mercredi 30 octobre 2013

Monstrueux ( Nastuo Kirino)



  •  Monstrueux ( Nastuo Kirino)
  • Poche: 716 pages
  • Editeur : Points (8 janvier 2009)
  • Collection : Points Thriller
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2757811584
  • ISBN-13: 978-2757811580



Mais qui est monstrueux dans cette histoire ?
Yuriko, plus que très belle, qui commence dès le lycée à se prostituer ?
Kazue Satô, qui, après avoir travaillé dur pour intégrer une grande entreprise, décide de se prostituer elle aussi pour se sentir exister ?
L’homme qui les a tuées toutes les deux, sur un coup de sang ?
La grande sœur de Yuriko, une fille banale  mais limite malsaine qui raconte l’ histoire ?
Les autres adolescentes du lycée de K où les 3 jeunes filles ont fait leurs études ? La société japonaise qui ne valorise que la beauté et l’argent au dépend du reste ?
C’est un livre d’une incroyable noirceur que Nastuo Kirino signe là.
Les mères japonaises y sont décrites comme effacées, soumises. Leurs filles ne semblent aspirer qu’à les dépasser.
Le système scolaire japonais décrit est également inquiétant car ne reposant que sur les apparences, et l’argent. En gros, pour y survivre il faut avoir des parents riches et être bien vu… sinon c’est le bizutage permanent, la destruction psychologique.
Ce livre est aussi une longue description de la prostitution, de comment vivent les prostituées, de ce que l’on peut ressentir quand on se prostitue volontairement.
C’est un livre très dense et dérangeant….. 

Je l'ai lu pour le challenge écrivains japonais,
Logo écrivains japonais_1

Un (grand) cri de souris ( Isabelle Bauer, Laura Nillni)



  •  Un (grand) cri de souris ( Isabelle Bauer, Laura Nillni)
  • Broché: 30 pages
  • Editeur : Philomele (28 octobre 2009)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2918803014
  • ISBN-13: 978-2918803010


Qui a dit que les souris aimaient le fromage ??? Lucie la souris elle, ce qu’elle adore c’est croquer les i . Alors elle se met en quête du livre qui a le plus de i… et comme elle est curieuse elle décide de goûter les e et les a. Et puis elle s’endort.
Mais les livres de la bibliothèque se rebellent : leurs textes n’ont plus de sens… les cui-cui des oiseaux devient « cu-cu »et les canaris des canards….
Et il n’est pas question pour les livres de remplacer les i par le o…
Comment faire pour que Lucie rende les i ????

Mon avis :
Je ne vais pas vous révéler la fin… juste vous poser une question : quel cri poussez-vous quand vous voyez une souris ?
Une histoire très mignonne sur fond de jeux de mots ( un livre plutôt à partir de 5 ans ou avec des enfants qui aiment jouer avec les mots et les sons … )
Le texte est vraiment recherché et poétique !!!!
J’ai également adoré les illustrations très très colorées avec des contrastes de couleurs vives très agréables !
 Un vrai petit bonheur à découvrir !!!!
Un grand merci à Mme Isabelle Bauer des éditions Philomèle de m’avoir fait parvenir ce livre !
Http://www.editionsphilomele.fr


Sais faire moi ( Géraldine Collet, Lunat)




  •  Sais faire moi !  Géraldine Collet , Lunat
  • Cartonné: 44 pages
  • Editeur : Philomèle Editions (6 septembre 2012)
  • Collection : HC PHIL
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2918803456
  • ISBN-13: 978-2918803454




Voila longtemps que je n’avais pas présenté de livre pour enfants….. Pourtant je n’arrête pas d’en lire !!!!!!

 Un petit garçon énumère tout ce qu’il sait, tous les exploits qu’il peut réaliser….
S’il sait faire beaucoup de chose, il y en a une qu’il ne sait pas faire et c’est sa sœur qui met les pieds dans le plat.…. Laquelle ? lisez ce petit livre pour savoir

Mon avis :
 J’ai beaucoup aimé les illustrations. On a une impression de dessins d’enfants collés. Ce «  collage » permet un chamboulement de la perspective assez sympa : on est parfois au dessus, parfois derrière le petit garçon …
 Les couleurs sont agréables (j’adore le bleu de la couverture !!!!)
Bien sur l’expression «  sais faire moi » peut faire «  tiquer » les puristes de la langue… mais quoi de mieux que de faire parler le personnage pour intégrer le petit lecteur qui est à vos côtés !
Si votre enfant manque de confiance en lui, vous pouvez peut-être lui faire faire un livre avec ses propres exploits  ( et pourquoi pas ceux qu’il voudrait réaliser… oups l’instit reprend le dessus) !
J’ai bien aimé l’humour aussi de ce livre. Le petit garçon sait (entre autre : manger du chocolat sans que ça se voit, dessiner sur les feuilles de papa, sourire à la voisine un peu gaga, dire le même mot 48 fois….
Un livre à découvrir avec votre enfant ou avec n’importe quel enfant de votre entourage !

