dimanche 28 février 2016

Clandestines ( Christine Deroin)



couv Clandestines recto


  • Clandestines ( Christine Deroin) 
  • Format : 15 x 21 cm, 
  •  Pages : 110, 
  •  Prix : 15 €, 
  • Collection : D\'une fiction,l’autre, ISBN: 978-2-36795-101-0 
  • Prix (TTC): 15,00 €




Mon résumé :
La vie de Colette n’a pas été toute rose. A peine adulte elle a quitté sa Creuse natale pour habiter et travailler à Paris. Rapidement elle s’est retrouvée mère célibataire. Ses parents lui ont tourné le dos.
Alors la solitude, l’isolement, la difficulté de joindre les deux bouts, elle connaît. C’est peut être pour ça, que faisant fi de ce que disent les médias et de ses appréhensions premières, elle ouvre sa porte à Idiatou….
Mais s’ouvrir aux autres, apprivoiser quelqu’un n’est pas sans danger… qui plus est quand l’autre est clandestine, et craint d’être renvoyée au Mali.

Mon avis :

Si, vous cherchez le récit un peu mièvre d’une amitié entre une petite mamie blanche et une grande jeune femme noire… passez votre chemin.
Au fil des pages, avec brio, Mme Deroin nous dresse le portrait d’une femme blessée par la vie.
En apparence, Colette est une petite mamie bien sous tous rapports, enfermée dans un quotidien ritualisé : les courses, la télé, les repas. Elle ressemble à une personne âgée, esseulée qui tente de survivre .Une femme qui souhaiterait ne plus être seule, et qui recherche l’amitié. Une femme qui voudrait vivre enfin une amitié sincère. Lasse d’être trahie par sa famille, par ses collègues, par les hommes, elle a encore le secret espoir de vivre nouer un lien amical, d’être utile à quelqu’un. Idiatou, par son isolement, semble être la personne adéquat…
Au fil des pages, Colette se raconte, et se découvre.
Au fil des pages, et à travers les personnages de Idiatou et de Diaminatou, dont Colette emprunte les lettres dans la boite aux lettres de l’immeuble, on découvre le quotidien des clandestins. La première est venue se faire opérer du cœur en France, elle n’est pas repartie. Le vieil homme dont elle s’occupait est mort, la laissant sans ressources, isolée. Une proie idéale. La seconde, adolescente écrit à son amie Awa, restée au Mali. Elle lui raconte comment elle a été envoyée rejoindre sa mère en France…
C’est un livre qui interroge sur notre rapport à autrui, sur la relation amicale, sur la dépendance que l’amitié et la clandestinité peuvent créer. Qu’attend-on d’une amitié ? Que cherche-t-on dans la relation à autrui, qui plus est quand il est très différent de soi-même. Qui plus est quand l’autre est en situation de dépendance.
C’est un vrai livre coup de poing, qui vous prend aux tripes. Les phrases sont efficaces. Les réflexions de Colette sur sa vie, d’Idiatou et Diaminatou sur l’accueil qu’on leur a réservé en France, frappent le lecteur au cœur. Les mots tombent justes. Pas de délayage ou d’apitoiement. C’est une lecture dont on ne ressort pas indemne.
Je ne sais pas quoi dire d’autre que « lisez-le ».

Merci à Babelioet à son opération masse Critique qui m’a permis de découvrir cette histoire.

dimanche 21 février 2016

Le prodige (Roy Jacobsen)


Détails sur le produit

  •  Le prodige (Roy Jacobsen)  
  • Broché: 304 pages
  • Editeur : Gallimard (27 février 2014)
  • Collection : Du monde entier
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2070127923
  • ISBN-13: 978-2070127924

Mon résumé :
Finn vit tranquillement avec sa mère dans une cité de la banlieue d’Oslo. Son père est décédé après avoir divorcé de sa mère. Il ne l’a pas connu.
En cette année 1961, son univers est bouleversé. Pour gagner un peu d’argent, sa mère décide de louer une pièce de leur modeste appartement. Simultanément à Kristian, c’est sa demi-sœur Linda, âgée de 6 ans et dont il ignorait jusque là l’existence, qui vient s’installer avec eux. Deux arrivées qui vont bouleversés l’équilibre familiale et faire grandir Finn.

Mon avis :
Voila un livre que je pourrais qualifier d’OVNI et un coup de cœur. Preuve, s’il en est besoin, qu’il est bon de se laisser conseiller par un libraire, de lui demander quels sont ses titres coups de cœur. J’ai ce livre sur ma PAL depuis presque un an et je regrette un peu de ne pas l’avoir ouvert plus tôt.
Finn est le narrateur de l’histoire, est un enfant que j’ai aimé voir grandir. Je ne sais pas si c’est moi, mais j’ai trouvé qu’au fil des pages, on le sent grandir. On peut voir à travers ses mots, ses phrases, son regard sur le monde et les autres évoluer. On le voit prendre plus de recul, analyser plus le monde qui l’entoure. Il analyse de plus en plus sa façon à lui de réagir. Il exprime de plus en plus ses émotions, et ses émotions sont de plus en plus «  réfléchies »
Même la langue évolue tout au long du livre, au fur et à mesure que Finn grandit.
Mais, et c’est sans doute ce qui m’a fait m’attacher de plus en plus à ce personnage, à sa famille, j’ai aimé qu’il garde sa faculté (d’enfant ?) d’accepter sa sœur comme elle est. Là où les adultes de son entourage affirme que la petite fille est folle, étrange, anormale (elle ne parle pas, dort beaucoup…), Finn voit juste une différence dont il faut tenir compte. Pour lui, Linda est Linda. C’est tout. Elle ne se comporte pas comme les autres enfants, ne parle pas, mais peu importe. Il l’accepte comme elle est.
L’écriture est vraiment fluide, agréable à lire. Certains passages m’ont un peu fait penser à Olivier de «  Olivier et ses amis » (Robert Sabatier), le premier livre hors littérature de jeunesse que j’ai ouvert, enfant !
 Un livre qui donne pleinement son sens à l'expression " roman d'apprentissage".
C’est véritablement un beau livre à découvrir et à déguster !

