mercredi 4 novembre 2015

La bouche ouverte (Shmuel T.Meyer)




  • La bouche ouverte (Shmuel T.Meyer) 
  •  ISBN : 979-10-90175-39-6 
  • Format : 12,5 x 19 cm
  • Pagination : 184 p.
  • Prix : 16,90 €


Résumé : (je reprends le résumé de l’éditeur)
Théo aime Caroline, Gabriel aime tante Ingrid, Ingrid aime l’amour et Fanny la vie.
Un siècle, deux générations, trois familles aux destins mêlés ; l’une juive, les deux autres pas. La ville de Genève, son lac, sa nostalgie, et la gourmandise, beaucoup de gourmandise entre les pages.
À chaque chapitre, un aliment typique évocateur de souvenirs ou d’aspirations : tapioca, longeole, gratin de cardons…


Mon avis :
C’est un livre un peu atypique que  Mr Meyer m’a spontanément envoyé. L’envoi et la petite dédicace personnalisée au début m’ont beaucoup touché.

Je ne parlerai pas de nouvelles, puisque les personnages qui prennent tour à tour la parole se connaissent. Ils appartiennent à trois familles différentes.
J’ai eu l’impression de feuilleter un album photo. Un album avec des photos en noir et blanc. Un album dont les photos s’animeraient tour à tour. Des photos dont les sujets prendraient tour à tour la parole pour raconter ce qu’il s’y passe. J’ai presque «  entendu » parler les narrateurs. Tous les sens du lecteur sont sollicités : par l’évocation de l’odeur de l’herbe, par l’évocation d’un plat qui est préparé ou dégusté… On peut parfois presque sentir l’odeur des plats préparés…
J’ai eu un coup de cœur pour le chapitre intitulé «  tarte aux pruneaux » que j’ai trouvé plein d’humour !
Le cadre temporel est chahuté par des allers/retours entre le passé et le présent.
C’est une expérience de lecture un peu nouvelle pour moi mais que j’ai appréciée…
C’est un livre qui se déguste d’une traite sous peine de passer à côté de l’essentiel…

Citations :
 « Après son deuxième séjour là-bas, le «  là-bas » était devenu son «  ici ».

«  Judicieusement toutes ces gouttes de pluie enveloppent les parapluies, qui séparent de leur diamètre les endeuillés. »

« Je pleurais sans que le reste de mon corps ne marque de solidarité avec cet aveux d’émotion, comme si mes yeux étaient indépendants du reste de moi-même. Comme s’ils avaient compris de manière autonome quelque chose qui ne m’était pas encore venu à la conscience, avaient décelé, avant le reste de mes viscères et de mon cerveau, la tristesse qui n’allait pas manquer de me submerger, de m’engloutir. »

«  Elle était ma mère sans que j’en fasse l’épouse de mon père, sans que j’en fasse ma génitrice ou celle de ma sœur. » 

«  Elle était tout simplement comme une étoile qui éclairait le ciel de sa beauté sans vraiment faire partie de mon orbite. »

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