Un grand merci à Mme Isabelle Bauer des éditions Philomèle de m’avoir fait parvenir ce livre !
Une maison d'éditions que je vous invite à découvrir, leurs livres sont vraiment tentants!
Http://www.editionsphilomele.fr

La mer et l’enfant (Sabine Huynh)



 

  •  La mer et l’enfant (Sabine Huynh)
  • Broché: 150 pages
  • Editeur : Editions Galaade (2 mai 2013)
  • Collection : LITT FRANCAISE
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2351760913
  • ISBN-13: 978-2351760918




Mon résumé :
Une femme écrit. Elle dit s’adresser à Estelle. Qui est Estelle ? Sa fille ? Mais est-elle morte, vivante ou inventée ?
Elle, Magda, nous entraine dans les méandres de sa folie. Sa folie qui va et vient comme les vagues sur la plage. Moments de lucidité ou elle raconte sa relation avec une mère qui la rejetait, et celle avec son père, fils d’une victime de la Shoah. Un père marqué à jamais par la culpabilité d’avoir échappé sans sa mère à la mort.
Moments de folie avec cette Estelle, avec les habitats du village de Saint Clair, avec ses voisins à Lyon.

Mon avis :
Malaise… Un livre peut être à relier pour mieux comprendre…je ne sais pas …
En tout cas il contient de belles réflexions sur l’écriture et sur la folie.

Citations:
« Que veut dire aimer son enfant, l’aimer « à la folie » ? S’inquiéter n’est pas aimer, se dévouer n’est pas aimer, se sentir coupable de ne pas arriver à aimer ou à se conduire en mère n’est pas aimer. Aimer c’est peut être libérer. Alors je t’aimais peut-être de cette façon –là d’une façon handicapée incompréhensible aux yeux du monde. » 

« Souvenirs…le manège des méninges…. »

«  Plus on souffre, plus on dérange, on vous dit dérangée et on vous enferme dans une chambre. On vous traite avec pitié. On vous parle comme si vous étiez une demeurée juste parce que tant de souffrance vous perturbe. »

«  J’ai si mal de vivre, parce que je suis complètement consciente de ma condition, ainsi que de ce que les autres pensent de moi. »

« J’ai honte de moi mais je ne sais pas être quelqu’un d’autre que moi-même et cela m’achève. »

« Entre les voix et les bourdonnements, ma tête résonnait de beaucoup de discordance. Certains jours, il y avait vraiment trop de monde dedans, et plus de place pour moi »

« Pour exister l’être humain a besoin de raconter, de se raconter, de se réinventer. La vie est cet acte de parole, de réécriture et d’exposition de soi. Soit on communique avec les autres, ce qui implique l’oralité, ainsi que des rapports sociaux, chose que je ne puis plus concevoir ; soit on communique aux autres, par l’intermédiaire de l’écriture. Nous sommes tous le personnage principal de notre existence, de notre roman personnel, au centre de notre propre univers. J’écris donc je suis, cela est loin d’être banal puis que ma vie se déroule dans ces lignes. Exister revient à habiter l’espace de la page, et mourir se fera quand tous les blancs seront remplis.»

 En recopiant ces citations je me dis que j’ai envie de le relire….

La femme à la clé ( Vonne van der Meer)





  •  La femme à la clé ( Vonne van der Meer)
  • Broché: 203 pages
  • Editeur : Editions Héloïse d'Ormesson (29 août 2013)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2350872343
  • ISBN-13: 978-2350872346



Imaginez-vous : il est 21 h (ou 22h ou plus tard). Votre journée de travail a été très chargée ; vous êtes épuisé(e)…
Et vous vous mettez au lit.
Soudain un bruit de clé dans la serrure, des pas dans l’escalier…. Et une main qui frappe doucement à la porte de votre chambre…. non non ce n’est pas un voleur ou un meurtrier mais la femme que vous avez engagée pour venir vous lire une histoire avant de dormir. J’aimerai bien moi retomber en enfance et qu’on vienne me lire une histoire….

‘Lectrice à domicile’ voila le métier que s’est choisi Nettie.
Après la mort brutale de son mari elle  passe une petite annonce dans le journal, où elle propose ses services .Et après quelques temps des « clients » font appel à elle.
Mais il n’est pas possible de juste lire un livre à voix haute : on y met forcément de soi, on y glisse forcément ses tripes… Et Nettie ne ressortira pas indemne de cette expérience.

Mon avis :
Une agréable pause littéraire. Tous les personnages sont attachants et le style de l’auteur agréable à lire.
Les extraits de livres lus par Nettie sont retranscrits et certains ont vraiment suscité mon intérêt…
J’ai une petite déception sur ce livre : je pense qu’il aurait mérité d’être un poil plus long, et les « aventures » des personnages un plus fouillées
Mais c’était un livre agréable à lire !Et avec une couverture sympa!
J’avoue en plus que l’idée de lire des livres aux autres comme ça m’a bien donné envie… je vais songer à ça si jamais je décide de changer de métier….