Citations :
« C’était un de ces trucs qui vous serrent le cœur comme dans un étau, jusqu’à votre mort »

« A vrai dire, on ne comprend pas grand-chose de ce qui nous tombe dessus, et, comme Maman aime à le répéter, la grâce de Dieu a tendance à être donnée en petites tranches. »

«  Tout ça était tellement nouveau, c’était venu par étapes ou par petites avalanches au cours des six derniers mois, pour s’enfoncer en moi, et la distance entre moi et Maman n’avait fait que croître, comme si une main invisible et dure œuvrait afin d’obtenir un adieu pour de bon. »

« Car je n’étais plus un enfant, et j’en étais un quand même, et je ne voulais aucun des deux mais quelqu’un d’autre, encore une fois. »

«  Les vacances c’est ça : ça te fait comprendre que tu aurais pu être quelqu’un d’autre si tu avais habité ailleurs, si tu avais été entouré de personnes et d’immeubles différents de ceux qui bordent les deux cotés de Traverveien, semblables ç deux chaînes de montagnes intrépides débordantes de mères, de fils, de trahisons et d’amitiés. »

«  Et j’en suis venu à comprendre que si tu ne sais pas ce que tu vaux, tu n’as qu’à te demander si tu es capable de garder un secret qui est en train d’exploser au fond de toi, le secret de quelqu’un d’autre. »

«  C’est toujours le silence qui met le monde sous un autre jour. Le silence de la neige en hiver. Le silence des jours fériés. Et puis là, un silence qui n’est pas le nôtre car nous n’en faisons pas partie.
[…]Nous pénétrons dans notre propre ville et nous ne la reconnaissons pas, car il est manifeste qu’elle a été la nôtre  même sans nous. »

«  C’est incroyable de voir à quel point les adultes sont capables de nous servir les mensonges les plus éhontés et d’être offensés quand on les perce à jour. »

«  J’étais déjà venu en vélo avec des copains, mais à vélo, c’est une chose, à pied, on est plus petit et infiniment plus stationnaire à la fois dans le temps et dans l’espace, on est plus présent dans le monde étranger, pour ainsi dire. »


Une île sous la pluie (Morgane de Cadier et Florian Pigé)

    Détails sur le produit
  • Une île sous la pluie (Morgane de Cadier et Florian Pigé)
  • Broché: 40 pages
  • Editeur : Balivernes Editions (24 octobre 2015)
  • Collection : Petites Sornettes
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2350671186
  • ISBN-13: 978-2350671185

Mon résumé :
Sur une l’île où il pleut tout le temps, tout les chats s’abritent. Mais un jour, un chat venant d’une île où il ne pleut pas arrive. Il ne sait pas qu’il faut s’abriter… alors il profite de la pluie…Mais sa différence  dérange… jusqu’à ce que…

Mon avis :
J’enchaine les coups de cœur jeunesse décidément !!
Encore un livre tout doux, poétique sur la différence, le rejet de ceux qui vivent différemment…
Encore un livre qui explique aux enfants que la différence enrichie, et qu’il ne faut pas rejeter les personnes qui ne font pas comme nous !!!
Ici il suffit de voir le sourire sur les museaux des chats qui découvrent que les vêtements et les parapluies empêchent de s’amuser et de faire des choses !
Dans cet album encore j’ai craqué pour les illustrations, pour ces minets si «  raides » et ce chat «  malotru » qui adore jouer dans les flaques et se baigner !!!

A lire à vos loulous !!!
Merci aux éditionsBalivernes pour cet envoi !!! Il rejoint la pile des livres que je veux lire à mes élèves !


Ma tête ailleurs ( Séverine Vidal et Pauline Comis)



Détails sur le produit

  •  Ma tête ailleurs ( Séverine Vidal et Pauline Comis)
  • Album: 28 pages
  • Editeur : Kilowatt (8 octobre 2015)
  • Collection : KILOWATT EDITIO
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2917045310
  • ISBN-13: 978-2917045312




Mon résumé :
A Albert on dit sans arrêt « tu as la tête ailleurs… »
Mais il n’y peut rien Albert, il a beau lutter, ses rêves finissent toujours par prendre le dessus…
Mais est-ce si problématique ?

Mon avis :
Encore un coup de cœur !!!!! Je vous engage vivement à suivre la tête d’Albert dans ses rêves !!! Tellement de choses s’y passent, des évènements bien plus intéressants que notre monde quotidien !
J’ai tellement aimé ce petit livre que je n’arrive même pas à en parler.
J’ai aimé les rêves d’Albert.
J’ai aimé Albert et sa générosité (il est prêt à partager ses rêvés avec ceux qui le souhaitent).
J’ai aimé le texte poétique de Mme Vidal, tout en douceur.
J’ai aimé les illustrations de Mme Comis, tout en douceur également, et beaux.
J’ai aimé la réaction de parents d’Albert : «  il faut continuer à rêver » et la proposition d’Albert à sa maîtresse «  vous voulez un peu de notre imagination, on en a en plus ! ».
Oh oui, les enfants, continuez à rêver !!!! C’est comme ça que notre monde avancera !

