samedi 8 février 2020

Je te plumerai la tête (Claire MAZARD)


 Je te plumerai la tête par Mazard

  •  Je te plumerai la tête (Claire MAZARD)
  • Broché : 512 pages
  • Editeur : Syros Jeunesse (6 février 2020)
  • Collection : GRAND FORMAT SYROS
  • Langue : Français
  • ISBN-10 : 2748526783
  • ISBN-13 : 978-2748526783




Mon résumé :
A 16 ans Lilou est une adolescente comme les autres qui vit dans le sud de la France. Enfin non, pas tout à fait comme les autres. Alors qu’à l’adolescence, les jeunes affrontent leurs parents, leurs en veulent de les surveiller, de mettre des règles trop strictes, Lilou, elle, a une relation quasiment fusionnelle avec père, Papa Lou. Elle se trouve chanceuse que celui-ci vienne la chercher tous les soirs à l’arrêt du bus, la dépose le matin…
En y réfléchissant, depuis sa plus tendre enfance, à la maison, il y a toujours eu Papa Lou avec Lilou d’un côté, et de l’autre sa mère. C’est au point que, alors que celle-ci est en phase terminale d’un cancer du pancréas, Lilou ne va quasiment pas la voir à l’hôpital. Papa Lou lui a dit qu’« il valait mieux qu’elle s’épargne la corvée de l’hôpital, que sa mère était pénible … ».
Mais un jour, alors qu’ayant terminé les cours plus tôt que prévu, Lilou rentre seule pour faire une surprise à Papa Lou, elle surprend une conversation téléphonique entre ce dernier et une femme. Une phrase prononcée va faire se fendiller l’image du père idéal …

Mon avis :
Tout d’abord je tiens à remercier les éditions Syros pour m’avoir permis de découvrir ce livre. Même s’il est adressé à des lecteurs adolescents, je trouve qu’il est intéressant pour des adultes aussi.
L’analyse qui est faite du rapport père-fille est, à mon avis, très pertinente et bien menée. De plus l’auteur décrit très précisément comme ce père, a tissé sa toile autour de sa fille, de quelle façon il la maintient sous sa coupe, au point que celle-ci se culpabilise à la moindre pensée que ce père pourrait ne pas être celui qu’elle pense. Au point que ses remarques, en apparence anodines, font culpabiliser Lilou, la font se sentir une mauvaise fille, la rendent malade.
Lilou dit elle-même qu’elle a peur de ne pas être à la hauteur de ce père que ses amis lui envient, de cet homme que tout le monde admire pour son dévouement, sa gentillesse, dont tout le monde souligne le courage d’avoir une femme hospitalisée .
Tout au long des pages, après la première prise de conscience, les hésitations de l’adolescente entre « j’exagère » et « ce n’est pas normal », le conflit de loyauté est clairement décrit. Sans mièvrerie. Car Lilou n’est pas le genre de personnage tête-à- claque à qui le lecteur a envie de crier « mais tu ne vois pas que ce n’est pas normal qu’il te dise ça ? ». Non, Lilou est un personnage dont on ressent le désarroi. On se demande quel mot ou action de son père sera le déclic,  lui permettra d’accepter de mettre des mots sur des choses qu’elle ressent intuitivement, sur des choses qui la révoltent. Quand va-t-elle se donner la permission de dire stop, de ne plus tout accepter ?

Je trouve cette lecture d’autant plus intéressante (pour des ados ou des adultes) que les pervers narcissiques ont tous des procédés similaires, pour maintenir leur victime sous leur coupe. Alors, peut être que la lecture de livre pourra permettre à des jeunes (filles ou garçons) ou des moins jeunes (femmes ou hommes) d’identifier dans leur entourage des personnes avec cette pathologie, et de dire stop avant qu’il ne soit trop tard … 


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