lundi 26 septembre 2011

Longtemps j'ai rêvé d'elle (Thierry Cohen)

Résumé tiré du site fnac
À mon ultime lectrice, Penses-tu qu´un homme puisse tomber amoureux d´une femme qui n´existe que dans ses rêves ? Crois-tu possible que cette femme veille sur lui, l´accompagne, le guide et un jour lui apparaisse dans la vraie vie ? Voudras-tu encore m´écouter quand je t´aurai dit que je suis cet homme et que, cette femme, c´est toi ? Que ton âme et mon âme étant issues d´une même étincelle, nous n´avons pas d´autre choix que de nous aimer ? Je dispose seulement de mes mots pour te convaincre qu´il ne s´agit pas du délire d´un écrivain en veine de romantisme. Alors, je vais raconter l´histoire de ma vie, qui est aussi, en partie, l´histoire de la tienne. Je vais l´écrire comme s´il s´agissait d´un roman. Le roman que tu attendais. C´est une histoire d´amour entre un homme et une femme rongés par la solitude. Lui, parce qu´il attend de rencontrer le véritable amour. Elle, parce que les hommes l´ont toujours déçue. C´est une histoire d´amour entre un auteur et une lectrice qui se rencontrent dans une librairie, autour d´un roman. Pour s´aimer, il leur faudra tomber les masques et oublier leur peur.

Mon opinion

J'avoue avoir eu peur en lisant le titre du livre et le résumé... encore une histoire d'amour à l'eau de rose....
Finalement la surprise a été bonne et j'ai eu beaucoup de mal à m’arrêter avant de l'avoir fini.
Bon il faut l'admettre, l'histoire est niaise: un homme, plaqué par se copine, qui ne se remet pas. Une femme hypersensible.... qui travaille trop pour trouver l'amour. Un homme et une femme qui se rencontre par hasard, tombe amoureux en se mentant un peu l'un à l'autre... ça ne peut que bien se finir.
Mais c'était sans compter sur la présence d'un vieux libraire un peu magicien mais surtout très philosophe. Et je crois que finalement c'est ce personnage de libraire ( un métier que j'adorerai exercer) qui m'a le plus séduite et qui m'a permis d'accrocher à ce livre. Il dit des choses sur la lecture, sur les livres auxquels j'adhère plus qu' entièrement.
Alors lisez le ce livre, je n'ai rien d'autre à dire; passez outre les violons et laissez vous porter!!!

Je laisse parler le libraire... il a les mots lui!!!

Si la plupart des êtres cherchent leur âme jumelle, je suis persuadé qu'ils sont également en quête du roman qui leur est destiné, celui qui leur révélera une vérité sans laquelle ils ne pourront jamais comprendre le sens de leur marche à travers les années. L'oeuvre de leur vie, leur roman lumière"

" l'amitié c'est apprendre à écouter les autres. C'est les laisser être ce qu'ils sont, pas leur imposer tes idées"

" Chaque livre était une porte à ouvrir sur un paysage inconnu. Et 'ils était beau, puissant, les premières pages se refermaient sur mes pas, pour m'emprisonner, m'empêcher d'en sortir et m'obliger à avancer vers l'inéluctable issue, le coeur aux aguets, frémissant de savoir que des sentiments étaient là, prêts à m'agresser ou à me caresser."

" On reconnaît un ami à la force silencieuse de son écoute, une écoute qui accueille vos confidences et vous laisse plus léger des mots dont vous vous vous êtes délesté"

mercredi 21 septembre 2011

Rien ne s'oppose à la nuit ( Delphine de Vigan)

Présentation de l'éditeur: La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. »

Mon avis:
Je n'ai pas lu ce livre, je l'ai dévoré.
A la mort de sa mère Delphine de Vigan ressent le besoin irrépressible d'écrire sur sa mère.
Mais peut-on écrire sur celle qui vous a mis au monde, sans parler de la famille de celle-ci? Et l'histoire de Lucile, est remplie de joie mais aussi de deuils, de chagrin, de non-dits et de " dit mais pas entendu".
Tout au long de son livre, Delphine de Vigan alterne les moments où elle parle de sa mère, de son enfance, ceux où elle raconte sa propre enfance et ceux où elle nous explique comment elle vit cette écriture, cette remontée dans le temps. Elle a conscience que chaque mot qu'elle trace peut avoir des répercussions sur la vie des ses oncles, tantes, et de sa soeur; elle sait que c'est aussi sa vision à elle de l'histoire de sa mère, vue à travers la grille de ses propres sentiments et sensations ( d'enfant ou d'adulte).
J'ai adoré ce livre, il est je trouve un formidable témoignage d'amour d'une fille à sa mère, sans idéalisation et sans colère....
Courrez l'acheter !!!!!

Citations :
" Georges avait, en guise de faire-part, reproduit une carte de réduction de la SNCF sur laquelle il avait écrit: " les Poirier ont la joie de vous annoncer qu'ils bénéficient, enfin, des 75%"

"Tom était un chagrin que ses parents avaient transformer en cadeau" " J'écris Lucile avec mes yeux d'enfant grandie trop vite,j'écris ce mystère qu'elle a toujours été pour moi, à la fois si présente et si lointaine, elle qui, lorsque j'ai eu dix ans, ne m'a plus jamais prise dans ses bras"

" A la lecture de ces récits, c’est cela d'abord qui me frappe, cette élimination naturelle ordonnée par nos organismes, cette capacité que nous avons de recouvrir, effacer, synthétiser, cette aptitude au tri sélectif, qui sans doute permet de libérer de l'espace comme un disque dur, de faire place nette, d'avancer."