Merci à Mr Gabriel Lucas et aux éditions Kilowatt pour cet envoi ! Il me tarde de le lire à mes loulous !

samedi 20 février 2016

Mon secret rit tout le temps ( Séverine Vidal et Vanessa Hié)



 Détails sur le produit

  • Mon secret rit tout le temps ( Séverine Vidal et Vanessa Hié) 
  • Album: 24 pages
  • Editeur : Kilowatt (14 novembre 2013)
  • Collection : KILOWATT EDITIO
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 291704523X
  • ISBN-13: 978-2917045237



Mon résumé :
Le secret de cette petite fille, elle l’a baptisé Marcello. Cet un secret qui passe ses journées, seul, sur un banc en face de chez elle. Un secret qu’elle a décidé d’apprivoiser… malgré l’interdiction de sa mère et les critiques de ces copains.

Mon avis,
C’est un peu une version moderne de l’histoire du Petit Prince et du renard  que rejoue cette petite fille. Alors comment ne pas craquer et tomber sous le charme de la fillette et de Marcello, de leurs jeux !
J’aime quand on montre la capacité des enfants à ouvrir leur cœur et à accepter la différence. Détestant l’injustice, ils prennent souvent sous leur aile les « plus faibles », ils acceptent les autres tels qu’ils sont ! Et ils s’enrichissent !!!!!
Mr Saint-Exupéry avait raison en écrivant «  on ne voit bien qu’avec le cœur »
Dans ma classe, je suis souvent émerveillée par la bienveillance de mes élèves les uns envers les autres. Je n’aime rien tant qu’entendre «  regarde maîtresse X il sait faire compter jusqu’à … »

Les dessins très dynamiques et originaux de Mme Hié donnent du relief à cette magnifique histoire d’amitié.
Merci à Madame Vial et Mme Hié pour ce petit bijou d’amour, d’amitié, de sourire !!!
A mettre dans les mains des plus grands pour les faire réfléchir !!!

Merci à Mr Gabriel Lucas et aux éditions Kilowatt pour cet envoi !!

Une place pour Ignace (Magali Clavelet)



 

  •  Une place pour Ignace (Magali Clavelet)  
  • Album
  • Editeur : Fleur de Ville Editions (11 juin 2015)
  • Collection : ALBUMS
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2919466232
  • ISBN-13: 978-2919466238




Mon résumé :
Un loup à une dent qui préfère la couture à faire peur … ça n’existe pas, ça n’existe pas …
Et si… et même qu’il s’appelle Ignace. Le problème c’est que les autres se moquent de lui, de son unique dent.
Alors Ignace part à la ville. Et une fois encore on le chasse ; cette fois parce qu’il fait peur !
Un jour cependant, Ignace tombe sur une cagoule, une paire de chaussette et un tapis…

Mon avis :
J’ai croisé la route de ce livre il y a déjà quelques temps… Je l’avais un peu mis de côté, sous une pile. Et je viens de retomber dessus… à point nommé ! Je vais travailler sur les loups à la rentrée ! Et je voulais prendre les loups un peu «  atypiques » comme fil conducteur !
Ignace m’avait séduit la première fois, et il m’a de nouveau séduit !!!
J’aime ce petit loup mal dans sa peau qui va s’apercevoir que l’on ne peut pas passer sa vie à se cacher, qu’il vaut mieux être soi-même. J’aime la façon dont Jojo lui permet d’être lui-même et l’accepte tel qu’il est.
J’ai aimé l’absence de ton ou de phrase moralisatrice.
Un magnifique livre pour aborder la différence, servit par des illustrations dynamiques et attendrissantes, toutes simples. Je pense qu’il va rapidement trouver sa place dans ma bibliothèque de classe !

vendredi 19 février 2016

Yin et le dragon, tome 1 : créatures célestes (Marazano et Xu Yao)



Détails sur le produit
  • Yin et le dragon, tome 1 : créatures célestes (Marazano et Xu Yao) 
  • Album: 60 pages
  • Editeur : Rue de Sèvres (20 janvier 2016)
  • Collection : BD JEUNESSE
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2369811757
  • ISBN-13: 978-2369811756


Mon résumé :
La vie de la petite Yin a bien mal démarré. Elle d’abord perdu son papa, puis sa maman et sa grand-mère. Il ne lui reste plus que son grand-père, qui l’a recueillie. Chaque jour, la petite fille va vendre sur le marché le fruit de la pêche au filet de son grand-père. Mais chaque jour aussi elle est harcelée par une bande de jeunes garçons qui lui prennent ses poissons.
Un soir, elle décide de se cacher pour accompagner son grand-père lors de sortie de pêche nocturne.
C’est ce soir-là qu’un dragon se prend dans les filets du vieil homme… Elle parvient à convaincre celui-ci de ramener la créature à terre pour la soigner…

Mon avis :
Comment ne pas succomber à une bouille aussi craquante ? En plus de son sourire espiègle, la petite fille à un cœur grand et le don d’obtenir tout ce qu’elle veut. « Don » dont elle ne se sert jamais au dépend des autres mais bien au contraire pour faire du bien autour d’elle.
L’histoire de Richard Marazano est magnifiquement servie par les dessins envoûtants et tendres de Xu Yao. En plus de la petite fille et de son grand-père, les personnages de cette histoire sont tous très attachants !
Un vrai coup de cœur pour moi…
J’attends avec impatience le tome 2  qui traitera j’imagine plus en détail les légendes chinoises…

