dimanche 27 janvier 2013

L’atelier des miracles (Valérie Tong Cuong)



 

  • L’atelier des miracles (Valérie Tong Cuong)
  • Broché: 264 pages
  • Editeur : JC Lattès (9 janvier 2013)
  • Collection : Littérature française
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2709642794
  • ISBN-13: 978-2709642798
  • Dimensions du produit: 20,6 x 13 x 2,2 cm




Mon résumé:
Quel est le point commun entre Mariette, Mr Mike et Millie ? A un carrefour de leur vie, ils se sont vus proposer par un certain Mr Jean d’intégrer l’Atelier.
La première est prof d’histoire-géographie dans un collège, et harcelée par des élèves. Le second est un ancien militaire qui a déserté par refus d’obéir sans réfléchir. Millie, elle est une jeune fille qui essaie d’être invisible, comme pour payer une faute commise dans le passé… Ces trois personnages ont leurs secrets, et surtout un passé assez lourd.
Et Mr Jean alors ? Qui est-il ? Pourquoi apporte-t-il un ce soutien, cette aide gratuite avec l’Atelier ? A-t-il lui aussi quelque chose à se faire pardonner ? Pourquoi  a-t-il ces instants de dureté alors qu’il semble tellement calme, posé et ouvert le reste du temps ? Parviendra-t-il a accomplir des miracles avec les âmes blessées de nos trois autres protagonistes ? A quel prix ? 


Mon avis
Il parait que j’adore poser des questions ( clin d’œil à toi Léo, et à un livre que tu m’as offert il y a des années mais qui figure depuis sur la liste des livres que j’emporterai sur une île déserte)C’est peut être pour ça que j’adore les livres qui suscitent en moi des questionnements.
J’ai suivi avec bonheur l’histoire de Mr Mike, ce qui l’avait amené à déserter, son enfance, son refus de l’obéissance aveugle aux autorités. J’ai haï les élèves de Mariette, son mari qui la traite comme un chien, les bien-pensants de son entourage qui l’ont convaincu qu’elle ne valait rien.
J’ai eu envie de savoir quel était le secret de Millie, des raisons qui la poussait à vouloir s’effacer ?
Et puis, j’ai été intrigué, jusqu’à la dernière page par ce Mr Jean, visiblement si marqué par la vie.

Ce livre loin d’être mièvre montre bien, d’après moi, que toute réconciliation avec soi même ne va pas sans heurt, ne peut faire l’économie de «  dommages collatéraux ». Les 4 personnages ont été malmenés par la vie (et oui même quand on vie dans les quartiers rupins comme Mariette ont peu avoir été malmené par la vie, et sous les apparences se cachent souvent des fêlures profondes). Il interroge sur les raisons qui poussent certains à vouloir faire des miracles, à vouloir faire le bonheur des autres un peu malgré eux. Il interroge sur la «  gratuité » de ces actions. Ne suscite-on pas malgré tout une dette en aidant les autres sans rien attendre en retour ? Comment « payer » cette « dette » quand on a été aidé ? En aidant l’autre en retour ? En aidant d’autres personnes ?
Tous les personnages sont touchants dans ce livre. Ils donnent envie de les aider, de faire abstraction de nous même pour aider les autres ; cela semble si simple évidemment dans les livres mais peut-être que si nous étions ne serait-ce qu’un peu plus humain, un peu plus ouvert, parfois, nous pourrions les aider….
La seule critique que j’émettrai à l’encontre de ce livre, c’est  son nombre de pages : 266 pages c’est trop court. J’aurais aimé côtoyer un peu plus longtemps ces personnages, et me laisser porter pendant une bonne centaine de pages supplémentaire par les mots de l’auteur.

Citations :
«  il y a longtemps que j’ai compris que l’ignorance est plus dangereuse qu’une grenade dégoupillée »
« Le plus dur c’était d’éviter de penser.Parce que la gamberge ça vous éparpille pire qu’une grenade antichar »
«  Le collège n’était pas étiqueté « établissement sensible » Une bonne partie des enfants étaient issus de la bourgeoisie locale ce qui parait-il garantissait une certaine éducation. […]Dans notre petit monde ouaté du confort sans effort, le crime se commettait en silence. On ne sortait pas un couteau ni une batte de base-ball […] on dégainait quelques billets, un accès à un lieu  très privé, un stage dans l’entreprise familiale. On faisait pression. On ne tuait pas l’autre, on le poussait à se tuer, on gardait les mains propres. »

«  Des chiées de gosses déchaînés se bidonnaient quand ma grand-mère se pointait à quatre heure. Elle était vieille et grosse, elle portait des imprimés à fleurs qui lui allaient comme un casque à un lapin et une tiolée de bigoudis dans les cheveux, n’empêche qu’à chaque sortie elle me serrait contre elle comme si elle avait eu peur de ne jamais me revoir. »

«  Je songeais avec amertume qu’il me faudrait trouver désormais le moyen d’accepter l’échec, de me désengager des émotions et des désirs qui n’avait que me décevoir et me déconstruire. »
«  Il fallait être fou pour vouloir décider du bonheur des autres, fou pour jouer avec leur destin »
« Nous faisons tous les mêmes erreurs .Fuir nos fantômes plutôt qu’apprendre à vivre avec »

Je rajoute ce livre pour mon challenge ABC de Babelio à la lettre T 
ABC2012-2013.jpg 

7 commentaires:

  1. Moi aussi, j'aime bien les romans qui me font me poser des questions.

    RépondreSupprimer
  2. Ce livre remporte l'adhesion générale sur la blogo. C'est sur, je le lirai ! Car en plus, il devrait me parler beaucoup.

    RépondreSupprimer
  3. Comme Géraldine, je l'ai repéré sur la blogo (difficile de passer à côté !)

    RépondreSupprimer
  4. Tu m'as donné envie de lire ce livre

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. j'en suis très heureuse! si vous voulez que je le fasse voyager jusqu'à vous ... n'hésitez pas

      Supprimer
  5. Comme beaucoup, ce roman m'attire. Tu en ajoutes une belle couche !!!

    RépondreSupprimer
  6. Je viens de terminer ce livre que j'ai dévoré presque d'une traite et qui m'a laissé une forte impression !

    RépondreSupprimer