dimanche 29 décembre 2019

Munera ( Eric Calatraba)


Munera

  •  Munera ( Eric Calatraba)
  • Broché : 380 pages
  • Editeur : Caiman (19 novembre 2019)
  • Collection : Polars
  • Langue : Français
  • ISBN-10 : 2919066781
  • ISBN-13 : 978-2919066780






Mon résumé :
 A Nice, en Laponie, en Australie, à Rio… des jeunes, des moins jeunes sont engagés pour des combats ultimes…
A Nice, justement, des braqueurs de fourgons bancaires sont abattus... Un corps est retrouvé dans un sac…
Ces meurtres sont-ils liés ? C’est à Raphaël Larcher et Ugo Lucchi qu’il revient d’enquêter …

Mon avis :
Autant j’avais été happée dès le début par Haïku, autant mon entrée dans Munera a été plus compliquée. Les descriptions de combats au début, la violence et l’enchainement des personnages m’ont prise au dépourvu…Quand le quotidien est déjà difficile et non dépourvu de violence ( physique ou institutionnelle) il n’est pas simple de retrouver cela le soir dans son lit, inscrit noir sur blanc sur les pages de son livre…
J’ai tenté de lire en transversale ces pages ... puis je me suis dit qu’il valait mieux que je recommence au calme… j’ai bien fait car cela m’a permis de mieux comprendre la suite et de l’apprécier.
Ce livre est plus noir, que Haïku. En dehors de Raphaël et Ugo, les personnages sont moins attachants, ou plutôt plus résistants. L’histoire a encore une fois des ramifications « mondiales ».
La musique est un peu moins présente, moins un élément essentiel de la résolution des crimes.
J’ai apprécié la dénonciation, par l’auteur, des non-dits, du danger du « toujours plus », de l’escalade de la violence avec comme envie le pouvoir et l’argent. Mr Calabrata questionne la place de la vie et surtout du respect de l’humain dans notre société actuelle : qu’est ce qui est plus important : l’argent ou la vie ?
 J’ai aimé aussi la question de l’acculturation qui est évoquée au travers d’un des personnages : comment se construire quand on est issu d’une double culture, quand il faut en plus s’inscrire dans la modernité… Faut-il rejeter et tourner le dos au passé et aux connaissances des cultures ancestrales ou peut-on au contraire se servir de ce que les anciens ont appris et nous ont transmis pour faire un monde meilleur, plus respectueux de la nature et des différentes formes de vie ? Comment faire coexister la nature, le respect de celle-ci et les « besoins » de nos sociétés actuelles.
Mr Calabrata nous montre que quelles que soient les époques les relations familiales, les non-dits sont toujours au centre de la construction des êtres humains …
Merci à Jean Louis Nogaro pour cette découverte et à Mr Calatraba pour toutes les réflexions que ses livres suscitent !!

mercredi 18 décembre 2019

Haïku ( Eric Calatraba)


Projet couv haiku 1





Mon résumé :
Un homme est brulé vif dans un parking souterrain d’Antibes. Sur un mur tout proche, trois lignes sont taguées. Un Haïku.
Raphaël Larcher, inspecteur de police est de retour à Nice, la ville où il a grandi. Il est accompagné de sa fille Lila. Fou de moto, d’opéra et 7ème dan d’Aïkido, le jeune flic se voit chargé du meurtre du parking. L’occasion pour lui de travailler sous les ordres du capitaine Ugo Lucchi.
Il est loin de se douter que cette enquête est en fait « mondiale » va l’emmener sur les traces du passé, de son passé…

Mon avis :
Je tiens à commencer par remercier fortement Mr Jean-Louis Nogaro pour son envoi. Je tournais depuis un moment autour de ce livre et alors que la suite ( Munera) vient de sortir, il m’envoie « « Haïku » et « Munera » !!!
Rassurez-vous ce n’est pas parce que c’est un cadeau que mon avis est biaisé. Non, si mon avis est élogieux c’est parce que j’ai vraiment apprécié ma lecture.
En premier lieu j’ai été séduite par les personnages. Comment ne pas s’attacher à Raphaël et à son histoire ? Un flic qui résout ses enquêtes en écoutant les plus grands airs d’opéra et surtout en s’inspirant des histoires que racontent ces opéras, voilà une originalité qui a de quoi susciter l’intérêt de l’amatrice de polar que je suis. A plusieurs reprises j’ai été tentée d’aller écouter les grands airs que je ne connaissais pas… mais j’avais trop envie de poursuivre ma lecture pour connaitre l’issue de l’histoire. ( mais ce n’est que partie remise)
Bon j’avoue être moins fan des excès de vitesse de Raphaël ... mais bon, l’homme parfait n’existe pas. J’ai apprécié aussi son « cheminement » au Japon (mais je n’en dirais pas plus pour ne pas spoiler !). Enfin sa maitrise de l’aïkido et des combats m’a bluffée… au point que j’ai lu toutes les descriptions alors que d’habitude je n’aime pas les descriptions et encore moins celles de combats.
Cela va peut-être vous surprendre mais je me suis également attachée au meurtrier. Impossible pour moi ne de pas avoir de l’empathie pour cet homme, pour son histoire. Pour une fois, on est face à un tueur dont on peut comprendre les motivations même si l’on n’approuve pas le passage à l’acte.
Des personnages intéressants et fouillés psychologiquement donc, tout en nuance voilà un « gros » premier attrait de ce livre.
Ajoutez à cela une écriture « enrôlante ». On sent que l’auteur s’est énormément documenté pour écrire ce livre : que ce soit sur l’opéra, sur l’aïkido, sur les motos…  On sent en plus que ce sont des sujets qui intéressent l’auteur, que ce ne sont pas des «  connaissances » juste plaquées pour être plaquées. Elles apportent réellement quelque chose en plus à l’histoire, à son avancée !
Comme je l’ai dit plus haut j’ai vraiment apprécié les descriptions car elles mettent le lecteur dans l’ambiance… on s’y croit dans les combats, et plus encore, on a l’impression d’entendre les grands airs, de sentir les personnages réfléchir, agir. C’est une écriture presque « filmique ». Je dirais même qu’on a l’impression d’avoir un casque de réalité virtuelle qui nous permettrait d’être dans la tête des personnages, de voir avec leurs yeux, de sentir les odeurs, d’entendre avec leurs oreilles !