Merci aux éditions rue de sèvres pour ce petit bijou !

jeudi 18 février 2016

Tempête au haras ( Chris Donner et Jérémie Moreau)



Détails sur le produit

  •  Tempête au haras ( Chris Donner et Jérémie Moreau)
  • Album: 72 pages
  • Editeur : Rue de Sèvres (7 octobre 2015)
  • Collection : BD JEUNESSE
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2369810521
  • ISBN-13: 978-2369810520



Mon résumé :
Une nuit d’avril, dans un haras, à l’instant même où une jument donne naissance à son poulain, le fils de son propriétaire pousse également son premier cri. Dès lors, entre le petit garçon et les chevaux c’est plus qu’une histoire d’amour qui se tisse…et cela malgré les incidents de la vie.
Le rêve du petit Jean-Philippe d’élever un jour un champion   se réalisera-t-il ?

Mon avis :
Après «  l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux » voici « le cheval qui chuchotait à l’oreille du bébé ». C’est une bien belle histoire d’amitié et d’amour, que Mr Moreau a mis en image… Ses dessins m’ont un peu surprise au départ, mais l’histoire qu’ils illustrent est si belle qu’ils ne pouvaient que me séduire.
Merci à Mr Donner pour cette histoire qui montre que la force mentale peut abattre bien des barrières. C’est une belle leçon de courage et d’optimiste qu’il nous donne.
Pas d’âge limite pour cette lecture !
Merci aux éditions Rue de Sèvres pour cette découverte !

Criminal Loft (Armelle Carbonel)



Détails sur le produit

  •  Criminal Loft (Armelle Carbonel)
  • Broché: 432 pages
  • Editeur : Editions Fleur Sauvage (18 septembre 2015)
  • Collection : THRILLER
  • Langue : Français
  • ISBN-13: 979-109442804




Mon résumé :

Même s’il existe des cas d’erreurs judiciaires, on peut penser que les personnes incarcérées dans les cellules du couloir de la mort aux Etats-Unis sont un peu spéciales…
Mais que penser, alors, d’une personne qui organiserait une émission de téléréalité à la façon de loft story  en prenant ses candidats parmi condamnés à mort ?
Beaucoup à gagner et peu à perdre pour ces derniers, car si le vainqueur gagne sa libération les « éliminés » risquent seulement d’être renvoyés dans leur cellule d’origine…
Enfin, en théorie….car le loft se situe dans un ancien sanatorium, connu pour avoir été le théâtre d’expérimentations scientifiques et … pour ses fantômes…
Assuré de gagner, John T n’a pas réfléchi longtemps avant d’accepter la proposition. Les fantômes ne font pas peur à cet homme qui manie le scalpel comme d’autres la plume, et dont l’imagination cruelle est plus que débridée.

Mon avis :
Mais comment une galerie de personnages aussi machiavéliques peut-elle sortir de l’imagination d’une femme si sympathique ?
J’ai eu la chance de rencontrer l’auteur de ce thriller, et après avoir échangé pendant plus d’un quart d’heure avec elle, j’étais loin de m’attendre à un tel livre !!!!
Le personnage principal est une horreur née : un homme à l’esprit malsain, dont on ne souhaite à personne de croiser le chemin, pas même à son pire ennemi. Le mot pervers est encore faible pour le qualifier.
Rien ne lui fait prendre plus de plaisir que d’imaginer les sévices qu’il infligerait aux femmes qu’il croise, sévices pour lesquels l’utilisation d’un scalpel, d’un écarteur ou de tout autre outil chirurgical (ou outil détourné de son utilisation première) est requise. Pour couronner le tout, la personne qu’il aime le plus au monde, est … lui-même. La seule chose qui m’a plu chez lui est qu’il manie l’humour et l’autodérision aussi bien que son scalpel !
Les autres candidats du loft ne sont pas moins détestables.
Mais ce thriller n’est pas seulement une histoire de confrontation de fous dangereux… c’est aussi une histoire qui interroge sur le rapport aux écrans du lecteur.
Il pose la question de notre façon de regarder la télévision, de notre choix des émissions que l’on regarde. Jusqu’où sommes-nous prêts  à aller pour satisfaire notre voyeurisme ? Mais aussi, les spectateurs de la téléréalité sont-ils vraiment aussi maîtres du choix du vainqueur qu’ils le croient ? En effet, même si on nous vante la diffusion de tout ce qui se passe dans le loft 24h sur 24… la façon dont les images sont montrées, l’ordre et l’enchainement des séquences vidéo n’influent-ils pas sur le spectateur pour orienter sans qu’il s’en doute son choix ?
Ceux qui me connaissent savent que j’ai toujours détesté la téléréalité, que je trouve inutile, déprimante (surtout quand je vois à quel point certains candidats sont stupides) et surtout avilissante. Une chose est sure, ma lecture de ce livre conforte dans mon idée !!! 
Ce livre me conforte également dans ma méfiance quant au pouvoir des images.
Des personnages détestables, une idée de base intéressante (je suis quasi certaine que des réalisateurs réels ont déjà pensé à ce concept) le tout servi par une écriture fluide et dynamique… que rajouter de plus pour vous convaincre de lire ce livre ??? Ah si… une fin inattendue !!

