mardi 22 décembre 2015

Someone (Alice McDermott)



Détails sur le produit


  •  Someone (Alice McDermott)
  • Broché: 272 pages
  • Editeur : Quai Voltaire (27 août 2015)
  • Collection : Quai Voltaire
  • Langue : Français, Anglais
  • ISBN-10: 2710371391
  • ISBN-13: 978-2710371397



Mon résumé :
La vie de Marie, fille d’immigrants irlandais, se déroule à Brooklyn dans les années 30. Elle y partage un petit appartement avec ses parents et son frère.
Comparée à ce dernier, Gabe, Marie passe pour le vilain petit canard. Elle est affublée d’une paire de lunettes sans lesquelles le monde lui apparait plus que flou. Elle passe ses journées dans la rue, avec ses  amies du quartier. Aux dires de ses parents, de sa mère surtout, son principal défaut réside surtout dans son mauvais caractère. Il faut dire qu’il est difficile de se faire une place, au côté d’un frère au comportement exemplaire, qui passe ses soirées à étudier, réciter des textes célèbres ou des parties de la Bible et qui se destine à la prêtrise. 

Mon avis :
C’est avec un petit sourire aux lèvres que j’ai refermé ce livre ; car malgré le titre,  on peut dire que Marie est «  quelqu’un ». Alice McDermott nous dresse ici un beau portrait de femme.
L’héroïne est un personnage attachant, qui observe le monde à travers ses propres lunettes. Elle est tour à tour tendre, ironique, réaliste, rêveuse, drôle.
J’ai beaucoup aimé l’écriture de ce livre : travaillée mais pas « pompeuse », pleine d’humour. Est-ce parce qu’elle est dotée d’une mauvaise vue, que la sensibilité de Marie est exacerbée ? Les descriptions qu’elle fait de ceux qui l’entourent, des évènements (marquant ou anodins) de sa vie sont précises et vivantes et surtout lumineuses. L’histoire a beau se dérouler dans le Brooklyn des années 30, rien n’est sombre, ou triste. Marie semble toujours parvenir à tirer le meilleur des gens et des situations.
Les autres personnages du livre ne sont pas en reste. Ils ne sont jamais secondaires, jamais écrasés par celui de Marie. Même dotée d’un caractère particulier, la mère est un personnage attachant. Le frère est un personnage que l’on apprend (et Marie aussi) à connaitre au fil des pages. D’un aspect austère, il se révèle au fil des pages et des évènements un homme plein de pudeur, d’amour pour son prochain .J’ai été touchée par la fragilité qui se dégage de lui.
A ceux et celles qui n’apprécieraient que peu les «  autobiographies », je suggère de …. lire ce livre. En effet, grâce à une construction non chronologique, l’histoire est dynamique et prenante !
Un livre tout en douceur à découvrir !

Je l’avais repéré dans la longue liste de la rentrée littéraire, mais c’est l’avis d’une libraire, invitée pour un Percolecteur à la médiathèque qui m’a poussé à l’acheter ! Merci à elle !

CITATIONS

«  Je crus que le monde brillant et bouillonnant s’était seulement refermé […] et que c’était ainsi que finissaient tous les chagrins […], refermés, oubliés, évanouis en un clin d’œil. »

«  Et tu sais lire tout court, dit-elle, pesant ses mots. Mais il me semble qu’aujourd’hui la question n’est pas de savoir. C’est une question de vouloir. »

«  ‘En tout cas, moi, je n’ai pas envie d’apprendre, dis-je. Une fois qu’on sait le faire, les gens s’attendent à ce qu’on le fasse.’
Et je fus stupéfaire par la façon dont mes propres mots clarifiaient ce qui, jusqu’ici, n’avait été qu’un réflexe de refus. »
«  Les jours ordinaires étaient un voile, un pan de tissu fin qui faussaient le regard. Il s’écartait dans des moments comme ceux-ci, et alors tout ce qui était fragile, terrible et immuable se révélait distinctement. »

«  Ca ne change rien au fait que certains d’entre nous quitteront ce monde sans que cela se remarque. »

« Le monde ordinaire poursuivait sa route, se refermant sur le bonheur aussi promptement qu’il avançait pour guérir le chagrin. »

«  A tout voyage solitaire effectué par les morts, des voyages que l’on ne pouvait partager, ni même suffisamment décrire. J’avais à présent mon propre mystère, à moi seule, mon expérience  singulière que je ne partagerais jamais et ne réussirais jamais à décrire correctement, malgré mes tentatives au fil des années. »

«  C’était maintenant à moi de dispense de l’amour, et non plus simplement de le chercher et de le rendre. »

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