- Au pays des kangourous ( Gilles PARIS)
- Broché: 288 pages
- Editeur : DON QUICHOTTE (19 janvier 2012)
- Collection : FICTION
- Langue : Français
- ISBN-10: 2359490583
- ISBN-13: 978-2359490589
A 9
ans il découvre son père la tête dans le lave vaisselle. Il ne peut pas appeler
sa mère à la rescousse… elle est habite les trois quarts du temps au Pays des
kangourous, où elle travaille pour une société qui fabrique des yaourts.
Que
faire ? S’apitoyer sur son sort ? Fuir ? Non, car il y a Lola.
Lola, c’est la grand-mère de Simon. C’est la maman de son papa ( Paul). Alors
elle fait hospitaliser ce Paul qui n’est plus capable de s’occuper de son
enfant. Et elle prend Simon sous protection. Elle n’est pas seule : il y a
ses copines « sorcières » qui l’initie au spiritisme. Et il y a aussi
Lily, une mystérieuse petite fille qui semble en savoir beaucoup sur ce qui
hante le papa de Simon, et qui va aider Simon à comprendre, et à formuler
toutes ses questions.
Mon
avis :
Ce
livre est un cri d’amour, immense. Cri d’amour d’un petit garçon à son papa qui
sent que quelque chose ne va pas mais qui continue malgré tout de l’aimer et de
le soutenir.
Le
cri d’amour d’un petit garçon pour les adultes qui l’entoure, que ce soit sa
grand-mère ou même sa mère qui est loin.
Loin
d’être triste, ou déprimant, ce livre traite de la dépression avec pudeur mais
justesse. Il explique bien comment elle envahit celui qui en souffre en le
laissant incapable de réagir. Et à travers Simon, c’est le regard d’un enfant sur les conséquences pour l’entourage
de cette maladie qui nous est donnée
Je
crois que Simon restera dans ma mémoire, tout comme ses réflexions sur la vie,
sur sa situation et sa lucidité :
« Papa
fait une dépression. Peut être que maman aussi. Je suis devenu l’enfant sans je
t’aime. Un orphelin privé d’amour à cause de parents trop fatigués pour le lui
dire. »
«
Je veux du vert dans les yeux de papa, le vert « couleur de
feuille » comme disait maman avant. Avant les disputes. Avant que chacun
ne disparaisse dans un pays si loin que ma seule façon de les retrouver chacun
est de fermer les yeux et de réver. Je veux marcher pieds nus dans le sable,
les yeux ouverts, ma main blottie dans
la leur.
«
Quand une grande personne décide de ne plus parler d’un souci, elle l’enterre
si profond que personne n’ose proposer sa pelle »
J’aime
beaucoup aussi les réflexions de Simon sur la vie :
« J’attends
le coup de foudre comme dans les films. Enfin sans la foudre. »
«
Elle s’est mariée [..] parce qu’elle
avait un petit garçon dans le tiroir. Je n’ai pas osé de mander à Mamie
pourquoi Violette avait couché son fils dans le tiroir. C’était peut être trop
petit chez Violette pour rajouter un lit. »
«
Le sucre en poudre qui se respire par les trous de nez ? »
«
Nos chambres donnent sur le garage à bateaux. On dirait que les bateaux sont
punis. QU’ils n’ont pas le droit de s’en aller sur la mer. »
«
Je me demande si les nuages qui avalent toutes les fumées des cigarettes ne
pleurent pas à cause de ça. Ca doit leur piquer les yeux qu’on ne peut pas voir
de la terre. »
«
Son papa et sa maman ne sont plus ensemble depuis 2 ans, à cause de son papa
qui est parti pour des tas d’autres femmes avec des cerveaux aussi intéressants
qu’une bouteille de coca zéro vide. »
«
Il vaut mieux ne parler à personne des gens qu’on aime. Les mots pour dire la
magie et le mystère de la personne qu’on aime n’existent pas. […] Après c’est
quelqu’un comme tout le monde et c’est bien fait pour celui ou celle qui en a
trop parlé. C’est peut être pour ça que j’aime encore maman. Personne ne m’en a
vraiment parlé ».
«
Tous les anges ont allumés leur téléphone portable. Le ciel brille de mille
étoiles. »
Un grand merci à Gilles Paris pour son envoi et sa gentille dédicace. Son regard sur les enfants me touche beaucoup.
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