Pour ceux qui n’ont pas compris ou pas eu la patience de lire mon article, je me résume : LISEZ ce livre !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Merci beaucoup à Mme Carbonel pour sa dédicace et aussi pour l’échange que j’ai eu avec elle lors de cette dédicace. Merci beaucoup pour ses conseils de lecture (et cela, même si cela m’a amenée à augmenter ma PAL et ma Liste à Lire (grrr! fait mon banquier !))

Je rajoute ce titre au challenge thrillers et polars!
ThrillerPolar-PatiVore3
 

dimanche 14 février 2016

Alienor Mandragore ( Séverine Gauthier et Thomas Labourot) Tome 1 : Merlin est mort, vive Merlin !



 Détails sur le produit

    •  Alienor Mandragore ( Séverine Gauthier et Thomas Labourot) Tome 1 : Merlin est mort, vive Merlin !
    • Album: 64 pages
    • Editeur : Rue de Sèvres (2 septembre 2015)
    • Collection : BD JEUNESSE
    • Langue : Français
    • ISBN-10: 2369811978
    • ISBN-13: 978-2369811978



    Mon résumé
    Le lundi dans la forêt de Brocéliande, c’est cours de champignons. Merlin emmène sa fille Aliénor et lui transmet son savoir en matière de mycologie.
    Mais voila, ce lundi-là Aliénor voit une mandragore et la déterre... Elle ignore que le cri de la mandragore est mortel pour qui l’entend… Merlin tombe raide mort… mais son esprit refuse d’accepter l’inacceptable.
    Il charge sa fille d’aller chez Morgane, sa pire ennemie pour apprendre à son insu comment le ramener à la vie.

    Mon avis :
    De Merlin j’ai la représentation du dessin animé de Walt Disney… Pourtant j’ai adhéré immédiatement à ce Merlin version 21è siècle. J’ai bien rigolé à la lecture des dialogues entre Aliénor et son père, et aussi en découvrant le  (mauvais) caractère de Morgane !
    Cette BD est un petit bijou d’humour et de bonne humeur à faire découvrir et à lire à tout âge !
    J’ai bien aimé aussi le Numéro 1 de «  l’écho de Brocéliande » qui est à la fin de la bd !!!Très drôle également ! J’espère qu’il y aura d’autres aventures d’Aliénor et Merlin !
    Merci aux éditions Rue deSèvres pour cette découverte !

    Atelier d’écriture : Harcèlement de rue (209è)

    IMG_1955_Fotor_Fotor_Collage 



    Oh non !!!
     Encore.
    Ils sont encore là.
    Pourtant je ne suis pas sortie à la même heure que d’habitude( Habitudes qu’ils m’ont forcée à changer).
    Voila des heures que je tourne en rond, en hésitant à descendre. Des heures que j’hésite sur la décision à prendre. Mais je n’ai pas le choix. IL faut bien que j’aille travailler. Et je n’ai pas le choix. Il n’y a pas d’autre chemin possible. Ni d’autre tenue possible. C’est l’uniforme réglementaire. Le tailleur sans lequel je me ferai renvoyer. Le tailleur qui me permet de travailler et de gagner de quoi nourrir mon enfant. Je ne peux pas faire autrement et changer de travail. J’ai eu tellement de mal à l’avoir. Et tellement de chance d’être embauchée malgré mon incapacité à lire.
    Et ils sont encore là. Comme hier. Comme avant-hier. Comme avant avant-hier. Comme... depuis quand sont-ils là d’ailleurs ? Depuis quand ont-ils commencé à se tenir là. Avant c’était seulement le soir, il me suffisait de me dépêcher de quitter le travail et de prendre le bus d’avant pour leur échapper. Mais petit à petit, ils ont commencé à venir plus tôt et à partir plus tard. Maintenant ils restent toute la journée.
    Maintenant, matin et soir c’est la même chose. Quand on veut pénétrer dans l’immeuble, il faut passer devant eux.
    Je n’en peux plus de subir leurs regards. Même la tête baissée, le bonnet presque sur les yeux, je sens leurs regards brûlants sur moi. Leurs regards qui me détaillent de haut en bas .Comme si j’avais fait quelque chose de mal. Comme si j’étais sortie en pyjama, ou dans une tenue inadéquate.
    Et voila, mon cœur bat la chamade, je sens une pellicule de transpiration qui commence à recouvrir ma nuque, ma lèvre supérieure.
    Je voudrais tellement être invisible.
    Un pas.
    Un autre pas…
    Chaque pas qui me rapproche d’eux fait battre mon cœur plus vite, plus fort.
    Ne pas s’évanouir.
    Faire comme si de rien était.
    Faire comme si je ne les avais pas vus.
    Peut-être qu’ils ne m’ont pas vu…
    Peut-être que…
    Une main qui agrippe mon bras. Comme la serre d’un aigle. Comme la serre d’un oiseau de proie. Je suis une proie. Ils sont des chasseurs, des rapaces. Mais les rapaces, ils chassent pour se nourrir. Pourquoi chassent-ils eux ? Pour le plaisir de dominer ? Pour le plaisir de faire croire qu’ils sont supérieurs aux autres ?
    Alors que je le connais moi ces jeunes. Je les ai vus en grenouillères avec un ours dessus. Je les ai vu la tétine dans la bouche, le doudou Tchoupy sous le bras. Je les ai vus tremblants devant le portail de la grande école le jour de leur rentrée en CP. Je les ai vus grondés par leur mère, plier devant leurs aînés. Je les ai vus se tenir la joue après une gifle de leurs pères.
    Eux qui ont connus l’humiliation, pourquoi la font-ils subir aux autres ?
     
