Attente......
Mais que font-ils ? Quand
vont-ils enfin revenir ?
Ils
m’avaient dit « 5 minutes, juste le temps de prendre une photo avec
la petite et on revient…. »
J’aurais
du regarder l’heure quand ils sont partis… Peut-être que ça ne fait pas encore
5 minutes ? Peut être que je suis trop stressée.
Je devrais
leur faire confiance. Mais je n’y arrive pas. Quand il s’agit de ma fille je ne
peux pas faire confiance.
J’ai beau
prendre sur moi, je n’y parviens pas. Elle est tout pour moi. Je voudrais
pouvoir la conserver à mes côtés sans arrêt, l’avoir sous mon regard 24 heures
sur 24. Les psy (-cologues, -chiatres) diraient qu’une mère se doit de savoir
se séparer de son enfant, qu’on ne fait pas des enfants pour soi mais pour les
accompagner vers l’autonomie.
Tout le
monde dit tellement de choses sur ce que doit être ou ne pas être, faire ou ne
pas faire une mère. Comment peuvent-ils savoir ? Chaque relation
mère-enfant est unique puisque chaque être humain est unique. C’est du moins ce
que je pense. Et puis, comment ne pas être inquiète après tout ce que j’ai vécu
depuis sa naissance. Et s’il recommençait ? Si de nouveau il se faufilait,
grimé en touriste et qu’il me l’enlevait ? Il suffit de quelques centièmes
de seconde d’inattention… je ne suis bien placée pour la savoir. Quelques
seconde et c’est le monde qui s’écroule, les tornades qui se déchaînent.
Quelques secondes et le tourbillon des « et si » qui envahit… Un
tourbillon qui ronge. Les tripes qui se déchirent sous l’effet de l’inquiétude,
les pieds qui courent dans tous les sens, sans ordre, comme déconnecter du
reste du corps et du cerveau, pour tenter de trouver une solution, pour tenter
de la retrouver.
Encore
maintenant je me demande « que ce serait-il passé si ce passant n’était
pas intervenu »? Où l’aurait-il emmené ? Qu’en aurait-il fait ?
Que lui aurait-il fait ? Elle est si petite, si vulnérable. Aussi
vulnérable que moi quand elle n’est plus dans mon champs de vision.
Mais
pourquoi ne reviennent-ils pas ? Dois-je réveiller cet homme qui dort pour
qu’il aille les chercher ? Dois-je y aller moi-même ? Que
faire ? Hurler ? Courir ?
Le temps
est si long quand on attend ? C’est comme quand, enfant, j’attendais
« l’heure des parents ». Je me demandais alors comment les autres
pouvaient profiter de la récréation, alors que peut être on ne viendrait pas
les chercher ? Comment pouvaient-ils faire confiance aux adultes ?
Comment faisaient-ils pour se couper de leur inquiétude ? Pour ne pas se
laisser envahir ? J’ai l’impression d’être de nouveau petite… s’il vous
plait… ramenez-la moi, on en fera ailleurs de photos… ça ne changera pas sa vie
si elle n’a pas de photo d’elle devant le Château, si ? Ça changera la
mienne si elle ne revient pas….
Une belle histoire,très prenante car malheureusement tres réaliste....Une belle utilisation de la photo....
RépondreSupprimerOlala, je n'avais pas pensé à cette idée, mais elle colle parfaitement à la photo, et boudiou j'ai les tripes qui se tordent quand je lis ton texte ...
RépondreSupprimerOuchhh, un texte qui chamboule et qui est hélas proche de tout ce que l'on entend... tu as su bien décrire les émotions qu'on ne souhaite à personne, même à son pire ennemi.... Nady
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