Rome 1202 ( Jean d’Aillon)



  • Rome 1202 ( Jean d’Aillon)
  • Broché: 448 pages
  • Editeur : FLAMMARION (2 octobre 2013)
  • Collection : POLICIER/ THRIL
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2081309882
  • ISBN-13: 978-2081309883


Résumé de l’éditeur
1202 : tandis que l'armateur marseillais, Grégoire Ratoneau, s'empare d'une galère sarrasine contenant des armes prodigieuses, Guilhem d'Ussel reçoit à Lamaguère la visite d'un notaire du Saint-Siège. Celui-ci porte à Bartolomeo, son ancien écuyer, le testament de son père, le cardinal Ubaldi, lui léguant, ainsi qu'à sa soeur, la ville et la seigneurie de Ninfa, dans le Latium.
Mais sur place, les enfants Ubaldi découvriront une autre vérité. Guilhem d'Ussel, venu leur porter secours, va se retrouver mêlé à la guerre opposant la commune de Rome et le Saint-Siège. Les barons romains, principalement le sénateur Giovanni Capocci, les frères Frangipani, ou la famille Orsini, seront-ils des alliés ou d'implacables ennemis ?
Les armes vendues par l'armateur Ratoneau et conçues par l'engineor sarrasin Baghisain de Djeziré feront-elles pencher la victoire dans un camp ou dans l'autre ?
Quant à Constance Mont Laurier, ancienne maîtresse de Guilhem et épouse de Ratoneau, sera-t-elle une amie ou une adversaire ?

Mon avis :
Je mets ici le résumé de l’éditeur car j’ai abondonné ce livre. Dans la pile que Mr Gilles Paris m’avait gentiment fait parvenir, j’avais gardé celui-ci pour la fin, en me disant que ce serait celui que je préfèrerai. Mais j’ai été déçu. Il commence par une longue liste de faits historiques. Cette abondance de noms, de faits, de liens familiaux ou non m’a perdue. J’ai essayé de m’accroché mais j’ai été perdu par le récit des problèmes d’une galère dans une tempête et l’agression par les marins de ce même navire d’une galère étrangère…
J’ai décidé d’arrêter…. Dommage
Merci Mr Paris

Le secret du docteur Barry ( Sylvie Ouellette)










  •  Le secret du docteur Barry ( Sylvie Ouellette)
  • Broché: 400 pages
  • Editeur : Editions De Borée (27 septembre 2013)
  • Collection : Terres de femmes
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2812909439
  • ISBN-13: 978-2812909436



Résumé de l’éditeur :
Au XIXème siècle au Royaume-Uni, le médecin James Miranda Barry brille autant par son intelligence que par ses excentricités. Tempétueux et avant-gardiste, il sème le trouble sur son passage et ne laisse personne indifférent. Mais ce que nul ne soupçonne alors, c'est que James Miranda Barry est ... une femme. Engagée dans l'armée comme médecin militaire, elle va sillonner les colonies britanniques, se retrouvant dans des situations parfois cocasses et vivre des histoires d'amour aussi intenses qu'improbables. Mais comment vivre continuellement en camouflant son corps de femme ? Comment concilier sa véritable nature à cette vocation dévorante ?


Mon avis :
Je mets ici le résumé de l’éditeur car il résume bien ce livre.
On suit les tribulations de James Miranda Barry, médecin femme qui se cache. C’est une histoire vraie et j’ai bien aimé le personnage. C’est une femme têtue qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, fait plier tout le monde avec ses obsessions : l’hygiène, l’accès au soin pour tous (militaires ou populations autochtones des pays où elle est envoyée)
Dans le même temps elle doit subir les quolibets de certains médecins, ou militaires au sujet de ses méthodes, et de ses tenues.
Elle est partagée entre ses passions amoureuses, et l’obligation de ne pas révéler son sexe…..
Le personnage est attachant et mon côté midinette espérait à chaque page qu’elle révèle la vérité au monde et qu’elle puisse vivre au grand jour ses sentiments…. L’auteur a réussi à ne pas céder à la facilité de changer l’histoire. Son travail est bien documenté. Elle montre bien également à quel point, au bout d’un certain temps, en Miranda Barry c’est le docteur qui prend le pas sur la femme, ( à son corps défendant pourrait on dire ) son envie de « sauver le monde » qui efface son envie personnelle d’être heureuse.

