photo de Julien Ribot
« - Alors,
c’est là que ça a eu lieu ?
- Oui
- Derrière
cette porte ?
- Oui.
- Que
s’est il passé ?
- Je ne
sais pas, je ne sais plus… C’était il y a si longtemps…
- Si
longtemps ? Tu exagères ! Tu dis ça parce que tu ne veux pas en
parler !
-Non… enfin
si !! Peut être que tu as raison !
- Mais
pourquoi ? Tu crois qu’en évitant d’en parler tu peux faire comme s’ils
n’avaient pas existés ? Comme si rien n’avait eu lieu ? D’ailleurs
qu’est ce que qui s’est réellement passé ?
- Je te
dis que …
- Et si c’était
au contraire l’occasion d’en parler, de mettre des mots sur tout ça, de faire
la paix avec le passé et de commencer enfin à vivre ?
-Mais…
- Non, pas
de mais !! Raconte-moi... Après tout c’est une partie de mon histoire
aussi !!!! Je sais que vous viviez là, derrière cette porte. Je sais
qu’ils l’ont refermé sur toi cette porte, alors que tu n’avais pas 5 ans…
- Oui,
même pas 5 ans... et ils sont partis. Ils faisaient nuit, et ils ont fermé
derrière eux. Ils m’ont laissé sans rien dire, sans explication. Ils m’ont
laissé comme une vulgaire chaussette abandonnée…
- Et….
- Je suis
resté 5 jours derrière cette porte. 5 jours sans pouvoir sortir !!! Piégé.
Ils m’ont piégé. Je suis piégé !!!50 ans après je suis encore dans un
piège… celui du passé. Je ne peux pas m’en sortir…
- Mais et
si tu cherchais…
- Chercher
quoi ? Ils se sont évaporés… pffuit ! Pas de traces, pas même un mot
écrit ou oral… rien …
- Et les
voisins ?
- Eux
aussi ils ont cherché… mais rien !!! Mais heureusement qu’ils étaient là,
les voisins, qu’ils m’ont entendu pleurer, qu’ils ont forcé la porte !!!
-Et la
police ???
- Rien je
te dis !!! Ils n’ont rien laissé !! Juste mes larmes, et des milliers
de questions… Il ne reste rien de cette histoire
- Si il
reste quelque chose : toi !!!!!!!Tu n’es pas rien !!
-
Si ! Je ne suis rien, c’est ce qu’ils m’ont signifié en partant comme
ça !!!!!!!!!!!! Il ne reste plus rien de cette histoire… sauf cette porte
fermée !!
Si je peux me permettre... ce qui m'empêche d'entrer dans ton texte c'est qu'il n'y ait que du dialogue (avec renfort de ponctuation fantaisiste) et sans aucune incise.
RépondreSupprimerDonne un peu de temps à ton lecteur, un peu d'accroche, afin de savoir un minimum qui répond à qui et prendre plaisir aux mots que tu veux faire passer ;)
en fait je voulais faire un texte un peu " brutal",... qui ne laisse pas le temps justement au lecteur ....
SupprimerDésolée pour la ponctuation fantaisiste.. le coté très " oral" m'a fait oublier les règles de la ponctuation.
Le texte est assez fort, terrible. Il gagnerait à être développé.
RépondreSupprimerLe " non-développement" est assez voulu en fait. Je voulais changer un peu des quelques textes que j'ai écrit auparavant.
SupprimerJe n'avais jamais tenté d'écrire un dialogue.
Ton histoire me fait penser au livre de Linwood Barclay : Cette nuit-là.
RépondreSupprimerVoila une ressemblance que je n'ai pas voulu. Je n'ai pas lu ce livre.
SupprimerJoli texte. La blessure de l'abandon est encore présente en toi. Laisse là s'exprimer, et ouvre l ta porte : le monde ne t'as pas abandonné, et ils juste là de l'autre coté. Ouvre et il te tendra les bras.
RépondreSupprimerMoi j'ai trouvé très vivant qu'il n'y ait que des dialogues et je n'ai pas eu de problème à comprendre ce texte.
RépondreSupprimerComme l'enfant abandonné, j'attendais une explication à la fin. Et c'est justement ça qui doit être terrible, ne pas savoir, quelles que soient les circonstances de l'abandon.
Oh zut, je voulais connaitre le "secret" moi :(.
RépondreSupprimerAvec ce dialogue tu aurais pu finir sur une chute totalement inattendue et surprenante :), ça aurait été génial !