
- Et boire ma vie jusqu’à l’oubli (Cathy Galliègue)
- Broché: 250 pages
- Editeur : COLLAS (5 octobre 2018)
- Collection : EMMANUELLE COLL
- Langue : Français
- ISBN-10: 2490155075
- ISBN-13: 978-2490155071
Mon résumé :
Il
y a 5 ans, Betty a perdu Simon. Brutalement. Pour tenir le coup, pour tenter de
continuer d’avancer, elle s’est mise à boire. Tous les soirs, quand leur fils,
Raphaël dort, elle enlève le masque, ouvre une bouteille, et se sert un verre,
puis un deuxième… jusqu’à être complètement ivre.
Jusqu’à
ce que la douleur soit anesthésiée. Jusqu’à ce qu’elle oublie tout, l’enfance,
la disparition de sa mère, les questions sans réponse… et la douleur.
Le
matin, elle remet le masque, joue la comédie pour son fils, ses proches.
Mon avis :
La
lecture des premières lignes a failli me faire abandonner… J’ai eu peur de ne
pas accrocher au récit de cette femme qui boit et qui parle à Françoise Sagan.
Et
puis le rythme des phrases, la puissance de mots, la puissance des émotions m’ont
emportée.
Je
me suis attachée à Betty, à cette femme forte qui essaye tant bien que mal de
faire face, qui tente de continuer la route, de trouver le courage de se lever
chaque matin, pour son fils. Elle reconnaît ses failles, les admet. J’ai aimé
sa façon de revisiter son passé, pour essayer de comprendre, de savoir. Comment
ne pas être touchée par le récit de son enfance, de sa relation à son père, à
sa grand-mère (qui m’a fait penser à mes grand-mères à moi, qui m’a rappelé des
souvenirs d’enfance que j’aurais cru perdus, dissous dans ma mémoire.)
La
mémoire, ou plutôt les mémoires comme dit Betty, cette chose jamais figée, toujours
en évolution et que l’on revisite sans arrêt, sans le vouloir ou le savoir.
Cette
mémoire qui peut nous aider à avancer, en nous rappelant les bons souvenirs, ou
nous renvoyer en pleine face nos erreurs, les mauvais moments, les mauvaises décisions.
L’oubli
est parfois salvateur pour avancer, mais il est parfois un empêcheur d’avancer
justement, car il empêche de trouver les réponses aux questions que l’on se
pose.
Il
n’y a pas que Betty qui trottera longtemps dans ma mémoire : il y a aussi
son père et les choix qu’il a fait, il y a Simon même s’il est décédé au début
du livre.
Que
dire de plus ? Que ce livre n’est pas un récit d’ivrogne, ou plein de mièvrerie,
il est le récit d’une femme blessée, qui tente de s’en sortir comme elle peut.
Il parle de l’amour familiale, du pouvoir de l’amour.
Il
aborde le sujet des choix que l’on fait ; ceux que l’on pense bons sur le
moment, mais qui ne le sont pas toujours à terme. Il parle du poids du silence,
celui qui nous empêche d’aller à la rencontre de ceux que l’on aime, celui qui,
sous prétexte de respect de la vie privée, nous voile les yeux, nous empêche de
voir la souffrance des autres.
Il
rappelle aussi que l’on ne connaît souvent de l’autre, que ce que cet autre
nous laisse connaître de lui.
Merci
Mme Galliègue pour ce magnifique récit, pour ces mots qui prennent aux tripes.
Merci pour la grand-mère de Betty qui m’a rappelé mes petites mamies à moi, de moments
apparemment banals que j’ai partagé avec elles et qui sont maintenant aussi
précieux que des trésors…
« La petite
vie d’une femme qui a fait de moi une grande »
Une lecture très forte, à lire ton billet.
RépondreSupprimerA la lecture de ton billet, je sens une lecture prenante, forte et, pourquoi pas le noter
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