J’ai passé un bon moment de lecture….
Merci Mr Paris !!!et excusez moi du retard......

mardi 29 octobre 2013

La folie Silaz (Hélène Lenoir)




  •  La folie Silaz (Hélène Lenoir)
  • Broché: 219 pages
  • Editeur : Les Editions de Minuit (11 septembre 2008)
  • Collection : ROMANS
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2707320498
  • ISBN-13: 978-2707320490




Encore une lecture dont je sors bouleversée, chamboulée.
Pourtant rien dans l’histoire ne le laissait présager.
         Le point de départ de l’histoire est l’enterrement d’Odette Silaz, une vieille femme. Elle laisse derrière elle une fille, Muriel, et un fils, Georges.
La première s’occupe de tout depuis toujours. Le deuxième est « l’absent », celui dont on se demande s’il va venir depuis le fin fond de l’Amérique Latine. (A-t-il seulement eu le message à temps ?)
Une qui est venue, en revanche (après moult tergiversations) c’est Carine. Elle avait plusieurs raisons de venir. D’abord voir Dominique (dit Do). Do, le fils qu’elle a eu avec Georges. Do que sa « belle-mère » Odette a tout fait pour s’accaparer. DO le grand ado tout mou et paresseux qui a vécut les dernières années avec Odette dans leur foutoir. Carine a aussi envie (ou est-ce un besoin ?) de voir Georges. Mais elle avait aussi plusieurs raisons de ne pas venir. Elle est  désormais mariée, et a trois enfants, alors pourquoi vouloir revoir Georges ? Et puis sera-t-elle vraiment la bienvenue alors que son fils n’a que faire d’elle ?

Mon avis :
Banale histoire de famille  autour d’une morte ? Non !!!!
C’est bien de folie qu’il s’agit.
Comment Carine peut elle rester stoïque, équilibrée quand on sait que sa belle mère a tout fait pour l’évincer de la vie de Dominique, (son fils) ? Que Georges n’a jamais rien eu à faire d’elle ? Comment gérer ce fils (un ado dans toute sa splendeur) et sa famille qu’elle a réussit à bâtir après ?
Carine est un personnage vraiment fouillé et pour lequel je me suis prise d’affection, même si à certains moments j’ai eu envie de la gifler.
Georges et Dominique, eux, sont deux hommes détestables, enfants gâtés, égoïstes.
Muriel est une femme qui ne demande qu’à bien faire, avec les moyens qu’elle a. Elle est Tiraillée entre son amour pour son frère et son envie d’aider Carine.
Et il y a un autre personnage qui m’a touchée, c’est Jean-Luc, le mari de Carine dont elle a eu trois enfants. Il a du accepter que sa femme soit partagée entre son fils, son ancien amant et leur famille à eux. Il vous faudra tout lire pour savoir pourquoi il m’a touché.

Un livre dense (malgré ses 220 pages) et un COUP DE CŒUR
Merci la médiathèque !!!!!!!!!!!!!

Le beau voyage ( Springer et Zidrou)





  •  Le beau voyage  ( Springer et Zidrou)
  • Broché: 56 pages
  • Editeur : Dargaud (11 janvier 2013)
  • Collection : Le Beau Voyage
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 250501633X
  • ISBN-13: 978-2505016335


C’est une belle histoire qui nous est racontée dans cette courte bande dessinée.
Ça commence par un vol de portable. Puis le lecteur rencontre Léa. Elle est occupée avec son amant quand elle reçoit un appel lui annonçant la mort de son père.
Elle se rend dans la maison où il habitait… Et revisite ces souvenirs et ceux de ses parents. Elle comprend enfin son histoire.

Pas de pathos, de larmoiement. Cette BD amène à se poser la question : connaissons-nous vraiment les gens que l’on aime et qui nous entoure ?
Les dessins sont colorés, magnifiques ; les personnages peu nombreux mais fouillés. Le personnage de Léa est plus qu’attachant !!! Ses remarques percutantes ….
Je l’avais prise un peu par hasard dans un bac BD à la médiathèque et c’est un coup de cœur.
A lire !

«  Comme les caresses doivent vous manquer quand vous êtes mort »
« Les parents ne savent pas tout l’amour qu’il peut y avoir dans un dessin d’enfants »

« -il ne fallait pas pour les fleurs
  - si j’étais bouchères je vous aurais apporté des andouillettes. Mais ça fait moins joli dans un vase »

dimanche 27 octobre 2013

Daffodil Silver ( Isabelle Monnin)





  •  Daffodil Silver ( Isabelle Monnin)
  • Broché: 409 pages
  • Editeur : JC Lattès (21 août 2013)
  • Collection : Littérature française
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2709643669
  • ISBN-13: 978-2709643665

C’est l’histoire d’un deuil qui devient une folie. D’une femme qui se laisse envahir par sa douleur au point que plus rien n’existe autour  et qu’elle réorganise sa vie autour de la morte.
C’est l’histoire d’une femme, la fille de la précédente qui a vécut toute sa vie dans l’ombre d’un fantôme, d’un être invisible et indépassable.
Rose et Lilas son sœurs. Une relation quasiment charnelle les unie. Alors quand Rosa décède brutalement, tout l’univers de Lilas est dévasté. Et c’est dans ce « paysage » en ruine que Daffodil (tout juste née lors du décès) va devoir grandir et se construire et devenir femme.

