vendredi 8 janvier 2021

Nickel Boys (Colson Whitehead)

 Nickel Boys

  • Nickel Boys (Colson Whitehead)
  • Éditeur : Albin Michel (19 août 2020)
  • Langue : : Français
  • Broché : 272 pages
  • ISBN-10 : 2226443037
  • ISBN-13 : 978-2226443038


Mon résumé :

Dans les années 60 il n’est pas simple d’avoir la peau noire quand on vit en Floride. Si Elwood Curtis le savait, les propos de Martin Luther King lui laissait penser/croire que les choses pouvaient changer rapidement. Mais voilà, le jour où il doit faire sa rentrée à l’Université, il est victime d’une erreur judiciaire. Mineur, il est envoyé dans une maison de redressement visant à éduquer et réinsérer des jeunes considérés comme délinquants. Mais à Nickel Academy, alors que l’enseignement scolaire est réduit à peau de chagrin et d’un niveau très bas, les sévices corporels sont eux quotidiens et extrêmement poussés.
Elwood déchante rapidement quant à sa possibilité d’y échapper… Son amitié avec un autre jeune garçon, Turner, l’aidera-t-il à traverser cette épreuve et à « s’en sortir » ?

 

Mon avis :

J’avais un peu peur d’entamer ce livre, comme à chaque fois avec les livres qui ont reçu un prix ou qui ont les faveurs du grand public. Mais les thèmes qu’il semblait important m’intéressant je me suis lancée. Et bien m’en a pris car encore une fois mon appréhension n’était pas justifiée.

Je trouve que ce livre mérite amplement son prix et même qu’il devrait être étudié (tout ou partie) dans les programmes scolaires.

Car finalement il aborde des thèmes qui sont encore d’actualité.

D’un point de vue personnel j’ai été « saisie ». Bien sûr je savais qu’il y avait eu la ségrégation aux Etats-Unis, mais je ne sais pas pourquoi cela me semblait plus éloigné dans le temps par rapport à nous. Dire que le célèbre « I have dream » remonte à seulement 58 ans…

 Ce que je savais beaucoup moins c’est que les maisons de redressement étaient légions il y a encore peu dans la première économie du monde. Et quelles maisons de redressement ! le mot est bien « faible » pour décrire ce qui y avait cours. Malgré les années qui passent c’est toujours un choc pour moi de lire des récits de sévices corporels. J’ai énormément de mal à supporter les récits où des humains (et encore plus des ados) sont violentés de cette façon. J’ai beau lire des polars parfois « hard », lire des descriptions de violence qui ont pu avoir lieu dans la réalité me glace toujours autant. Les déferlements de haine gratuite me sont toujours autant incompréhensibles.

J’ai aimé les allers retours entre le présent et le passé d’Elwood, la description de son enfance, de sa candeur.  La force de l’écriture de Colson Whitehead, dans ce roman, est qu’à aucun moment il ne sombre dans le bon sentiment et le mélo.

L’auteur ne cherche pas à faire pleurer dans les chaumières comme on dit, ou à apitoyer le lecteur. Non, mais le lecteur ne peut rester indifférent, sans réaction. Il ne peut que se prendre les faits en pleine figure.

La première phrase du livre le met tout de suite dans l’ambiance : « Même morts, les garçons étaient un problème. »
La fin aussi a été un choc pour la lectrice je suis. Je ne l’avais pas vue venir !

Un livre à lire !!!

2 commentaires: