samedi 17 septembre 2016

J’ai tué papa ( Mélanie Richoz)



Détails sur le produit

  •  J’ai tué papa ( Mélanie Richoz)
  • Broché: 112 pages
  • Editeur : Slatkine et Cie (25 août 2016)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2889440206
  • ISBN-13: 978-2889440207




***********************COUP DE CŒUR **************************
Mon résumé :
C’est un Lundi 3, au petit déjeuner que le papa d’Antoine est tombé sur le carrelage de la cuisine. Antoine le sait parce qu’il aime bien le 3, le vert du carrelage de la cuisine, les dinosaures.
Comment faire avec un papa absent ?

Mon avis :
Antoine à 12 ans mais pour lui le monde est étrange, régit par des règles bizarres ( pourquoi se dire bonjour, comment le dire ? comment savoir quelle est la bonne façon de saluer un étranger ?Heureusement qu’il y al classeur vert qui l’aide à décrypter le monde qui l’entoure…
Vous l’aurez deviné, Antoine souffre d’un trouble envahissant du développement. Il est «  asperger »
Dans ce court livre, où l’on voit le monde à travers ses yeux et aussi ceux de ses parents, l’auteur décrit avec justesse les difficultés auxquelles il doit faire face .Pour lui rien dans la relation sociale n’est évident : sourire, savoir ce que c’est être heureux, triste, dire bonjour, prendre en compte les mimiques faciales de l’autre quand il vous parle, comprendre le second degré… tout demande un apprentissage, tout doit être écrit, noté. Mélanie Richoz nous met dans la peau de cet enfant de 12 ans attachant, et drôle. Impossible de ne rien ressentir à la lecture de ces pages.
Un livre à mettre dans les mains des plus jeunes mais aussi des plus âgés, pour faire comprendre que non, les «  autistes » ne font pas exprès, que les crises qu’ils peuvent faire, leurs réactions violentes sont leurs seuls moyens de réagir à des émotions envahissantes, à un univers agressif !!
Au moment où l’on parle de l’intégration des enfants autistes dans les écoles, il faut lire ce livre pour comprendre que cette intégration ne DOIT pas se faire n’importe comment sous peine d’être une violence faite à l’enfant (peut être y suis-je plus sensible car j’ai un élève dans ce cas cette année !) ! Au contraire, il faut tout faire pour que l’intégration soit faite dans des bonnes conditions ( AVS, adaptation des activités, du cadre, du temps) ; car ainsi nous pourrons tout le monde , enfants et adultes, pourra en profiter et s’enrichir !!!!!!!!!!!!!!!( je ne parle pas d’argent ;-) )
Ce livre est aussi une belle déclaration d'amour d'un fils pour son père et sa mère, d'un père et d'une mère pour leur fils...Un livre drôle et tendre !

mardi 13 septembre 2016

Lucie ou la vocation (Maëlle Guillaud)



 Détails sur le produit

  •  Lucie ou la vocation (Maëlle Guillaud)
  • Broché: 199 pages
  • Editeur : Héloïse d'Ormesson (18 août 2016)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2350873749
  • ISBN-13: 978-2350873749




Mon résumé :
Quand elle n’en peut plus de la pression imposer par ses études en classe préparatoire, ce n’est pas en faisant la fête que Lucie arrive à se détendre. Non, grâce à Mathilde, une de ses pairs, elle a découvert un autre lieu, où règnent la quiétude et la paix… une église. Et petit à petit, tandis que son envie de poursuivre la prépa diminue, celle de rentrer dans les ordres augmente. Une attirance telle qu’elle finit par tout abandonner, par couper les liens avec ceux qu’elle aime pour «épouser » Dieu. Mais, comme dans toute vie communautaire, les règles sont strictes, les relations conflictuelles… Sa foi sera-telle résistera-t-elle aux contraintes ? Ses proches comprendront-ils et accepteront-ils ce choix ?