Mon avis
Un livre qui m’a remué et donné mal au ventre. Daffodil explique en effet comment, toute sa vie durant Daffodil grandit et vit avec une mère qui ne la voit pas. Une mère qui l’aime mais qui se laisse débordée, envahir par cette absente…..
L’écriture de ce livre est quasi haletante. On ressent à la fois la douleur de Daffodil, qui voudrait que sa mère la voit, qui sait qu’elle est aimée. On ressent la douleur de Lilas, son incapacité à surmonter le deuil, à se dire que d’autres souffrent aussi de cette disparition tragique. On a mal pour le mari de Lilas qui est complètement dépassé par la douleur de sa femme. Lui aussi voudrait qu’elle regarde sa fille, qu’il l’aide à la faire grandir mais il est impuissant à aider les deux femmes de sa vie.
Oui même en y repensant je ne sais pas comment fait Isabelle Monnin mais je suis encore remuée par ce livre !
Un coup de cœur encore !!!
Merci au comité des petits éditeurs de la médiathèque qui m’a permis de découvrir ce livre !

Citations :

«  Mon passe me fait parfois cet effet : mordu, bouffé, tordu, étiré, incapable de trouver sa place, irrémédiablement rayé et âcre d’une salive amère. »

« Rosa dont il ne reste rien. Juste des larmes sans destinations sur les joues glacées de sa sœur. »

« Identiques juste que dans la douleur, égoïste, mais peut ont souffrir autrement ? »

« Ce ne sont pas ses forces qu’il a perdues mais l’illusion qu’il
pouvait avoir prise sur sa vie. »

«  Mon âge est la durée de son deuil. »

« Espérer serait une folie, désespérer inutile. »

«  Ma tante, votre frère : nos mère nous ont imposé un autre invisible et indépassable. »

«  Je ne vois pas toute ce qui les sépare, ces couches de non-dits et de non-faits qui les éloignent, le verre entre eux est devenu trouble, il déforme tout et fausse ce qui était simple auparavant. »
« Si l’image était plus nette on verrait les valisent qui m’entourent. Bagages encombrants qui ne m’appartiennent pas mais avec lesquels on m’oblige à voyager depuis toujours. Il y en a de partout autour de moi. Au moindre pas je me prends les pieds dedans.

« Je comprends maintenant que si quitter ma mère, je devrais dire quitter les filles Faure lui était impossible, à lui qui s’était enraciné en elles, tout oublier était en revanche une issue admissible. »

« A quoi rêve un amnésique, quelle matière son inconscient malaxe-t-il au repos ? »

«  La vie est un collier. Les évènements sont des petites perles qui s’enfilent et poussent les précédentes pour prendre leur place. Un bijou dont on ne décide ni la longueur ni la taille ni la joliesse. »

vendredi 25 octobre 2013

Veuve Coquelicot ( Léo Lapointe)





  •  Veuve Coquelicot ( Léo Lapointe)
  • Editeur : Nouv ed Krakoen (20 mars 2013)
  • ISBN-10: 2367940185
  • ISBN-13: 978-2367940182








Salomé, jeune journaliste pour France-Match est envoyée à Reims pour interroger Berthe Woettencourt. Propriétaire de la cuvée de Coquelicots, un champagne grand cru, détentrice d’une des premières fortunes de France, cette femme n’est pas n’importe qui.
La journaliste arrive en plein branle-bas de combat : le cru est convoité par un grand groupe de luxe ayant des appuis dans les sommets de l’Etat, et de conflits familiaux menacent de détruire la famille.  Et comme si cela ne suffisait pas, le gendre de Mmen Woettencourt  (Johann Chabaud) vient d’être retrouvé mort, des suites d’un coup porté à la tempe par un objet rond, dans une pièce fermée par un verrou intérieur.
Il ne faut rien de plus pour attiser la curiosité d’une Salomé qui cherche à comprendre le pourquoi du comment en toute circonstance.   

Mon avis
J’ai eu un peu de mal à me plonger dans le livre ( il faut dire que je venais de lire plusieurs livres « coup de poing » à la suite). Mais après un où deux chapitres, j’ai été conquise.
J’ai beaucoup aimé le personnage de Salomé. Loin de la journaliste écervelée voulant faire à tout prix un bon papier, c’est une jeune femme fragile, amoureuse, et dotée d’une volonté de fer. 
Les autres personnages sont tous aussi attachants.
J’ai bien aimé les pointes d’humour de l’auteur aussi, les citations en début de chapitres….
Je lirai surement avec plaisir d’autres livres de cet auteur.
Merci à Mr Gilles Guillon Krakoen de m’avoir envoyé ce livre !!!!

mardi 22 octobre 2013

Un jour par la forêt (Marie Sizun)