    Des frissons dans mon corps, dans mon cœur. Des tremblements dans mes jambes.
    Pourquoi le « lâchez-moi » qui hurlent dans ma tête est il coincé dans ma gorge ? pourquoi ne veut-il pas sortir ?
    Je me sens nulle.
    Je suis une moins que rien.
     

    samedi 13 février 2016

    Astrid Bromure : comment atomiser les fantômes (Fabrice Parme)



    Détails sur le produit

    •  Astrid Bromure : comment atomiser les fantômes (Fabrice Parme)
    • Album: 40 pages
    • Editeur : Rue de Sèvres (6 janvier 2016)
    • Collection : BD JEUNESSE
    • Langue : Français
    • ISBN-10: 2369811684
    • ISBN-13: 978-2369811688



    Mon résumé :
    Après avoir enquêté sur l’existence de la petite souris, la jeune Astrid est de retour.
    Sa maman s’inquiète car la fillette n’a plus de professeur particulier. Et il est hors de question de l’inscrire dans une école publique.
    Heureusement, Astrid a la solution : l’internat de Canterville… L’idée de croiser des fantômes est plus qu’attrayante pour elle.

    Mon avis :
    Un peu de légèreté et d’humour dans ce monde de brutes.
    C’est avec plaisir que j’ai retrouvé Astrid.  Elle est toujours aussi peu bien élevée, et curieuse des choses les plus improbables.
    Cette fois ce sont les fantômes qui l’attirent… car l’école qu’elle s’est choisi est réputée pour en abriter…. A l’internat, elle se retrouve avec les jumelles  Gladys et Rebecca., deux intrépides qui n’ont d’autre objectif que de fuguer pour retourner embêter leurs parents.
    Une bd rigolote, à mettre dans les mains des plus jeunes et aussi des plus grandes pour se changer les idées !

    Un grand merci aux éditions Rue de Sèvre pour cet envoi!!!

    Incurables ( Lars Kepler)



    Détails sur le produit

    •  Incurables  ( Lars Kepler)
    • Editeur : Actes Sud (7 janvier 2015)
    • Collection : Babel noir
    • Langue : Français
    • ISBN-10: 2330039379
    • ISBN-13: 978-2330039370



    Mon résumé :

    Une infirmière, une adolescente de 17 ans assassinées violemment, tel est le spectacle découvert par les policiers à leur arrivée à la ferme de Birgittagarden. Une autre jeune fille, elle aussi pensionnaire dans ce centre pour jeunes filles en rupture avec la société, manque à l’appel. Elle s’appelle Vicky Bennett.
    Pourquoi a-t-elle fuit le centre ? Aurait-elle aussi volé une voiture et enlevé le jeune Dante, qui était dedans ? Tous les indices semblent la désigner comme coupable. Pourtant, Daniel Grim, (mari de l’infirmière assassinée et éducateur du centre), semble la croire incapable d’une telle violence.
    L’inspecteur Joona Linna ne peut mener l’enquête, car il est visé par une enquête interne. Il est cependant dépêché sur les lieux en tant qu’observateur…

    Mon avis :
    Pas la peine d’en faire des tartines : ce thriller est prenant, efficace. Bien écrit, les personnages sont intéressant et ... surprenant. Le suspens est grand… et il faut attendre la fin pour tout comprendre, une fin que je n’ai pas vu venir !
    Dans ce tome, l’accent est mis sur l’enquête tout au long du livre, mais les dernières pages mettent en lumière l’inspecteur Linna et nous permettent de mieux comprendre ses obsessions très détaillées dans les livres précédents !
    Un seul mot pour conclure : LISEZ LE !!!!!!!!!!!!!!!!!!
    ThrillerPolar-PatiVore3https://deslivresetsharon.wordpress.com/challenge-polar-et-thriller/

    dimanche 7 février 2016

    Atelier d'écriture 208



    © Leiloona



    Capitale

    Et voila... Dans quelques minutes le soleil sera levé. Et ce sera la fin.

    La fin de cette parenthèse enchantée.

    Dans une heure il faudra refermer la valise. Il faudra tendre la clé de la chambre à l’hôtelier.

    Il faudra aller jusqu’à la gare, prendre le RER jusqu’à l’aéroport.

    Et, à l’entrée de la zone d’embarquement, juste avant les derniers portiques de sécurité… il y aura le dernier baiser. L’ultime.

    Elle sait qu’il va rester dans l’aéroport, regarder l’avion s’envoler.
    Elle sait qu’elle va compter les pas jusqu’à la porte de l’avion. Elle sait qu’elle ne se retournera pas.

    Elle devra cacher ses larmes, les retenir.

    Elle sait que, avant de la laisser partir il va passer l’embrasser une dernière fois, passer ses mains sur son visage, doucement, avec tendresse. Un effleurement plus qu’une caresse.

    Il posera aussi ses mains sur son ventre. Délicatement. Elle voit d’avance la question muette dans ses yeux «  tu es sûre ? » et sa réponse à elle, qu’elle criera… dans sa tête… «  Oui ».

    Son ventre… Le lieu du « délit » ?

    Le lieu où depuis quelques semaines, seconde après seconde, minute après minute, une vie se créée… un corps et un cœur se construisent, petit à petit, organe après organe…

    Oui, elle est sure.

