dimanche 4 décembre 2016

Il était une ville (Thomas Reverdy)



Résultat de recherche d'images pour "Il était une ville (Thomas Reverdy)"

  •  Il était une ville (Thomas Reverdy) 
  • Broché: 272 pages
  • Editeur : FLAMMARION (19 août 2015)
  • Collection : Littérature française
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2081348217
  • ISBN-13: 978-2081348219




Mon résumé :
Il était une fois Eugène, ingénieur dans l’Entreprise. L’Entreprise l’a missionné à Détroit pour qu’il monte le projet censé la sauver, elle qui est en faillite. Mais Détroit aussi est en faillite. Comment vivre seul dans une telle ville, et si Candice….
Il était une fois Brown, lieutenant dans la police de Détroit. La recherche des nombreux enfants et adolescents disparus occupent ses nuits. Il consacre ses nuits à lire et relire les dossiers, à la recherche d’un indice, pour résoudre une énigme que ses supérieurs semblent vouloir ignorer. Y’aurait-il un Joueur de Flûte à Détroit, qui attirerait les enfants … et si oui, où ?
Il y a Gloria et Charlie, alias Skinny. Depuis 12 ans et la disparition de sa fille c’est elle qui élève le garçonnet. Mais comment faire pour qu’il ne rejoigne pas un des nombreux gangs qui pullulent dans la ville ?

Mon avis :
Il était un livre que j’avais envie de lire depuis sa sortie. C’est le résumé de la quatrième de couverture qui m’avait donné envie. Je m’attendais un peu à une enquête policière… et je peux vous dire, si vous avez les mêmes attentes que moi au départ… que vous pouvez passer votre chemin.
Car ce n’est pas ça du tout… c’est autre chose, quelque chose de mieux.
Par ses descriptions, l’auteur fait de Détroit un personnage à part entière. Il nous décrit la ville, noire, sombre, en pleine déliquescence. Une ville qui sombre, que tout le monde fuit. Pourtant Détroit était au départ une ville attractive, pionnière du fordisme et de l’industrie automobile. Une ville qui donnait du travail à tout le monde, qui accueillait tout le monde. Mais il y a eu la Catastrophe, la crise des subprimes et le chômage. Les débouchés se sont taris, les employeurs ont fui et avec eux l’emploi. Comme la gangrène le chômage s’est répandu, et a corrompu toute la ville. Les habitants ont fui.
Et si le décor est sombre les personnages, eux, n’en paraissent que plus lumineux !
Comment ne pas s’attacher à Gloria qui a dû élever seule son petit-fils et qui tourne ne rond depuis sa disparition ? Hésitant à prévenir la police, laissant le temps s’écouler….  
« Elle parle à ses meubles, à ses murs. Les souvenirs, les choses les plus tristes elle les dit dans les tiroirs et puis elle les referme d’un coup sec. »
Et que dire d’Eugène, qui sent bien au fond de lui qu’on l’a envoyé dans la ville sur un faux prétexte. Il sent bien au fond de lui que jamais la nouvelle usine ne se fera. Il tente de se convaincre et de convaincre son équipe. Mais il sent bien que le système des grandes firmes est au bout, que l’Entreprise va finir, qu’il n’est qu’un pion, qu’un N sous les ordres d’une équipe de N+1. Et pourtant pas d’amertumes en lui. C’est comme ça. Il reste « pur » malgré tout. Ne se fourvoie pas.
Je ne saurais dire pourquoi mais j’ai aimé l’écriture sobre et simple de l’auteur. Pas d’emphase, de superlatifs à foison. Une écriture simple et belle, qui a « truc » qui vous prend aux tripes.
Un livre dont je ne ressors pas indemne avec des personnages qui vont sûrement me hanter longtemps.

Citations :
« Peut-être que les morts sont toujours comme des noyés. On croit les ensevelir dans le flot quotidien des joies et des peines ordinaires, des millions d’autres choses à penser ou à faire, et la moindre tempête d’insomnie les ramène au rivage au milieu d’une vague de sueur et d’angoisse. »
« Il faut croire que la vie parfois est comme un roman, elle a besoin d’un inconnu pour la raconter. »

2 commentaires:

  1. Une lecture qui ne me tentait pas non plus. Ton billet me fait changer d'avis.

    RépondreSupprimer
  2. Un compte-rendu qui donne envie de mettre ce livre dans ma longue liste.
    Bonne journée, FLaure

    RépondreSupprimer