"L' écriture me met à nu, détruit une à une mes barrières de protection, refait en silence mon propre périmètre de sécurité "

et il y aurait tellement d'autres passages à citer

samedi 17 septembre 2011

L'homme qui m'aimait tout bas ( Eric Fottorino)

Présentation de l'éditeur:
Mon père s'est tué d'une balle dans la bouche le 11 mars 2008. Il avait soixante-dix ans passés. J'ai calculé qu'il m'avait adopté trente-huit ans plus tôt, un jour enneigé de février 1970. Toutes ces années, nous nous sommes aimés jusque dans nos différences. Il m'a donné son nom, m'a transmis sa joie de vivre, ses histoires de soleil, beaucoup de sa force et aussi une longue nostalgie de sa Tunisie natale. En exerçant son métier de kinésithérapeute, il travaillait " à l'ancienne ", ne s'exprimait qu'avec les mains, au besoin par le regard. Il était courageux, volontaire, mais secret : il préféra toujours le silence aux paroles, y compris à l'instant ultime où s'affirma sa liberté, sans explication. " Ce sont les mots qu'ils n'ont pas dits qui font les morts si lourds dans leur cercueil ", écrivit un jour Montherlant. Mais il me laissa quand même mes mots à moi, son fils vivant, et ces quelques pages pour lui dire combien je reste encore avec lui.

Mon avis
Ce livre m'a été prêté par une collègue. Je n'ai pas détesté mais je n'ai pas beaucoup aimé. Je ne me suis pas sentie plus touchée que ça par le personnage d'Eric Fottorino. C'est sans doute une belle histoire d'amour, de reconnaissance entre un fils et père mais je n'ai pas accroché

une adaptation prochaine ...

http://www.viabooks.fr/news/le-cercle-litteraire-des-amateurs-bientot-sur-les-ecrans-27634

dimanche 11 septembre 2011

Les amandes amères (Laurence Cossé)

résumé de l'éditeur Gilles et Édith forment un couple tranquille et aisé qui habite le XVe arrondissement de Paris. Un jour, leur femme de ménage leur annonce son départ et leur présente sa remplaçante, Fadila, d’origine marocaine. Très vite, Édith découvre que Fadila ne sait ni lire ni écrire, s’en émeut, puis se met en tête de l’instruire. Mais Fadila n’est pas jeune ; et Édith n’est pas entraînée. L’apprentissage s’avère lent. Ce qui semblait acquis un jour est oublié la semaine suivante. Fadila est incapable d’appréhender la moindre abstraction, et notamment celle contenue sur une page : c’est comme si elle ne voyait pas les signes inscrits sur le papier. « J’arrive pas moi toute seule », dit Fadila. Édith pourrait dire la même chose de cet apprentissage dont elle a pris la responsabilité. Au fil des semaines, les deux femmes nouent une belle relation, qui repose sur la confiance et l’entraide. Fadila se dévoile peu à peu et se raconte.

Mon avis:
Un livre dévoré en une après midi. Je me suis laissée emporter par la relation qui se noue entre Fadila et Edith. Malgré les efforts des deux femmes, l'apprentissage de la lecture et de l'écriture stagne. Ce livre fait prendre conscience de tout ce que peut requérir un tel apprentissage, du point de vue de l'abstraction, de la disponibilité d'esprit mais aussi du point de vue du rapport au monde. Celui que les pédagogues appellent ' l'apprenant' n'est jamais une ardoise blanche à remplir.... il arrive avec toute son histoire, toute sa façon de voir le monde, de se voir... et cela peut compromettre comme favoriser tout l'apprentissage ou certains moments de l'apprentissage. Et je pense que cela est vrai quelque soit l'âge de l'apprenant....
A lire!!!!!!!!!

samedi 10 septembre 2011

Eux sur la photo (Hélène Gestern)

Résumé de l'éditeur: Une petite annonce dans un journal comme une bouteille à la mer. Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Ses indices : deux noms, et une photographie retrouvée dans des papiers de famille qui montre une jeune femme heureuse et insouciante, entourée de deux hommes quHélène ne connaît pas. Une réponse arrive : Stéphane, un scientifique vivant en Angleterre, a reconnu son père.

Commence alors une longue correspondance, parsemée d’indices, d’abord ténus, puis plus troublants. Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps, dépouillant leurs archives familiales, scrutant des photographies, cherchant dans leur mémoire. Peu à peu, les histoires se recoupent, se répondent, formant un récit différent de ce qu’on leur avait dit. Et leurs découvertes, inattendues, questionnent à leur tour le regard qu’ils portaient sur leur famille, leur enfance, leur propre vie.


Mon avis

J'ai bien aimé la forme de ce livre: on suit l'évolution de l'enquête à travers les lettres et les mails de Hélène et de Stéphane. On voit leurs hésitations, à poursuivre la recherche, la peur qu'ils éprouvent tous les deux à certains moments. Cette recherche de l'histoire de leurs familles n'est en effet pas anodines... que vont -il découvrir?
A certains moments, l'histoire avance par la seule description d'une photographie... La photo est un objet ' usuel" maintenant, et on voit à travers ce livre que, si on on observe attentivement, certaines photos disent plus que tous les mots.

L'écriture est sobre , sans usage du mélodrame et pourtant on se glisse facilement dans la peau de chacun des personnages. Un très bon livre