Cette
fois ça y est. C’est la fin.
Dans quelques
heures ils vont venir avec leurs grosses roues, leurs bennes en acier, leurs
moteurs bruyants… Et après je ne serai plus là.
Qui se
souviendra de ce qui a eu lieu en ces lieux ? Qui pour se rappeler les
frottements de pieds et de chaises ? Qui pour se souvenir de ces regards
émerveillés par les découvertes, de ces fronts plissés par la concentration ?
Qui pour revoir les mains qui se lèvent et les petits corps qui se trémoussent,
impatients de donner la réponse ou de poser une question ?
Qui pour se souvenir des remontées de bretelles parfois nécessaires ? Du regard honteux des punis ?
Qui pour se souvenir des remontées de bretelles parfois nécessaires ? Du regard honteux des punis ?
Qui se
rappellera des couvertures de livres colorées ? De l’odeur de la craie et du
feutre à ardoise ? Et les odeurs de feutres et de peinture ou de
correcteur liquide ?
S’en
souviendront-elles, toutes ces petites têtes blondes, brunes rousses ou autres
des longues heures qu’elles ont passées, le regard fixé au tableau ou sur le
ciel par la fenêtre ? Des longues heures à réfléchir ou à rêver aux jeux
de la prochaine récré ?
Combien
de petits mots échangés sous les tables ?
Et les
grands, se souviendront-ils de ces longues heures, le soir, passées à corriger
les cahiers, du crissement du stylo rouge ? De la craie sur le tableau
pour préparer la leçon du lendemain ?
J’ai
essayé de rester stoïque, malgré les offenses du temps, malgré les dessins sur
mes murs dépouillés de leurs affiches, dessins d’enfants et autres posters….
Je rêve…
Je rêve que l’on bâtisse ici un parc avec des fleurs, des arbres, des bassins…
Je rêve que les oiseaux, les abeilles remplacent mes murs maintenant délabrés. Je
rêve de nouveaux pieds qui courent, de nouveaux éclats de rire enfantins avec le ciel pour seule limite….
S’il vous
plait… réalisez mon rêve….
Sympathique point de vue du lieu.
RépondreSupprimermerci
Supprimerbelle idée de faire "parler" ce lieu. Je le disais chez un autre participant de l'atelier: un bâtiment en passe d'être détruit me fait toujours imaginer tous ceux qui ont pu y habiter/travailler...
RépondreSupprimermoi aussi!!! ça me fait toujours de la " peine"
SupprimerJ'adore,c'est un des textes qui me plait le plus,simple tendre,efficace.....
RépondreSupprimermerci ! je ne mérite pas tous ces éloges!
SupprimerOh c'est super touchant !
RépondreSupprimermerci!!!
SupprimerJ'aime bien cet état d'esprit, imaginer qu'après soi, d'autres viendront, et que ce sera bien, aussi. :)
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