dimanche 8 juin 2014

Mal dans la peau ( Ghislaine Bizot)




  •  Mal dans la peau ( Ghislaine Bizot)
  • Broché: 210 pages
  • Editeur : Calepin (29 mai 2013)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 1091990034
  • ISBN-13: 978-1091990036



Ce livre fait partie de ceux dont on ne sait que dire en le refermant. Non, parce qu’il est nul mais bien au contraire parce que tout y est dit et que chaque mot supplémentaire est inutile, vain et même dénaturerait le texte. Et parce que l’on se sent tout petit quand on le referme…

Tout commence par le déménagement de Carole à Tournefort, petit village perdu de l’arrière pays niçois.  Les moyens de communication modernes ne passent pas, alors Carole et Marie, sa meilleure amie qu’elle a laissée à Lille, décident d’utiliser la bonne vieille méthode de la lettre manuscrite pour correspondre.
Mais au travers des lettres de Carole, Marie se rend rapidement compte que Fabrice, le mari de Carole, n’est pas l’époux gentil qu’il paraissait, qu’il a parfois des réactions démesurées, des colères assez violentes. De plus il semble vouloir couper sa jeune femme du monde l’isoler. Que faire ? Comment agir ?


Mon avis
Dans ce livre la tension va croissant. A chaque page, on s’attend au pire.
Ghislaine Bizot montre bien les dilemmes de chacune des deux femmes, leurs interrogations.
Marie doit-elle écouter son intuition et dire à son amie que son mari est violent ? Et si elle se trompait? Dans le cas contraire, comment agir à 1000 km de distance ? Comment être sûr que les mots écrits sont les bons ? Si elle se décidait à mettre les vrais mots (ceux qui font peur, les mots crus et durs de la réalité, Carole ne risquerait-elle pas de se braquer et de cesser toutes communications avec elle… et alors qui saura ? D’un autre côté, ne rien faire n’est-ce pas agir comme une autruche en mettant la tête dans le sable ? Entre ces deux extrêmes, Marie essaie d’écrire les choses, tout en les édulcorant, pour amener Carole à accepter, petit à petit, la vérité.
De son côté Carole vit une longue descente aux enfers. Elle ne peut se dire, s’avouer que Fabrice est violent, que peut-être elle s’est trompée…. Et puis Fabrice brille tellement quand ils sont «  en société ». Non  elle se dit que c’est elle la coupable, qu’elle n’est pas assez à son écoute, qu’elle est égoïste. C’est elle qui le pousse à bout. C’est à elle de changer. Et puis, elle ne veut pas envahir les autres en disant la vérité, alors elle ment. Et elle accepte les coups, les séances de regrets de son mari. Car elle l’aime son mari et elle est sure qu’il l’aime…
Et dans ses lettres, elle déguise la vérité, la transforme….on peut dire ce que l’on veut dans une lettre, les yeux ne sont pas là pour trahir, et si l’écriture est tremblée, la lettre mouillée de larmes, il est possible de la recommencer, encore et encore jusqu’à ce que le résultat soit acceptable.  De toute façon pour dire la vérité aux autres il faudrait d’abord accepter de se la dire…
Par moment Carole nous livre ses vraies pensées, loin de tous mensonges, et c’est à chaque fois un coup au cœur pour le lecteur, une douleur

Ce livre est une belle histoire d’amitié. Marie tente de protéger Carole en ne lui assénant pas la vérité d’un coup mais en lui la distillant… petit à petit, comme pour que cette dernière puisse mieux l’accepter….
C’est un vrai coup de maitre de la part de l’auteur (que j’ai eu le plaisir de rencontrer) car elle n’a pas vécu (et heureusement) cette situation, mais elle sait trouver les mots justes, pour dire les choses sans les dire, pour toucher le lecteur au plus profond sans l’apitoyer.
Merci beaucoup à vous Mme Bizot, et merci à la médiathèque qui m’a permis de découvrir votre livre… Il me tarde de lire le prochain !

«  Paraître et être. Elle a toujours pensé qu’il faudrait écrire «  parêtre » puisque paraître  n’est qu’une protection de l’être »
«  La nuit est mauvaise conseillère. L’ennui, frère jumeau de la nuit apporte les même sensations »
«  Dissimuler. Cacher. Ne rien laisser transparaitre des difficultés. Donner à la réalité les couleurs souhaitées comme un peintre sur sa toile. Ajouter ça et là de petites touches qui adoucissent la noirceur, qui attirent le regard. S’accrocher à des traits de lumière. Et souffrir en silence. Dissimuler, certains appellent cela mentir. »




Je rajoute ce livre pour le challenge «  petit bac » ligne générale, catégorie matière si Enna est d’accord…. 
petit bac 2014 - Copie

1 commentaire:

  1. oui j'ai envie de le lire, je le croise pour la deuxième fois et il a vraiment l'air bien

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