    Elle sait que dans l’avion, dans le «  no man’s land » du voyage, elle va penser. Durant ce temps étrange, dans les airs, où l’on est déjà parti mais pas encore arrivé, le temps où tout est encore possible, elle va s’interroger. Et si ….

    Dans sa tête, des questions il y en a autant que de nuages dans ce ciel parisien… Mais elle sait aussi que, comme le soleil qui se lève là-bas, les réponses sont inexorables.

    Rien ne pourra l’empêcher d’aller jusqu’au bout. Ce ne sera pas une longue croisière, cent fois, mille fois son cœur va saigner, se tordre sous les effets du «  manque »… mais elle ne peut faire autrement. Elle sent dans ses tripes, aussi sûrement qu’elle voit cette tour Eiffel dressée vers le ciel, qu’elle doit avoir cet enfant, qu’elle doit devenir mère. Cette vie qui s’éveille en elle, ce bébé à venir… voila sa nouvelle raison de vivre… une raison éternelle…. comme son amour pour lui.



    Il parait que tous les chemins mènent à Rome… Peut-être un jour leurs chemins à eux se croiseront-ils de nouveaux, à Paris ou ailleurs… qui sait ?

    Merci la médiathèque!


     Le cahier à fleur
    Détails sur le produitDétails sur le produit




    •  Le cahier à fleur T01  Laurent Galandon (Auteur), Viviane Nicaise (Auteur)
    • Album: 48 pages
    • Editeur : Bamboo (7 avril 2010)
    • Collection : BAMB.GD.ANGLE
    • Langue : Français
    • ISBN-10: 235078889X
    • ISBN-13: 978-2350788890 

    • Le cahier à fleurs T02 Dernières mesures
    • Album: 48 pages
    • Editeur : Bamboo (9 mars 2011)
    • Collection : BAMB.GD.ANGLE
    • Langue : Français
    • ISBN-10: 2818903165
    • ISBN-13: 978-2818903162
    •  

    Résumé  de l’éditeur pour le tome 1 :
    Paris, 1983. Le concert d'un jeune violoniste turc est interrompu par le malaise d'un spectateur. Alors que les secours sont attendus, le vieillard prononce quelques mots qui attirent l'attention du musicien. Dès le lendemain, il se rend au chevet du vieil homme. Dikran Sarian se lance alors dans un long récit : celui du premier génocide du 20e siècle, le génocide arménien. Anatolie, 1915. Dikran a neuf ans. Sur ordre d'Istanbul, l'armée ottomane rassemble les hommes et les supprime sommairement. Femmes, vieillards et enfants sont évacués et contraints à une longue marche vers la mort. Le jeune musicien écoute avec intérêt le récit de Dikran.

    Mon avis :
    Une BD empruntée à la médiathèque qui traite du génocide arménien de façon claire et sobre. Le tout n’étant pas dénué d’émotions !!
    A découvrir !!!!!!!!!!!!!


    Mon étoile secrète  (He Wang Qiaolin Wang)

    Détails sur le produitMon étoile secrète  (He Wang Qiaolin Wang)
    • Relié: 168 pages
    • Editeur : URBAN COMICS (22 mai 2015)
    • Collection : AMOUR ET ARROGA
    • Langue : Français
    • ISBN-10: 2372590057
    • ISBN-13: 978-2372590051

     Résumé de l’éditeur :
    Xiaoxu quitte son bourg natal pour aller s'installer à Wuhan. Perdue dans cette grande ville et son agitation, elle se sent moins belle, moins douée, moins légitime que ses camarades de classe. Sa rencontre avec Yanhuan, la plus belle fille de l'école, et Lin'an, le brillant étudiant, va lui permettre de s'épanouir dans ce nouvel environnement, mais va également la confronter aux émois de l'adolescence…

    Mon avis :
    Encore une bien belle découverte faite grâce à ma médiathèque !!! Des dessins sublimes à l’aquarelle,une mise en page originale qui alterne  les extraits du journal intime de Xiaoxu et son histoire sont les premières choses qui m’ont séduite.
    L’histoire en elle-même est très belle, les interrogations liées à l’adolescence sont très bien décrites, sans mièvrerie. J’ai été touchée par la personnalité de l’héroïne dans laquelle chacun peut se retrouver un peu. Elle est très attachante, sa sensibilité est à fleur de peau, et elle analyse très bien son vécut, son ressenti !
    A découvrir !



    samedi 6 février 2016

    L’empereur c’est moi (Hugo Horiot)


     





    •  L’empereur c’est moi (Hugo Horiot)
    • Broché: 168 pages
    • Editeur : Le Livre de Poche (25 février 2015)
    • Collection : Littérature & Documents
    • Langue : Français
    • ISBN-10: 2253003387
    • ISBN-13: 978-2253003380


    Mon résumé et mon avis :

    Certains livres vous obligent à remettre en question votre façon de concevoir le monde, d’y agir, et même de réfléchir. Et ces livres ne sont pas forcément des livres de psychologues, de sociologues ou autres professionnels ou coachs.
    Non, c’est quand les auteurs parlent de leur vécu intime, de leurs expériences qu’ils touchent le plus.