  •  Un jour par la forêt (Marie Sizun)
  • Broché: 214 pages
  • Editeur : Arléa Editions (29 août 2013)
  • Collection : 1er mille
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2363080297
  • ISBN-13: 978-2363080295

Encore un coup de cœur !!!!!!!!!!!!!!!!
Ouvrir un livre de Marie Sizun, c’est savoir que l’on va passer un bon moment. L’écriture est simple, belle, profonde et porteuse.
Simple mais pas simpliste. Car ici, ce n’est pas une simple histoire de fugue que nous raconte cet auteur.
Non, si Sabine, à 11ans, décide de ne pas aller au Lycée ce jour-là ce n’est pas seulement parce qu’elle a peur de se faire gronder devant sa mère par sa prof lors du rendez vous prévu à 17h. Non, c’est plus profond que ça.
Elle a peur que sa mère, « simple agent technique » se ridiculise dans ce beau lycée parisien. Car elle sent bien, la petite fille qu’elle n’est pas comme les autres. Elle n’a pas les mêmes centres d’intérêt que ses pairs. Elle, elle voit des couleurs que d’autres ne voient.
Elle sent bien aussi le fossé entre ce que son enseignante de français appelle «  sa culture » et celle des autres ; pourtant, la culture elle ne sait pas ce que c’est. Sans arriver à mettre des mots dessus, elle sent qu’elle est différente,  qu’elle n’est pas à sa place.
Sabine est partagée : entre sa réalité à elle et celle des autres, elle prend conscience des inégalités du monde : inégalités de moyens financiers ou intellectuels, et des injustices qui en découlent…
Une histoire triste ? Non car, à travers les rencontres que fait Sabine ce jour-là, on voit éclore une fleur, une jeune fille en devenir pleine de douceur, curieuse de la vie.
J’ai aimé tout ça dans ce livre et tant d’autres choses sur lesquelles je n’arrive pas à mettre des mots.

Ah si !!! Si j’ai aimé ce livre c’est aussi parce qu’il a eu sur moi l’effet d’une gifle. Les questionnements de Sabine sur les professeurs m’ont remis en tête quelques réalités que je crains avoir oublié ces derniers temps avec les tensions consécutives à la mise en place de la semaine de 4,5 jours dans mon école.
Avec son regard d’enfant presque adolescente, Sabine rappelle que les enseignants, ont un rôle plus qu’important dans la vie des enfants qui leurs sont confiés. Elle exprime le poids que les mots peuvent avoir pour les enfants, le poids que le regard qu’on porte sur eux a. Elle soulève un point  que l’éducation nationale oublie trop souvent : les enfants ont une histoire avant d’entrer dans une classe, ce sont des êtres humains, avec des sentiments, des sensibilités, des rêves, des questions sur le monde ; ils ont chacun leur rythme (autant utiliser le mot puisqu’il est à la mode) ; ils sont tous différents donc il n’existe pas une recette qui marche pour tous. Et oui ils ne sont pas seulement des chiffres et des «  choses » qui finiront bien à se plier à ce qu’on leur demande. L’enfant doit être le centre de l’école, c’est pour lui qu’on enseigne. C’est lui qui doit apprendre, et pour cela il doit pouvoir s’épanouir et ne pas seulement être ballotté au gré des desiderata de certains, ou de l’argent disponible ou non. Ce n’est pas du bétail, et encore moins du bétail de compétition.


« Les moyens, Sabine connaissait, elle en entendait souvent parler. Mais si la mère avait assez vite compris  que les moyens que sa fille n’avait pas, ou avait insuffisamment étaient d’ordre intellectuel, elle n’avait pas cru bon de livrer son explication à la petite. »

«  Mais il y avait plus, une différence plus subtile que la petite avait très vite saisie, un style dans la façon d’être, de parler et même de se mouvoir, que les autres avaient, on ne sait comment et qui lui manquait. »

« La mère de Sabine n’est pas vraiment une femme comme il faut. Sa mère c’est une femme comme il ne faudrait pas »
« (La pension alimentaire). Un salaire en somme que reçoit Sabine pour être née de gens qui ne s’aiment plus. »

« Ce n’est pas tant DE sa mère qu’elle a honte, mais POUR elle, pour sa mère. Honte que sa mère ait honte devant elle. Honte qu’elle soit humiliée. […] Il faut que tout change, que cette injustice cesse ».

« Pour Elle s’en aller c’est sérieux, ça signifie quelque chose. Ce n’est pas un jeu. C’est montrer qu’on n’est pas d’accord. »

« Qu’est ce qu’ils connaissent à la question les profs ? Est-ce que ce qu’ils peuvent comprendre, de leur place, ce qui est juste ou injuste pour les élèves ? Est-ce qu’ils savent que tous n’ont pas la même vie ? Est ce qu’ils devinent combien certains sont seuls ? Et s’ils le font, ils s’imaginent qu’on se débrouille comment ? Oui, comment ?
Et puis croient-ils que les appréciations des bulletins scolaires suffisent à définir un enfant, ou même à mesurer ses moyens ? »

« Et si le bonheur c’était de le savoir ? De savoir qu’on peut voir autrement ? Son bonheur à elle en tout cas. »

« Est-ce qu’ils pensent toujours à ce qu’ils disent les profs ? Est-ce qu’ils sont conscients que nous sommes là, à les entendre, chacune avec son histoire particulière et que les mots peuvent faire mal ? »

« Et si c’était ça, la poésie ? Ce trouble pour un mot. Ce bonheur à le retrouver. A le savourer.»

« Ça doit bien exister des poèmes comme ça, qui disent ce qui la rend doucement triste à l’intérieur et en même temps heureuse ? Des poèmes avec des mots comme des images ? Ce sont les mots qui font les images. Les Simples mots. Les mots tout nus. Plus ils sont seuls, plus les mots sont magiques. »

« Qu’est ce qui est arrivé pour qu’à présent aucun livre ne l’intéresse plus ? « Lisez, leur dit sans cesse la prof, lisez ! Il faut vous cultiver. ! » Encore cette affaire de culture ! Comme s’il s’agissait d’un médicament à prendre ou d’un engrais à s’administrer. Comme sil es élèves étaient des légumes. Lire ? Mais quoi ? Il faudrait d’abord que ça fasse plaisir. »

« La culture ce n’est pas seulement l’instruction, les choses qu’il faut savoir… C’est beaucoup plus et beaucoup moins à la fois, c’est attraper tout ce qui permet de devenir soi même.»

lundi 14 octobre 2013

Le passeur ( Lois Lowry)





  •  Le passeur ( Lois Lowry)
  • Broché: 288 pages
  • Editeur : L'Ecole des loisirs (25 mai 1993)
  • Collection : Médium
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2211021662
  • ISBN-13: 978-2211021661

Vous imaginez vous vivre dans un monde sans couleur, sans émotions et sans passé ?
Vous imaginez vous vivre dans un monde où vous avez l’âge de l’année ou vous êtes née, quelque soit le mois où vous avez poussez votre premier cri ?
Vous imaginez vous devoir attendre d’être un neuf-ans pour avoir le droit de faire du vélo ?
Vous imaginez-vous connaître à 12 ans, le métier que vous allez exercer (et donc le rôle et la place que vous allez avoir dans la société) parce qu’un comité des sages en a décidé ainsi ?
Il ne fait aucun doute que non, vous n’y avez jamais songé….
Cette réalité, c’est celle de Jonas, qui au début de l’histoire est sur le point de devenir un douze-ans, de connaître de quoi va être fait son futur….. Et la société a décidé qu’il serait le passeur…. celui qui détiendra en lui-même toute la mémoire du passée de sa communauté…. Un rôle peu aisé à mordre quand on a seulement 12 ans…… Un rôle qui va l’amener à s’interroger sur la réalité de son monde et à prendre des décisions peut-être…

Mon avis :
C’est sur les conseils d'une bibliothécaire de la médiathèque que j’ai lu ce roman pour adolescent. Une bonne entrée dans le monde de la dystopie.(Je conseille aux ados)
Ce fut une agréable lecture. En le refermant je me suis dit que j’aurais aimé en savoir plus sur cette communauté, sur le pourquoi du comment de la mise en place de ce monde…Le livre m’a semblé trop court, pas assez «  poussé » presque… sûrement parce que je suis une adulte et que j’adore dire «  et si…… » et «  on dirait qu’on serait….. »  (Déformation professionnelle ????)
En tout cas ce livre m’a donné envie de lire d’autres dystopies…. des idées ???? je suis preneuse !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Merci en tout cas pour cette découverte !

dimanche 13 octobre 2013

Le mystérieux Mr Kidder ( Joyce Carol Oates )



Détails sur le produit

  •  
  •  Le mystérieux Mr Kidder  ( Joyce Carol Oates )
  • Broché: 235 pages
  • Editeur : Philippe Rey (14 mars 2013)
  • Collection : ROMAN ETRANGER
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 284876290X
  • ISBN-13: 978-2848762906

Lolita postmoderne, Katya Spivak oscille entre la naïveté de ses seize ans et le cynisme d’une gamine élevée à la dure. Et, quand le vieux et distingué Mr Kidder l’aborde courtoisement, alors qu’elle a le nez collé à une vitrine de dessous sexy, elle réagit avec la méfiance polie qui convient. Pourtant, au fil des jours et de leurs rencontres, la jeune fille au pair en mal d’affection se laisse séduire par le charme et la générosité désintéressée que déploie à son égard cette sorte de grand-père de substitution. Mais, derrière sa richesse, ses manières impeccables, ses talents artistiques, sa grande maison vide, ses tableaux bizarres, sa gouvernante et son chauffeur discrets, qui est le mystérieux Mr Kidder ?

