Place des ombres, après la brume (Véronique Biefnot, Francis Dannemark)

 

• Place des ombres, après la brume (Véronique Biefnot, Francis Dannemark)
• Broché: 500 pages
• Editeur : Le castor astral (16 février 2017)
• Langue : Français
• ISBN-13: 979-1027803972
• ASIN: B01MTB3UMD

 

Mon résumé :

Ça commence comme une histoire classique.

Une jeune fille réservée et solitaire, Lucie, part faire ses études dans une grande ville. Elle se retrouve bien isolée, loin de ses parents qui sont partis vivre en Italie (persuadés qu’elle n’a plus besoin d’eux) et loin de sa meilleure amie, Maud.

Quand elle n’est pas en cours, elle déambule dans les parcs de la ville. Un peu par hasard, un jour, elle arrive Place de la Montagne aux Ombres. Elle y découvre une herboristerie, installée au rez-de-chaussée d’un immeuble ancien et se lie d’amitié avec le vieil homme qui la tient : Evariste Jussieux.

Après sa rupture avec Pol, déprimée, c’est chez ce vieil herboriste qu’elle trouve refuge. Celui-ci, la sentant seule, lui propose de quitter la cité universitaire pur s’installer dans un des « appartements » de l’immeuble. Elle pourra ainsi être au calme, car seule la propriétaire, une vieille femme, y réside…

Mais au fil des jours, des bruits étranges commencent à résonner dans la vieille bâtisse, comme si celle-ci était vivante…

Mon avis :

Un peu comme la maison sur Lucie, ce livre m’a envoûte. A peine commencé, je n’ai pas pu lâché et pourtant c’est un pavé. J’ai essayé pourtant… mais à chaque fois que je le posais, quelques minutes, après, presque à mon corps défendant, je me retrouvais en train de l’ouvrir de nouveau !!

Pourquoi ?

D’abord, parce que je me suis attachée à chacun des personnages. En premier, à Lucie, la solitaire. Comment ne pas avoir envie de la prendre sous son aile, de l’aider. Sa solitude vous prend aux tripes, alors qu’elle semble si gentille, rêveuse.

Il existe chez Evariste Jussieux une part d’ombre qui donne envie d’enquêter. Il a l’air d’un gentil vieillard mais en même temps on sent quelque chose de trouble en lui, une part sombre…  Pourquoi propose-t-il à Lucie de l’aider ? Pourquoi lui fait-il essayer ces robes ? Que sait-il de ce qui s’est passé dans la maison de la place de la Montagne des Ombres des années avant ? Pourquoi interdit-il à Lucie d’entrer dans l’appartement de la propriétaire ?

Dans la catégorie des personnages, il y a aussi Maud. Si on lui en veut un peu de laisser Lucie seule dans la première partie du livre ; la suite nous fait revenir à de meilleurs sentiments. On comprend que son lien avec la jeune femme est en fait indéfectible. On la voit se battre pour comprendre ce qui est arrivé à sa meilleure amie. On la voit faire fi de tout réalisme, accepter l’inexplicable, pour l’aider. Et l’on ne peut que s’attacher…

Et que dire de La Brume et de Christian ?

En fait le point commun de tous ces personnages, qui les rend si attachants, c’est aussi leur façon d’être, leur bienveillance les uns à l’égards des autres. Deux qualités que je place au-dessus de tout.

Les lieux, dans ce livre, sont essentiels, comme des personnages à part entière. (J’ai un peu pensé à « l’écume des jours » de Boris Vian).

L’ambiance de la maison est aussi un des éléments qui envoûte le lecteur. On a envie de savoir d’où viennent les bruits que Lucie entend. Sont-ils réels ? Sont-ils des mirages auditifs ? Et surtout on veut savoir (même si on le comprend en filigrane) ce qu’l a bien pu se passer dans cette maison, par le passé…qui a joué quel rôle.

Et le parallèle avec la deuxième maison (je n’en dirai pas plus) n’a fait qu’augmenter ma curiosité.

Et puis il y a l’écriture qui m’a envoûte. Pas d’effet de manche, mais une écriture qui coule comme de l’eau, des phrases qui touchent le lecteur, qui disent certaines vérités.

Un vrai coup de cœur donc !! Je remercie Mr Dannemark et Mme Biefnot pour cette lecture.