Mon avis.
 Si j’ai mis du temps avant d’écrire cet article (c’est le premier livre de la rentrée littéraire que j’ai lu et je l’ai fini avant la rentrée scolaire) c’est parce que ce livre m’a mise mal à l’aise.
A une période où l’on parle beaucoup d’embrigadement dans la religion musulmane, de départ pour Daesh, j’étais assez curieuse de voir comment serait  traité le sujet de l’entrée dans la religion catholique.
Je pense que mon malaise vient du fait que l’univers décrit (une congrégation de sœur) est plus proche d’un celui d’un internat du 19ème qu’autre chose. Le mot d’ordre est «  le respect des règles » ; des règles religieuses (silence, prières …) mais surtout des règles imposées par la mère supérieure. Et tout est bon pour cela, même les humiliations ! Privations de repas ou gavage, interdiction de tous liens avec l’extérieur, manipulations….. embrigadement de nouvelles novices y sont de mise !
La foi de la jeune novice est mise à rude épreuve. L’attachement que j’ai pu ressentir pour l’héroïne est assez ambivalent. Je l’ai admiré pour son choix au départ, mais je l’ai aussi détesté pour sa façon de ne pas se rebeller contre certaines règles, pour imposer à son tour aux novices des sanctions qui l’ont fait souffrir elle avant.
L’atmosphère qui règne au couvent est délétère et je crois que c’est un sentiment d’oppression qui a dominé ma lecture .J’ai eu l’impression que loin d’être une libération c’est un emprisonnement que vit Lucie.
J'ai trouvé très belle l'amitié de Juliette, sans faille, tenace pour Lucie. Une Juliette qui continue de venir voir Lucie malgré les refus des sœurs de la laisser entrer, malgré son incompréhension du choix de Lucie.
Alors ai-je aimé ce livre, je ne sais pas trop dire. En tout cas il m’a fait réagir et j’ai apprécié l’écriture.
Alors si vous le lisez, n’hésitez pas à venir me le dire, j’aimerai avoir d’autres avis ! 

dimanche 4 septembre 2016

Et mes yeux se sont fermés ( Patrick Bard)



Détails sur le produit

  •  Et mes yeux se sont fermés ( Patrick Bard)
  • Broché: 208 pages
  • Editeur : Syros Jeunesse (25 août 2016)
  • Collection : GRAND FT SYROS
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2748520599
  • ISBN-13: 978-2748520590



Mon résumé
 Pas besoin d’être né dans une famille, ou un milieu musulman pratiquant pour se faire embrigader par Daesh et avoir envie de faire le Jihad. Les parents de Maëlle sont divorcés, et absolument pas religieux. Si elle est dans un lycée privé au Mans, c’est parce que son bagout a fini lui causer des ennuis dans son lycée public de secteur.
Maëlle est donc partie en Syrie, mais elle est revenue. Pourquoi ?

Mon avis :
Il faudrait inventer un secteur  « tout public » ou «  lecture pour parents et ados »chez les éditeurs littéraires. Car ce livre s’adresse autant à des ados qu’à des adultes. Il peut être sujet d’une lecture commune entre les premiers et leurs parents.
Embrigadement, utilisation des réseaux sociaux, religions les thèmes abordés sont nombreux et tous sujets à débat. Des débats nécessaires.
Ce livre n’apporte pas de réponse, de solutions. Il nous raconte juste, comment, à 15 ans la quête d’un monde idéal, peut mener à l’extrémisme. Il explique le processus d’embrigadement, la façon dont petit à petit, des manipulateurs, ciblent des jeunes en quête d’un monde idéal et les enferment, via internet, via des vidéos et sites de propagande. Chaque membre de l’entourage de Maëlle, que ce soient ses profs, sa mère, sa sœur, ses ami(e)s, a vu que la jeune fille changeait… mais personne n’a compris à quel point ni surtout pourquoi. Car chaque changement, perçu isolément, pouvait être mis sur le dos de la sacro sainte «  crise d’adolescence »….
C’est un livre qui peut bouleverser les lecteurs, car tout y est réaliste et les personnages ressemblent comme deux gouttes d’eau aux enfants de vos voisins, de vos amis, aux amis de vos proches, à ces personnes que vous croisez tous les jours.
Faire un livre sur ce thème est risqué, mais c’est une réussite car le ton n’est pas moralisateur. Ce ne sont pas justes les faits, (sinon cela aurait donné un livre aride) chaque personnage donne son avis, mais sans juger, en s’interrogeant sur l’enchainement des évènements.
Autre réussite, l’’auteur arrive à faire parler chaque personnage avec le ton adapté à son âge : Maëlle ponctue son discours de «  loué soit son nom » à chaque fois qu’elle parle d’Allah par exemple.
Je me suis attachée à la jeune fille, mais j’ai aussi beaucoup apprécié que la personne chargée de son «  désembrigadement » prenne la parole et surtout le respect qui émane de ses propos. Elle ne juge pas la jeune fille, au contraire, on sent une véritable envie de l’aider, de la comprendre !
Un coup de cœur à placer dans les mains de chacun  et que je dois à une libraire qui se reconnaitra!