J’espère que tout cela sera assez pour vous convaincre de monter sur la moto de Raphaël et de le suivre !
Bonne lecture à vous !

lundi 9 décembre 2019

Seul le silence (R. J ELLORY)


Seul le silence
  •  Seul le silence (R. J ELLORY)
  • Poche : 608 pages
  • Editeur : Le Livre de Poche (26 août 2009)
  • Collection : Policier / Thriller
  • Langue : Français
  • ISBN-10 : 225312527X
  • ISBN-13 : 978-2253125273


Mon résumé :
Joseph Vaughan nait en 1927 en Géorgie. Il a 12 ans quand « la Mort vient à pieds par la route, prendre son père ». Ce sera le premier mort de sa vie et, malheureusement, pas le dernier. Car c’est cette année là aussi que le corps de la jeune Alice Van Horne, 11 ans est découvert.
Le premier corps d’une longue série.
Une série de meurtres de petites filles qui va rythmer et hanter la vie de Joseph… jusqu’à l’obsession…

Mon avis :
Depuis quand ce livre était-il sur ma pile de livres à lire ? Je ne sais même plus, 4 peut être 5 ans…
4 ou 5 ans à empiler des livres dessus… et puis il y a 2 semaines, après avoir fini « Le baiser de l’ogre » je me suis enfin décidée à le prendre.
Et mon seul regret est de ne pas l’avoir lu plus tôt !
Quelle découverte en effet !
L’histoire, d’abord…est saisissante. Bien que très noire, elle est aussi prenante. Tout au long des 602 pages, la même question en boucle : mais qui peut bien être le tueur de petite fille ? Le puis les enquêteurs n’ont aucune piste. Bien sûr, en tant que lectrice amatrice de polar, j’ai soupçonné tour à tour quasiment tous les personnages, même le principal … mais je n’ai jamais pu avoir aucune certitude, aucun indice n’a pu faire pencher la balance.
Les personnages d’ailleurs : impossible de ne pas s’y attacher. Que ce soit Joseph, le héros, ou sa mère, ou encore mademoiselle Weber, ou le shérif Haynes Dearing, tous sont attachants, «  beaux ». Aucun n’est tout noir, ou tout blanc. Ce sont des hommes et des femmes, avec leur part d’ombre et leur part de lumière. Chacun se débrouille comme il peut pour avancer dans une vie jamais facile. Il ne faut pas oublier que l’histoire se déroule entre 1927 et quasiment 2005. Pratiquement 80 ans. Le lecteur est renvoyé dans le passé d’une Amérique où le racisme est de mise, où les déplacements sont lents. Une Amérique de petites villes avec ses cancans, ses on-dits, ses peurs des différences et de l’étranger…
 L’histoire avec un grand H n’est pas oubliée, avec la vision des Américains sur la guerre de 39 (point de vue très intéressant pour moi, car j’ai lu très peu de livres qui traite de ce sujet).
Je pense que le personnage de Joseph hantera longtemps ma mémoire de lectrice. Tout comme l’écriture de Mr Ellory. Sous plume, les personnages prennent vie dans toute leur complexité. J’ai aimé les analyses psychologiques des personnages autant que les descriptions (qui ne sont pas mon fort d’habitude). J’ai aimé son analyse des situations, toujours très fine, sans tomber dans le pathos malgré la noirceur des situations. Une notion clé de ce livre semble pour moi, celle du pardon, du respect de l’autre avec ses forces et ses faiblesses. On perçoit aussi nettement la façon dont l’appréciation d’une situation, d’un comportement peut changer, évoluer dans le temps, en fonction du vécut de chacun, du moment où l’analyse est faite…
Je pourrais continuer longtemps ce catalogue mais je risquerais de vous perdre… Alors je vais juste conclure en vous disant que ce livre est un coup de cœur !