- Police( Hugo Boris)
- Broché: 198 pages
- Editeur : Grasset (24 août 2016)
- Collection : Littérature Française
- Langue : Français
- ISBN-10: 2246861446
- ISBN-13: 978-2246861447
Mon résumé :
Ce soir-là, ils sont trois dans la
voiture.
Virginie est la seule femme du trio.
Elle a plus ou moins choisi de participer à cette mission. Parce qu’elle ne
veut pas rentrer chez elle, pas tout de suite. Parce que, même si elle les aime,
elle appréhende de retrouver son mari et son fils de 15 mois. Parce que, au
fond d’elle, elle doute d’une décision qu’elle vient de prendre et de ses
répercussions. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est la présence d’Aristide dans
cette voiture. Aristide le flic gouailleur au grand cœur. Celui qui enchaîne
les allusions salaces mais sur qui on peut compter pour désamorcer des
situations les plus périlleuses en mission. Celui avec qui elle a « fauté ».
Le troisième larron c’est Erik. Erik
le sage qui n’a pas son pareil pour rattraper les suspects qui s’enfuient en courant.
Mais Erik qui s’interroge sur sa place dans la police, sur son avenir.
Trois policiers à un tournant de
leur vie, chargé d’une mission inhabituelle ( car d’habitude prise en charge
par la COTEP) : raccompagner à l’aéroport un étranger dont la demande de
régularisation a été refusée.
Mon avis :
En apparence il s’agit seulement
d’aller chercher et d’accompagner un étranger, qui plus est plutôt « calme »
à l’aéroport. Mais voilà, nos trois policiers sont à fleurs de peau, à des
tournants de leurs vies. Comment dès lors accepter la violence de cet acte ?
Comment signifier, à un être humain que l’on ne veut pas de lui ? Que l’on
ne veut pas lui faire une place ? Comment lui « dire » que tous
les dangers qu’il a encourus pour venir jusqu’ici, ont été inutiles et qu’il
doit y retourner dans son enfer ?
Que ce soit Erik, Virginie ou Aristide,
chacun s’est engagé dans la police pour défendre une certaine idée de la
justice, « punir les méchants, protéger les gentils » … mais là,
punissent-ils un méchant ou un innocent ? C’est leur idéal de la
justice, leur vision du monde qui est mise en question. Comment réagir, quand
en parallèle on s’interroge sur son avenir ? Comment accepter d’agir en
simple « applicateur » de la loi ?
Ce sont trois policiers en
ébullition qu’Hugo Boris place dans une situation elle-même bouillante…. Et c’est
avec une écriture simple mais forte qu’il nous décrit les réactions, les
pensées de chacun.
Il nous dépeint avec justesse,
respect ces trois personnages, leurs familles et leurs forces, leur ras-le-bol
de leurs vies personnelles ou de la vie en générale, de la société.
J’ai du mal à parler de ce livre qui m’a pris aux tripes et donner à réfléchir.
J’ai du mal à parler de ce livre qui m’a pris aux tripes et donner à réfléchir.
« Elle a vu surnager tout cela parmi les mille tâches
ingrates qui forment son ordinaire, elle est allée perdre sa tranquillité d’âme
dans les mauvais lieux, obligée de vivre au-dessus de l’étonnement, de tout
connaître du pire de l’existence, pour un salaire à peine décent, et elle se
demande toujours comment elle n’a pas les yeux sales, stupéfaites qu’ils n’aient
pas conservé, dans leur profondeur, le pâle reflet de la misère. »
« On est plus efficace quand on n’a pas trop d’empathie, la
distance est plus juste. Les sentiments embarrassent, parasitent le geste. »
« […] faire du bruit surtout, jointoyer les silences
avec des mots fourre-tout, des mots béquilles, combler les interstices pour
créer un fond sonore où rien ne se dit. »
« Il s’était laissé mécaniser, abîmer par le métier,
ne donnait plus aux gens que de la technique. »
Une lecture marquante.
RépondreSupprimeroh que oui!!!
SupprimerCe que tu en dis me confirme dans l'idée que ce doit être une lecture poignante !
RépondreSupprimerune lecture coup de poing !
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