Présentation de l'éditeur: La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. »
Mon avis:
Je n'ai pas lu ce livre, je l'ai dévoré.
A la mort de sa mère Delphine de Vigan ressent le besoin irrépressible d'écrire sur sa mère.
Mais peut-on écrire sur celle qui vous a mis au monde, sans parler de la famille de celle-ci? Et l'histoire de Lucile, est remplie de joie mais aussi de deuils, de chagrin, de non-dits et de " dit mais pas entendu".
Tout au long de son livre, Delphine de Vigan alterne les moments où elle parle de sa mère, de son enfance, ceux où elle raconte sa propre enfance et ceux où elle nous explique comment elle vit cette écriture, cette remontée dans le temps. Elle a conscience que chaque mot qu'elle trace peut avoir des répercussions sur la vie des ses oncles, tantes, et de sa soeur; elle sait que c'est aussi sa vision à elle de l'histoire de sa mère, vue à travers la grille de ses propres sentiments et sensations ( d'enfant ou d'adulte).
J'ai adoré ce livre, il est je trouve un formidable témoignage d'amour d'une fille à sa mère, sans idéalisation et sans colère....
Courrez l'acheter !!!!!
Citations :
" Georges avait, en guise de faire-part, reproduit une carte de réduction de la SNCF sur laquelle il avait écrit: " les Poirier ont la joie de vous annoncer qu'ils bénéficient, enfin, des 75%"
"Tom était un chagrin que ses parents avaient transformer en cadeau" " J'écris Lucile avec mes yeux d'enfant grandie trop vite,j'écris ce mystère qu'elle a toujours été pour moi, à la fois si présente et si lointaine, elle qui, lorsque j'ai eu dix ans, ne m'a plus jamais prise dans ses bras"
" A la lecture de ces récits, c’est cela d'abord qui me frappe, cette élimination naturelle ordonnée par nos organismes, cette capacité que nous avons de recouvrir, effacer, synthétiser, cette aptitude au tri sélectif, qui sans doute permet de libérer de l'espace comme un disque dur, de faire place nette, d'avancer."
"L' écriture me met à nu, détruit une à une mes barrières de protection, refait en silence mon propre périmètre de sécurité "
et il y aurait tellement d'autres passages à citer
J'ai hâte de savoir ce que vous en pensez. J'ai rencontré Delphine de Vigan lors du Goncourt des Lycéens en 2007, et je n'en garde pas un bon souvenir. Elle nous a pris de haut, nous disant clairement qu'en tant que lycéens nous n'avions pas le droit de faire une critique de son livre. Néanmoins je reconnais sont tallent d'écrivain et j'ai beaucoup aimé "No et moi", livre candidat au Goncourt.
RépondreSupprimerQue c'est drôle, je navigue sur votre blog et aperçois que le blog de mon père fait partie des curiosités "bloguique". ^^
RépondreSupprimerJe me suis un peu avancée en créant cet article sur mon blog... j'ai un peu de travail à faire ..... alors excusez moi mais je crois qu'il vous faudra attendre ce weekend... :-(
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup le site de votre père et je crois que l'on a le même " fournisseur " de livres....
Je me doute bien qu'il y aura de l'attente, je suis moi même prise par mes études et donc manque de temps. Donc je vous comprend et serai patiente.
RépondreSupprimerEn effet, mon père et vous avez le même "fournisseur" de livres ^^.
Je ne sais pas si ce sujet m'intéresse vraiment... Je passe peut-être à côté d'un grand roman ?
RépondreSupprimerMoi au contraire j'accroche a priori au sujet. Je ressens cette envie d'écrire pour faire revivre, survivre une personne que j'aurais aimé ne pas être morte. Alors vivement de le lire ! ... vivement de l'écrire ?
RépondreSupprimerJe ne sais pas Catherine si tu passes à coté d'un grand roman.... à toi de voir....
RépondreSupprimerLéo moi aussi j'aimerai écrire un livre sur quelqu'un mais la tache semble démesurée.... alors pour le moment les personnes que j'aime et qui sont mortes continuent de vivre dans mon coeur, et dans ce que je dis d'elles...
Bon, il va falloir qu'on s'y colle ! Tout le monde en dit du bien.... et ses précédents romans étaient bons.. alors
RépondreSupprimerBonne soirée
Michel
un livre magnifique, boulversant lu en 5h cette nuit... Heureusement je ne travaillait pas ce matin !
RépondreSupprimerUn récit sensible et fascinant, qui fait écho aux blessures de chacun...
j'ai bcp pleuré, j'en avait surement besoin !