente que d'autres l'apprécient, évidemment.
RépondreSupprimerc'est sur qu'il n'y a pas beaucoup de rebondissement, mais j'ai apprécié l'écriture de l'auteur et sa façon d'appréhender les personnages. J'ai aimé qu'elle ne prenne jamais parti...
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