Joyce Carol Oates, on le sait, excelle à faire cheminer ses prétendus contes de fées – et ses lecteurs – sur des sentiers incertains frangés d’une sourde terreur. Elle nous en donne ici une fois de plus la preuve avec, au bout du malaise, la récompense d’un épilogue déconcertant...

Mon avis :
Je vous livre ici le résumé de l’éditeur. Je ne suis pas allée au bout de ce livre. L’ambiance malsaine de la relation entre Mr Kidder et Katya m’a génée. A chaque page je me suis demandée ce qui relevait des fantasmes de la jeune fille, et ce qui était la réalité. Je n’ai pas accroché….

L’hiver au cœur ( Dalila Bellil)




  •  L’hiver au cœur ( Dalila Bellil)
  • Broché: 123 pages
  • Editeur : Erick Bonnier (5 septembre 2013)
  • Collection : Encre d'Orient
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2367600104
  • ISBN-13: 978-2367600109




Deux femmes.
Une femme et sa mère.
Une jeune femme, sa mère décédée et la maladie.
Une maladie qui change une femme, lui fait perdre la mémoire, les repères. Une femme qui se perd elle-même pendant dix ans.
Une maladie qui vole l’adolescence de la jeune femme. Pas de mère à qui se mesurer ou s’opposer. Pas de mère pour guider sur le chemin de la féminité. L’obligation d’accepter la déchéance de celle qu’on devrait admirer. La disparition des relations sociales. L’épée de Damoclès sur le futur……
Mais…
Et si la maladie n’avait pas été là…. l’adolescence aurait-elle été une adolescence comme les autres ? Aurait-il été facile de se construire avec une mère dure, capable de tirer un trait sur ses autres enfants ? Avec un mère manipulatrice, exigeante ? La vie d’avant la maladie était-elle aussi idyllique ?

Mon avis :
J’ai écrit 5 résumés différents. J’ai jeté 5 résumés. J’en ai construit d’autres dans ma tête ; je les ai effacés.
Je ne suis pas satisfaite de celui-ci….
Impossible de résumer un tel livre coup de poing pour moi.
L’auteur évoque la maladie d’Alzheimer mais sans pathos. Elle évoque la déchéance d’une mère mais pas que ça....
Elle évoque la difficulté de devenir femme avec une mère particulière. Pas de bons sentiments, pas de «  les meilleurs partent toujours les premiers ». Pas non plus de «  c’est mieux qu’elle soit partie car elle était impossible à vivre même avant la maladie »…. pas de règlement de compte gratuit. Non juste l’introspection d’une jeune femme face au corps de sa mère. Ses questions, ses reproches et ses tentatives pour comprendre.  Et une magnifique déclaration d’amour.
Je laisse les mots de l’auteur en espérant qu’ils résonneront en vous…..

« En perdant la tête tu t’es épargnée de nombreuses désillusions à mon sujet. Plus que tes rêves avortés j’aurais été ton grand échec. »
«  Je t’ai détestée pour m’avoir volées ces années […] mais il me suffisait de croiser ton regard déboussolé pour regretter ces pensées. Il fallait que je renonce à connaître ce que la maladie ne permettait plus ».
« Réussirai-je à vivre sans toi, maman ? Sans toi ni cette Autre que j’avais fini par aimer comme ma mère ? Il restera un grand vide. De quoi le remplirai-je ? De moi ? Qui peut me dire qui est ce moi que je ne connais pas ? »
« Il n’a pas été facile de devenir une femme sans toi. Devenir la femme de sa vie n’est jamais simple mais c’est encore plus compliqué quand il manque la première, celle qui nous a donné la vie. La jeune femme que je croise chaque matin dans mon miroir possède un visage familier, mais je ne la connais pas. »
« Et toi qui semblait un corps sans âme, étais-tu encore parmi les vivants ou n’étais-tu qu’une vie en suspens ? »
«  Mamie ne supportait de te voir te détériorer alors qu’elle était en pleine possession de ses facultés. Comment pouvais-tu être malade et elle non ? Que t’avait-elle légué de pourri, de mauvais pour te rendre aussi fragile ? »
«  il est des assassinats silencieux et lents ; des infanticides méthodiques et froids qui ne requièrent pour seule arme que la négligence d’une mère, son différence. Il suffit de jouir du tremblement de son enfant quand elle s’amuse à hausser la voix jusqu’à la faire tonner, de ses airs perdus quand elle se détourne de lui, d’ignorer ses yeux qui l’implorent […] il lui suffit de ne pas trouver de temps pour lui, de ne pas s’occuper à le rendre heureux. »
« Mon existence facile et insouciante ne m’avait guère préparée à un tel tremblement de mère »
« Si elle avait de toi sa proie, nous étions ses victimes collatérales »
« Je choisis donc d’entrer en paix avec ton souvenir ? Où me conduirait le ressentiment si ce n’est à emprisonner l’hiver en mon cœur ? »
Merci  au comité des petits éditeurs de ma médiathèque pour cette magnifique lecture!