- L’atelier des miracles (Valérie Tong Cuong)
- Broché: 264 pages
- Editeur : JC Lattès (9 janvier 2013)
- Collection : Littérature française
- Langue : Français
- ISBN-10: 2709642794
- ISBN-13: 978-2709642798
- Dimensions du produit: 20,6 x 13 x 2,2 cm
Mon résumé:
Quel est le point
commun entre Mariette, Mr Mike et Millie ? A un carrefour de leur vie, ils
se sont vus proposer par un certain Mr Jean d’intégrer l’Atelier.
La première est
prof d’histoire-géographie dans un collège, et harcelée par des élèves. Le
second est un ancien militaire qui a déserté par refus d’obéir sans réfléchir.
Millie, elle est une jeune fille qui essaie d’être invisible, comme pour payer
une faute commise dans le passé… Ces trois personnages ont leurs secrets, et
surtout un passé assez lourd.
Et Mr Jean
alors ? Qui est-il ? Pourquoi apporte-t-il un ce soutien, cette aide
gratuite avec l’Atelier ? A-t-il lui aussi quelque chose à se faire
pardonner ? Pourquoi a-t-il ces
instants de dureté alors qu’il semble tellement calme, posé et ouvert le reste
du temps ? Parviendra-t-il a accomplir des miracles avec les âmes blessées
de nos trois autres protagonistes ? A quel prix ?
Mon avis
Il parait que
j’adore poser des questions ( clin d’œil à toi Léo, et à un livre que tu m’as
offert il y a des années mais qui figure depuis sur la liste des livres que
j’emporterai sur une île déserte)C’est peut être pour ça que j’adore les livres
qui suscitent en moi des questionnements.
J’ai suivi avec
bonheur l’histoire de Mr Mike, ce qui l’avait amené à déserter, son enfance,
son refus de l’obéissance aveugle aux autorités. J’ai haï les élèves de
Mariette, son mari qui la traite comme un chien, les bien-pensants de son
entourage qui l’ont convaincu qu’elle ne valait rien.
J’ai eu envie de
savoir quel était le secret de Millie, des raisons qui la poussait à vouloir
s’effacer ?
Et puis, j’ai été
intrigué, jusqu’à la dernière page par ce Mr Jean, visiblement si marqué par la
vie.
Ce livre loin
d’être mièvre montre bien, d’après moi, que toute réconciliation avec soi même
ne va pas sans heurt, ne peut faire l’économie de « dommages
collatéraux ». Les 4 personnages ont été malmenés par la vie (et oui même
quand on vie dans les quartiers rupins comme Mariette ont peu avoir été malmené
par la vie, et sous les apparences se cachent souvent des fêlures profondes).
Il interroge sur les raisons qui poussent certains à vouloir faire des
miracles, à vouloir faire le bonheur des autres un peu malgré eux. Il interroge
sur la « gratuité » de ces actions. Ne suscite-on pas malgré tout
une dette en aidant les autres sans rien attendre en retour ? Comment
« payer » cette « dette » quand on a été aidé ? En
aidant l’autre en retour ? En aidant d’autres personnes ?
Tous les
personnages sont touchants dans ce livre. Ils donnent envie de les aider, de
faire abstraction de nous même pour aider les autres ; cela semble si
simple évidemment dans les livres mais peut-être que si nous étions ne
serait-ce qu’un peu plus humain, un peu plus ouvert, parfois, nous pourrions
les aider….
La seule critique
que j’émettrai à l’encontre de ce livre, c’est
son nombre de pages : 266 pages c’est trop court. J’aurais aimé
côtoyer un peu plus longtemps ces personnages, et me laisser porter pendant une
bonne centaine de pages supplémentaire par les mots de l’auteur.
Citations :
« il y a
longtemps que j’ai compris que l’ignorance est plus dangereuse qu’une grenade
dégoupillée »
« Le plus dur
c’était d’éviter de penser.Parce que la gamberge ça vous éparpille pire qu’une
grenade antichar »
« Le collège
n’était pas étiqueté « établissement sensible » Une bonne partie
des enfants étaient issus de la bourgeoisie locale ce qui parait-il
garantissait une certaine éducation. […]Dans notre petit monde ouaté du confort
sans effort, le crime se commettait en silence. On ne sortait pas un couteau ni
une batte de base-ball […] on dégainait quelques billets, un accès à un
lieu très privé, un stage dans
l’entreprise familiale. On faisait pression. On ne tuait pas l’autre, on le
poussait à se tuer, on gardait les mains propres. »
« Des chiées
de gosses déchaînés se bidonnaient quand ma grand-mère se pointait à quatre
heure. Elle était vieille et grosse, elle portait des imprimés à fleurs qui lui
allaient comme un casque à un lapin et une tiolée de bigoudis dans les cheveux,
n’empêche qu’à chaque sortie elle me serrait contre elle comme si elle avait eu
peur de ne jamais me revoir. »
« Je
songeais avec amertume qu’il me faudrait trouver désormais le moyen d’accepter
l’échec, de me désengager des émotions et des désirs qui n’avait que me
décevoir et me déconstruire. »
« Il fallait
être fou pour vouloir décider du bonheur des autres, fou pour jouer avec leur
destin »
« Nous
faisons tous les mêmes erreurs .Fuir nos fantômes plutôt qu’apprendre à vivre
avec »
Je rajoute ce livre pour mon challenge ABC de Babelio à la lettre T
Moi aussi, j'aime bien les romans qui me font me poser des questions.
RépondreSupprimerCe livre remporte l'adhesion générale sur la blogo. C'est sur, je le lirai ! Car en plus, il devrait me parler beaucoup.
RépondreSupprimerComme Géraldine, je l'ai repéré sur la blogo (difficile de passer à côté !)
RépondreSupprimerTu m'as donné envie de lire ce livre
RépondreSupprimerj'en suis très heureuse! si vous voulez que je le fasse voyager jusqu'à vous ... n'hésitez pas
SupprimerComme beaucoup, ce roman m'attire. Tu en ajoutes une belle couche !!!
RépondreSupprimerJe viens de terminer ce livre que j'ai dévoré presque d'une traite et qui m'a laissé une forte impression !
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