    Hugo c’est le prénom dont s’est rebaptisé, Julien Horiot, après avoir tué Julien.
    Il ne pouvait rester Julien. Il ne pouvait plus cohabiter avec Julien tour à tour trop sage ou trop colérique. Julien qui refusait de parler aux autres, enfants et adultes confondus. Julien dont le seul désir était de retourner aux origines, au centre… Mais comment faire pour retourner dans le ventre de sa mère ?
    Hugo il comprend trop bien le monde qui l’entoure, avec une acuité à nul autre pareil. Il n’accepte pas ce monde, il ne veut pas y participer. Quand bien même le voudrait-il, les autres ne veulent pas de lui, de sa différence. Il faudrait qu’il se fonde dans la masse. Mais c’est impossible.

    Une lecture coup de poing, coup de cœur, coup au cœur après une rencontre tout aussi coup de poing avec l’auteur.
    Parlez de l’autisme avec les gens, ils en ont la vision d’un enfant caractériel, la bave aux lèvres presque. Une vision très «  stéréotypée ». A des kilomètres de la réalité.
    Il suffit de rencontrer Mr Horiot pour le comprendre .Si on ne se fie qu’aux apparences c’est un jeune homme «  bien propre sur lui » (j’espère qu’on m’excusera cette image, spéciale dédicace à ma  grand-mère), un homme comme vous en croisez tous les matins dans le bus, le métro, la rue. Face à un «  public », aucune différence non plus. Il semble à l’aise, aucun problème de débit de paroles….
    C’est quand il commence à lire des extraits de son livre qu’on comprend ce qu’il a vécut, qu’on prend en pleine face toutes les phrases assassines qu’il a entendu. Ce ne peut être inventé.
    Impossible de rester de marbre. Les extraits qu’il a lu, puis ma propre lecture m’ont fait tour à tour bondir, «  Madame, il y a un problème : votre fils. Votre fils parle un langage soutenu. Ce serait bien qu’il cesse et se mette au niveau de ses camarades ». sourire, ( cf. sa description de la guerre des maternelles).
    J’ai eu des envies de meurtres en lisant la description du harcèlement vécut par Hugo au collège.
    J’ai été émue aussi à plusieurs reprises (cf. citations ci-dessous).
    Même si certaines anecdotes sont drôles, en refermant ce livre on ne peut que se demander comment il a fait pour résister dans la pire des prisons, la sienne.  On ne peut que s’incliner face à la force dont il a du faire preuve pour en sortir, pour construire des ponts entre son monde interne et le notre, notre monde si peu accueillant et ouvert ! 
    La dédicace de la sa mère à la fin du livre m’a donné envie de lire «  le petit prince cannibale »
    Un livre à lire, à faire lire à nos ados et à nos enseignants. Un livre qui devrait être dans les programmes officiels du collège, du lycée, des concours de l’éducation nationale….

    Merci aux libraires de la librairie MicMac de Verneuil sur Seine qui ont organisé cette dédicace. Un grand merci à Mr Horiot. Je regarde dorénavant certains enfants que je croise d’une autre façon.

    Citations :
     «  Je suis prisonnier de mon corps et si je parles je serai prisonnier de vous autres. A perpétuité.

    «  Et pourtant il parait que c’est moi qui ait un problème. Mon problème, c’est vous. »
    «  Aujourd’hui j’ai ressuscité maman en disant son nom. »

    «  Si c’est vrai, j’aimerai me réincarner en toi. Je chanterais et je volerais au dessus des prisons des autres. Je sais que je suis en prison et que je suis une prison. »

    «  Oh et puis au diable mes plans secrets, au diable le contrôle, au diable la trahison, je dois te parler. »

    «  Moi à l’école je crie à l’intérieur. Vous n’imaginez pas le cadeau que je vous fais. Quand je hurle, la terre tremble, les murs se brisent, les oiseaux cessent de chanter et meurent. Ma mère le sait très bien. Quand j’erre parmi vous, je dissimule ma souffrance et ma colère au plus pardon de moi-même. SI vous deviniez ma colère, elle pourrait vous tuer. »

    «  Je sais que chaque pas vers les autres me rendra de plus en plus dépendant d’eaux et donc de vous. Je vais devoir accepter d’être de dépendant de ceux qui ne m’inspirent aucune confiance. »

    «  A l’école, on me regarde en souriant et on me dit que je suis un «  cerveau lent ». […] Je leur réponds intérieurement, puisque «  répondre » au professeur est interdit, que si je suis un « cerf-volant » qu’attendent-ils pour me lâcher ? »

    «  Le monde n’aime pas les rêveurs : ils doivent être surpuissants  et beaucoup plus malin que la moyenne s’ils veulent y trouver leur place. […]  C’est ça qu’ils veulent : détruire les images que j’ai dans la tête pour m’imposer leur «  rêve » à eux. »

    «  La peur est la matière que l’on enseigne le mieux à l’Education nationale. La peur, la compétition et la soumission, le tout noté sur 20. »

    «  Il s’agit de nettoyer à grands coups d’eau glacée le cerveau des derniers rêveurs afin d’en faire des être sérieux, compétitifs et prêts à en découdre pour la première cause venue. »

    «  La pitié est l’un des sentiments les plus méprisables que je connaisse, et je sens bien que c’est tout ce que j’inspire à la plupart des professeurs du collège. »
    «
    «  Puis que je suis incapable de me défendre par les coups, je vais donc combattre par le langage. Les mots qui sortiront de ma bouche seront mon arme. Une arme redoutable. Ce sont eux qui me sauveront. Ce sont eux qui tueront. Parler pour tuer. »

    «  A tous ceux qui prennent part au génocide de la différence au nom de l’indifférence. »