mercredi 8 avril 2020

Les loyautés (Delphine de Vigan)




Les Loyautés

 Les loyautés (Delphine de Vigan) 


  • Poche : 192 pages
  • Editeur : Le Livre de Poche (28 août 2019)
  • Collection : Littérature
  • Langue : Français
  • ISBN-10 : 2253906875
  • ISBN-13 : 978-2253906872




Mon résumé :
Hélène est professeur de biologie dans un collège parisien. A 38 ans, son enfance la hante encore. La violence de son père a laissé de grandes cicatrices (visibles et invisibles). Elle a aussi créé en elle une sorte de sixième sens, de ceux qui rendent sensible à la détresse des autres.
L’attitude fuyante du jeune Théo presque 13 ans ne pouvait qu’éveiller « son détecteur de situation inquiétante ». A presque 13 ans l’adolescent semble ailleurs, comme s’il vivait dans un autre monde. Juste de la timidité pensent certains. Une grande détresse, un autre mal, clame Hélène.
Autour de Théo Il y a aussi Cécile, la mère de Mathis, son unique ami. Une femme dont l’univers commence à se fissurer depuis sa découverte de la double vie de son mari.

Mon avis :
Notre enfance ne nous laisse pas indemne. Elle met des filtres à notre grille d’analyse du monde, elle nous rend plus ou moins sensible aux autres, à ce qu’ils cachent ou simplement omettent de dire.
Alors que No et moi, Jours sans faim et certains autres titres de Delphine de Vigan ont laissé une grande trace dans ma vie de lectrice, je ne garde pas beaucoup de souvenirs de ses 2 derniers titres. Je les ai aimés sur le moment, mais le temps passant je serai bien incapable d’en dire quelque chose.
Pour ce titre, j’ai donc choisi d’attendre qu’il sorte en format poche.
Et avec même pas 190 pages j’en ressors sonnée.  Pourquoi ? Parce que je retrouve ici les personnages forts que Mme de Vigan sait créer. Je retrouve son écriture simple mais sensible et percutante, sa façon de vous amener, l’air de rien à vous interroger, à vous dire : « et si c’était moi dans cette situation ? Que ferais-je ? Serais-je capable d’envoyer tout valdinguer ? Accepterais-je de me mettre en déséquilibre ? »
Car, nous sommes les premiers à dire que nous en avons marre de notre vie, que « si c’était moi je n’accepterais pas ça, je ferais de telle ou telle manière ». Nous sommes les premiers à critiquer les autres. Mais quand il s’agit de notre vie à nous…
Combien d’entre nous sont capables de tout balayer pour changer ce qui ne va pas ? Combien d’entre nous sont capables d’accepter le danger qu’il peut y avoir à parfois accepter de vraiment regarder (et pas seulement voir) les dysfonctionnements de notre vie. Combien sont prêts à accepter cette mise en danger, cet ébranlement ?
Loin de moi l’idée de critiquer quiconque : je suis comme tout le monde. Il n’est pas facile d’accepter de remettre sa vie en question. Ma question est plutôt : pourquoi critiquer les autres qui le ne font pas ?
En effet que connaissons nous de la vie des autres … à part ce qu’ils veulent bien nous montrer ? Que savons-nous de leur histoire ? Du comment et du pourquoi ils en sont arrivés à une situation (que l’on trouve) critique. C’est cela, je pense que Delphine de Vigan veut mettre en évidence. Nous sommes toujours en relation avec d’autres et c’est cet entremêlement de relations qui fait ce que nous sommes, qui fait de nos vies ce qu’elles sont. C’est cet entremêlement qui fait qu’il est parfois si compliqué de changer les choses, de faire bouger. Allons- nous heurter voire même trahir quelqu’un si nous changeons ? Qu’allons-nous perdre ?
En plus de ces questionnements qui me touchent, j’ai été émue, touchée par le personnage de Théo. J’ai trouvé dure mais en même temps sans doute juste pour certains, la description de l’adolescent, des conséquences du divorce de ses parents.
Théo c’est un enfant « en garde » alternée. Une semaine chez son père, la suivante chez sa mère. Et tous les vendredis soirs, on change. Et Théo doit s’adapter, enfiler un autre costume. Chez son père, c’est lui l’adulte. Quand il retourne chez sa mère, il est celui qui vit chez l’ennemi. A tel point qu’il doit passer par un « sas de décontamination » (douche, vêtements dans le bac à linge sale mais à part des autres vêtements sales). « Un protocole » sans lequel sa mère ne le reconnait pas comme son enfant. Comment vivre et faire comme si de rien était quand on a une vie comme celle-ci ? Comment avoir la tête aux études dans ces conditions.
Ce « billet » est assez désordonné je vous l’accorde et je vous présente mes excuses. Je vous conseille juste de le lire ...

2 commentaires:

  1. C'est une autrice que je n'ai pas envie de découvrir et je ne sais pas pourquoi

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  2. Comme toi, j'avais aimé ses premiers romans, moins les suivants. J'hésitais à lire celui-ci. merci de ton avis qui me donne envie de le lire, et en plus, il est en poche.

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